Marie Tétrel - Publié le 23 avril 2017
ART-CONTEMPORAIN - La Cloud House, conçue par l'artiste américain Matthew Mazzotta, combine l'art et la technologie, tout en arrosant les plantes de manière étonnante.
Plutôt surréaliste, cette cabane construite dans le Missouri (États-Unis), surmontée d'un étrange et gros nuage, meublée uniquement de deux chaises à bascule, permet d'arroser un petit potager de manière poétique, tout en se questionnant sur la préservation de l'environnement et surtout de l'eau de pluie.
Sensibiliser à la fragilité de la nature
Et si cet étrange nuage à la Magritte, en plus de nous faire rêver, était aussi là pour nous faire réfléchir ? L'artiste américain Matthew Mazzotta s'explique : “Cloud House (Maison Nuage) offre un moment pour s'asseoir dans une chaise à bascule, écouter la pluie qui tombe sur le toit, arroser des plantes comestibles plantées là. Mais surtout elle nous fait réfléchir à la danse fragile de la nature et de notre propre survie ".
La singulière bâtisse est installée dans le parc d'un quartier éco-responsable de Springfield, appelé Farmers Park (qui se traduit en français par Parc des Agriculteurs).
La cabane permet à l'artiste, par clin d'oeil, d'interroger les curieux sur l'agriculture et la protection de l'environnement d'aujourd'hui. «Depuis des années, les magasins fournissent des aliments qui reposent sur des pratiques agricoles non-durables.”
“De nos jours, beaucoup de gens exigent de plus en plus d'avoir une autre relation avec la nourriture, pour préserver leur santé, celle de la planète, et le soutien de la communauté locale.”
Une pluie à la commande
Pourquoi choisir le symbole du nuage, et se préoccuper spécifiquement des problèmes liés à l'eau de pluie ? Car il symbolise et reproduit le cycle de l'eau.
Pendant les jours pluvieux, la pluie ruisselle lentement le long du toit en tôle ondulée et des parois. Au sol, un système de gouttière recueille l'eau qui coule ainsi vers un réservoir situé sous la maison.
Grâce à un système de pompe relié aux fauteuils à bascule, ceux-ci, par leur mouvement, vont permettre d'amener l'eau dans le nuage. Celui-ci laissera tomber à nouveau l'eau de pluie, qui sera ensuite récupérée par la gouttière, et le cycle se reproduira à l'infini.
“Il devient urgent d'avoir une compréhension claire de la façon dont nous sommes liés aux systèmes écologiques, comme le cycle de l'eau”, insiste l'artiste qui prend pour exemple les sécheresses qui bouleversent l'alimentation mondiale.
“Le climat changeant (inondations, sécheresses) a entraîné une nouvelle menace d'instabilité accrue à nos systèmes alimentaires en créant des conditions climatiques imprévisibles, rendant plus difficile la culture des plantations.”
Ainsi, dans sa cabane en bois recyclé, l'eau de pluie sert à arroser des plantes comestibles installée dans des jardinières au bord des fenêtres.
Une utopie poétique
S'asseoir confortablement sur les fauteuils et se balancer au son de la pluie qui tombe sur le toit, rien de plus apaisant. Se reposer et arroser ses plantations, un jeu d'enfant.
Évidemment, la cabane reste une installation artistique qui ne pourra résoudre les problèmes environnementaux et agricoles. Néanmoins, l'artiste nous propose ici une réflexion très poétique.
Et pour ceux qui aimeraient aussi faire un geste pour la planète, pourquoi ne pas adopter les petits gestes simples, comme se lancer dans le zéro déchet ou encore dans la permaculture ?