Alice Gondonneau - Publié le 1 septembre 2019
MAISON DE PASSIONNÉE - En Suisse, Élodie Raneri, alias J'aime pas les dimanches, a une maison assez particulière. De la commode à la figurine en porcelaine, tout ce que vous voyez chez elle est à vendre !
Une ambiance zen et familiale règne dans ce petit havre de paix, entouré par un jardin luxuriant. Chacun est invité à se sentir comme chez lui dans la maison de la petite tribu d'Élodie Raneri, à Colombiers, en Suisse. Au point de pouvoir repartir avec n'importe quelle pièce de mobilier qui lui aurait tapé dans l'œil ! Mère de famille et passionnée de vintage, cette bricoleuse a créé tout un concept dans son intérieur.
De la corbeille de fruit à la grande penderie, pratiquement tout son mobilier et sa déco provient de brocante. Elle les rénove avant de les revendre directement chez elle. Toutes les pièces de sa maison de trois étages regorgent de trésors et chaque semaine, c'est un nouveau décor qui apparaît dans cette demeure qui fait office de boutique.
Une maison showroom
“J'ai voulu vendre mes meubles chez moi, car je trouve qu'on arrive mieux à se projeter dans une pièce qui contient déjà du mobilier et de la décoration”, nous explique-t-elle. Du salon à la salle de bains, en passant par la chambre parentale, les clients peuvent chiner les objets qui les intéressent. Toutes les pièces sont ouvertes au public !
Chez elle, tout est à vendre, à l'exception de quelques rares meubles, comme les bureaux de ses trois enfants. Tout au long de l'année, elle ouvre les portes de sa magnifique maison, mais uniquement sur rendez-vous. Les clients peuvent également faire leur sélection sur son site internet et venir chercher leurs coups de cœur chez elle.
Avant d'être un concept-store, c'est avant tout un concept familial ! “C'est essentiel pour moi de rester à la maison, car je voulais être présente pour mes enfants”, nous déclare-t-elle. Le fait de laisser entrer des inconnus chez elle n'est pas une contrainte pour elle, tout comme le fait de devoir se séparer de ses trouvailles. “J'aime dénicher de nouveaux meubles et renouveler mon intérieur, ce n'est pas un problème pour moi de les voir partir”, nous explique-t-elle.
C'est une maison qui regorge de vie et ça se ressent dans ses rénovations. Les meubles sont colorés avec pour certains des touches flashy et pop, et pour d'autres un style plus épuré, mais toujours avec une touche de fantaisie. Audacieuse, Élodie mélange les styles et les époques. Son intérieur est un mix de vintage et de contemporain. Une vieille armoire du XIXe siècle devient un meuble design et haut en couleur.
En ce qui concerne les prix, ils restent abordables. “J'ai voulu que mes créations restent accessibles à tout le monde”, nous explique-t-elle. À titre d'exemple, une chaise coûte aux alentours de 40 francs suisses (36 €), une armoire 400 francs suisses (360 €) et un petit miroir 25 francs suisses (23 €). En plus de rénover des meubles vintage, Élodie expose également chez elle des illustrations ou des lampes d'artistes.
Bercée par le vintage
Depuis sa plus tendre enfance, Élodie est passionnée par la décoration vintage. “J'ai hérité de cette passion par le biais de mes parents. Chez eux, il y avait plein d'objets et de mobiliers antiques”, nous raconte-t-elle. Après avoir travaillé dans la mode en indépendante, c'est sans surprise qu'elle a décidé, il y a maintenant 5 ans, de faire de sa passion, son métier.
L'histoire de son concept J'aime pas les dimanches débute grâce à ses proches. “Un jour, une amie a voulu que je lui vende un de mes meubles. J'ai accepté et après d'autres personnes de mon entourage sont venues me demander de leur en vendre aussi. C'est à partir de ce moment-là que je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose avec mes créations”, nous explique Élodie Raneri.
Une experte en brocante
C'est son rendez-vous hebdomadaire ! Chaque semaine elle vagabonde sur les différents étalages de brocante en Suisse, à la recherche de pièces qui ont un vécu derrière eux. “Je passe la plupart de mon temps dans les brocantes, mais je vais aussi de temps en temps faire des vide-maisons. On trouve de tout, mais le plus intéressant, c'est que derrière chaque objet il y a une histoire et moi, je lui en donne une nouvelle”, nous explique-t-elle.
À force de dégoter des petits trésors, Élodie a accumulé beaucoup de meubles anciens dans sa maison. Elle stocke une partie de ses trouvailles dans son garage et les customise. Bricoleuse dans l'âme, elle a tout appris toute seule. “Ça fait une quinzaine d'années maintenant que je retape des meubles. J'ai appris sur le tas, en autonomie. Au début, on se loupe, mais à force de recommencer, on commence à créer des choses intéressantes”, nous raconte-t-elle.
Grâce à son site internet et son compte Instagram, cette relookeuse de meuble vintage reçoit souvent des dons de particuliers. “ Fréquemment, on m'appelle, pour me donner un meuble, dont les gens ne savent pas quoi en faire. La plupart du temps, je tombe sur des pépites, comme des armoires style années 70”, nous détaille Élodie. Cependant, elle n'accepte que les meubles en bois, car “la peinture adhère mieux sur cette matière et c'est plus simple à rénover”, nous confit-elle.
Quand on lui demande pourquoi elle a choisi le nom “J'aime pas les dimanches”, Élodie rigole avant d'expliquer qu'en Suisse tous les magasins sont fermés ce jour-là : “Ça m'angoisse, on ne sait pas quoi faire dans cette journée. Il n'y a pas la même adrénaline comme celle de la semaine !”. Pourtant, le dimanche, c'est aussi le seul jour où la famille retrouve vraiment son intimité, et durant lequel les portes de sa maison sont closes aux visiteurs.
