Clara Le Guern - Publié le 11 mai 2019
VILLE PLUS ECOLO - En 2032, l'incinérateur de l'île de Bornholm deviendra obsolète. Au lieu de le remplacer, les habitants ont décidé de devenir 100 % zéro déchet.
"Nous avons tous un rôle à jouer pour l'environnement mondial", estime Jens Hjul-Nielsen, président de BOFA. Cette entreprise en charge de la gestion des déchets sur l'île danoise de Bornholm, est à l'initiative du projet ambitieux "Bornholm montre la voie - zéro déchet 2032".
Cette année-là, l'incinérateur de l'île sera devenu obsolète. Plutôt que de le remplacer, il fermera définitivement, au vu de son impact négatif sur la santé humaine et sur l'environnement. À la place, les 40 000 habitants devront réduire au maximum le volume de leurs poubelles. Et tous les déchets restant devront être recyclés. Un défi de taille alors que le taux de déchets ménagers recyclés à Bornholm s'élève actuellement à 39 %, contre 43 % pour la France, d'après Eurostat.
Le Conseil municipal a voté ce projet à l'unanimité et compte beaucoup sur les habitants, très enclins à devenir une communauté zéro déchet, comme nous l'affirme Jens Hjul-Nielsen. Nous connaissons certaines astuces zéro déchet que nous pouvons appliquer au quotidien, mais comment relever le défi à l'échelle d'une île entière ?
Comment faire pour devenir une communauté zéro déchet ?
Pour y parvenir, “il faut y aller pas à pas, explique Jens Hjul-Nielsen. Trier encore plus et limiter ses déchets sont deux enjeux fondamentaux pour parvenir à une société zéro déchet. Se poser les bonnes questions sur la nécessité de nos achats est primordial pour éviter de gâcher."
Penser aux éventuelles possibilités de revente d'un produit qui ne sert plus est également un moyen de lutter contre le gaspillage et les déchets inutiles.
Pour faciliter la tâche des habitants, BOFA réfléchit à des techniques de tri simplifiées. Des machines électroniques pourraient ainsi voir le jour si les expérimentations sont concluantes. Dans les écoles, des ateliers seront mis en place pour faire des enfants des "héros de ressources", indique National Georgraphic.
Et "s'il reste un petit volume de déchets d'ici 2032, alors nous l'enverrons dans une infrastructure d'incinération en dehors de l'île et nous solutionnerons ce problème pour 2033", explique le président de BOFA.
La difficulté que pourrait rencontrer l'île serait d'inculquer ses valeurs aux touristes internationaux, pas toujours soucieux des problèmes liés à l'écologie. En effet, la population monte à 600 000 habitants l'été. En même temps, cette île, composée de terres agricoles, de villes et villages, est un endroit favorable aux expériences. C'est donc un lieu stratégique pour mettre au point des techniques qui pourraient inspirer les autres villes d'Europe et du monde.