Lisa Hör - Publié le 13 octobre 2019
MAISON DE FAMILLE - C'est aussi dans cette maison qu'est né le grand-père de Marie-Cécile, 98 ans aujourd'hui. Et il est très fier des travaux réalisés !
Dans cette maison, Marie-Cécile a ses racines. Non seulement son grand-père est né entre ces murs, mais c'est son arrière-grand-père qui l'a construite dans les années 1930.
"Il l'a bâtie avec des matériaux du bord, raconte-t-elle. Il allait chercher des poutres près du port de Marseille. Quand on a enlevé les plaques de plâtre, on a vu qu'en dessous, pas une pierre n'était identique, car il les avait récupérées ça et là."
Après y avoir grandi, son grand-père a mis la maison en location. Marie-Cécile s'y est installée en 2004. "C'était une maison très agréable, jusqu'à ce que je me rende compte qu'il y avait des problèmes d'humidité et qu'elle avait besoin de travaux de réfection." Elle a pris le temps de la réflexion avant de commencer les travaux car elle tenait à respecter l'esprit du lieu et à ce que le chantier soit le plus écologique possible. Le chantier s'est achevé en 2016.
"J'espérais que mon grand-père verrait cette maison quand elle serait finie. Il a 98 ans et il est en plein forme !", se réjouit la nouvelle propriétaire.
Fiche de chantier
Ouvriers
Artisans : Alexis Magnan pour les menuiseries, Chloé Rouselle pour la verrière et le garde-corps, Fabien Martin pour la façade et le travail de la pierre.
Durée des travaux
6 mois
Budget
92 000 €
Une maison assainie et écologique
Marie-Cécile est musicienne. Son piano à queue souffrait de l'humidité ambiante. "C'est un instrument de très grande valeur et c'est mon outil de travail, raconte-t-elle. Il est très sensible aux variations de températures, l'accordeur me disait souvent qu'il fallait faire attention."
La maison est située tout prêt d'une rivière, sur un sol très humide. Pour régler ce problème, il a fallu couler une nouvelle dalle. "Nous avons fait passer dessous des tuyaux en PVC, qui traversent la maison et ressortent de chaque côté, explique Sébastien Milhaud, maître d'œuvre sur ce chantier. Ça permet qu'il y ait une circulation de l'air sous l'isolation."
Les murs ont été isolés de l'intérieur avec de la laine de bois. Les façades extérieures ont été badigeonnées à la chaux : "Ce revêtement permet aux murs de respirer, l'humidité qui entre par les murs peut en ressortir", précise Sébastien Milhaud.
La meilleure isolation a permis d'abandonner le chauffage au gaz contre un poêle à granulés, beaucoup plus performant.
Des matériaux d'origine pour garder le lien
L'un des quatre murs de la maison n'a pas été isolé et pour cause : les plaques de plâtre ont été enlevées pour révéler les pierres posées par l'arrière-grand-père de Marie-Cécile.
Autre lien avec le passé, toutes les portes intérieures sont d'origine. Elles étaient voilées mais une entreprise les a décapées et redressées. Seule la porte d'entrée a été refaite, mais dans un style provençal traditionnel, avec des planches croisées et un soubassement vitré.
Un cerisier du jardin, mort pendant les travaux, a trouvé une nouvelle vie dans la maison, comme luminaire encastré dans la rambarde de l'escalier.
L'organisation de la maison en revanche a été complètement repensée. Au lieu des quatre petites pièces de plain-pied, on découvre désormais un rez-de-chaussée largement ouvert, et un escalier réalisé sur-mesure qui mène à une mezzanine métallique.
Le piano est désormais mieux mis en valeur, et bénéficie d'une bien meilleure acoustique, grâce à l'espace ouvert et au plancher en bois.
"Chaque fois que je rentre chez moi le soir après le travail, je me dis que je vis dans un endroit qui me ressemble et dans un endroit très beau", apprécie Marie-Cécile. Une maison riche de son histoire familiale, mais qui reflète sa personnalité. Et quelle a été la réaction de son grand-père ? Loin de regretter son ancienne maison, il admire le travail accompli par sa petite-fille !