Lisa Hör - Publié le 2 octobre 2017
ÉNERGIE - La tour Elithis Danube, dont le chantier doit s'achever cet hiver, produira plus d'énergie qu'elle n'en consomme. Les habitants n'auront pas d'électricité à payer !
À partir de 2020, toutes les nouvelles habitations devront produire plus d'énergie qu'elles n'en consomment. Mais certains constructeurs prennent de l'avance.
Ainsi, une tour de logements à énergie positive au monde est en train de voir le jour à Strasbourg, dans l'éco-quartier du Danube. Le chantier doit s'achever d'ici la fin de l'année.
Et c'est une première mondiale ! Le groupe Elithis, spécialiste de l'ingénierie et de la performance énergétique, avait déjà inauguré une tour de bureaux à énergie positive en 2009 à Dijon, mais, cette fois, il s'agit de 63 logements, sur 17 étages.
Pour un coût de construction équivalent à un immeuble standard, la tour de Strasbourg devrait présenter des besoins énergétiques 7 fois inférieurs aux immeubles neufs actuels.
Ces besoins seront entièrement couverts par la production énergétique les 1233 m2 de capteurs solaires en façade et sur le toit. Et il y aura même un excédent !
Des factures négatives pour les habitants
Sous réserve d'adopter des gestes écolos pour économiser l'énergie, les habitants pourront donc voir leurs dépenses énergétiques proches de zéro. "Leur facture pourrait même devenir négative, et leur permettre ainsi de bénéficier de la différence qui leur serait reversé dans une "monnaie locale et citoyenne" appelé le Stuck", indique Myriam Maestroni, spécialiste de l'énergie, dans Atlantico.
Pour réussir cet exploit, le cabinet d'architectes XTU a veillé à une isolation parfaite, pour éviter les fuites de chaleur. Il a également suivi les principes de l'architecture bioclimatique. Cela signifie que la tour tire au mieux parti des ressources naturelles et de son environnement.
La tour est ainsi profilée au nord pour laisser glisser les vents d'hiver, et élargie au sud, avec de grandes baies vitrées pour optimiser les apports énergétiques du soleil.
Une tour positive et conviviale
Les architectes ont également pensé à des espaces communs, pour favoriser l'échange entre les locataires. Un jardin d'hiver sera ainsi aménagé au dernier étage, sous la toiture de capteurs solaires.
De ce "belvédère sur la ville", les habitants pourront contempler tout Strasbourg, "de la vieille ville jusqu'au fleuve, du passé vers le futur", comme le notent joliment les auteurs du projet.