Lisa Hör - Publié le 14 septembre 2019
GLOBE-TROTTEUSE - Maïlys Dorn a parcouru le monde à la découverte de l'habitat durable. De retour en France, cela a forcément eu un impact dans l'aménagement et la déco de son cocon...
Une déco colorée comme au Mexique, un tapis rond en corde et tissu recyclé qui rappelle l'Inde, un globe terrestre bien en évidence dans le salon... C'est certain, nous sommes dans "la maison d'une famille qui a voyagé", comme le résume sobrement Maïlys Dorn. Mais derrière ces quelques indices qui sautent aux yeux, se cache toute une démarche influencée par de nombreuses découvertes à travers 17 pays.
Architecte d'intérieur et autrice du blog optimisemonespace.com, Maïlys Dorn s'est lancé avec mari et enfants dans un tour du monde de l'habitat durable, pour apprendre sur les différentes façons de construire et d'aménager des logements écolos. De Jerba, en Tunisie, à Fujisawa, au Japon, elle a raconté sur 18h39 ses étapes les plus marquantes.
Voici les découvertes qu'elle a pu mettre en pratique une fois rentrée en France, dans le nouvel appartement qu'elle loue avec son mari, "dans un immeuble de béton des années 70".
Coups de cœur déco et matériaux sains
Quand Maïlys est arrivée dans sa chambre en auberge de jeunesse au Mexique, le coup de cœur a été immédiat : "Je veux la même !" Un grand mur bleu et tout le mobilier en OSB, "on voyait que ça n'avait rien coûté, mais c'était grandiose", se souvient-elle. Le résultat, naturel et apaisant, est aussi très réussi dans sa chambre actuelle.
L'OSB a également l'avantage d'être un matériau écologique, car assemblé avec zéro ou peu de colle, contrairement au mélaminé. "Si tu le sélectionnes bien, il est aggloméré avec de la résine de bois", explique l'architecte d'intérieur. Elle a fait livrer pas moins de 66 planches d'OSB pour réaliser ses propres meubles sur-mesure, de la coiffeuse au canapé.
Pour ce canapé, elle s'est d'ailleurs inspirée d'un modèle vu au Japon, assez grand pour que deux personnes s'y allongent comme dans un lit. Un futon sur la structure en OSB, quelques coussins de sol, et le tour était joué.
Maïlys aurait souhaité poser du parquet en liège, mais son propriétaire a refusé, craignant que les locataires suivants ne prennent pas soin de ce matériau certes écologique, mais fragile. Elle a donc choisi des dalles en PVC classées A++, pour limiter au maximum le rejet de substances nocives dans l'intérieur. Ces dalles sont aussi recyclables et permettent d'atténuer les bruits de pas (toujours appréciable en appartement).
Zéro déchet, minimalisme et Montessori
Étonnement peu de souvenirs de voyage sont disposés sur les étagères. "On voyageait avec un simple sac à dos, on ne pouvait pas ramener grand chose, explique Maïlys. Et tant mieux, car je suis pas adepte des nids à poussière !" Mais la jeune femme est surtout revenue avec l'envie d'une vie plus simple. "En voyageant, j'ai pu apprécier de ne rien posséder, raconte-t-elle. Pendant un an on s'est beaucoup délestés. Il y a des choses qu'on a abandonnées : une gourde filtrante, des doudounes... C'est génial de se dire qu'on n'en a plus besoin et qu'on peut les donner."
Ce minimalisme se ressent jusque dans la chambre des enfants, qui n'ont pas retrouvé tous leurs jouets d'avant (un grand tri a été opéré avant le grand départ). "Ils n'ont manqué de rien pendant un an, ils avaient chacun un doudou et trois petits jouets, et trouvaient toujours des choses avec lesquelles jouer", assure Maïlys.
Autre changement pour les enfants : ils participent davantage aux tâches ménagères. Maïlys évoque un souvenir : "Quelque chose qui m'a frappé en Asie, c'est d'avoir vu un enfant qui savait à peine marcher et qui faisait sa lessive dans une bassine. Je garde cette image en mémoire, moi qui applique la pédagogie Montessori (qui vise à accompagner les enfants vers plus d'autonomie, ndlr.)." Il était donc important que le lave-linge et le sèche-linge soient installés côte à côte, et non pas l'un par-dessus l'autre, même si l'espace est limité dans cet appartement. Ainsi, sa fille de 5 ans, peut mettre ses petites affaires dans l'une ou l'autre machine.
Dans la cuisine, l'ambiance est au zéro déchet, qu'elle a expérimenté à Montréal lors d'un séjour chez une adepte de ce mode de vie visant à réduire au maximum le volume de ses poubelles. Dans les bocaux en verre exposés sur les étagères, on voit des céréales, des pâtes, des lentilles roses... le tout acheté en vrac. "Je trouve ça beaucoup plus classe que d'ouvrir le placard et de voir tous les emballages", apprécie Maïlys.
Tout ce que la famille a vu autour du monde n'a pas encore trouvé sa place dans son quotidien. "Je me suis donné 3 ans à vivre dans cet appartement, mais mon rêve c'est de construire ma maison écologique", se projette Maïlys. Une maison nourricière, avec une serre accolée au salon, comme dans ce logement autosuffisant visité au Canada...