Lisa Hör - Publié le 7 avril 2017
TRAVAUX - Dans cette maison, on trouve tous les agrès pour s'entraîner. Parfait pour l'aînée des deux enfants qui fait du cirque.
C'est une maison faite pour se dépenser. Pas de télévision, mais un cheval d'arçons. Des anneaux suspendus au plafond. Des barres parallèles. Un filet suspendu au-dessus du vide. Une balançoire intérieure !
Autant de jouets exceptionnels pour les deux petites filles de 5 et 9 ans qui vivent ici.
"Les enfants doivent pouvoir jouer. Là, ils ont l'opportunité de bouger", raconte leur père, Thorsten Schirmer. "Mon aînée fait du cirque", précise-t-il.
Lui est architecte, au sein du cabinet .Rott .Schirmer .Partner, mais aussi grand sportif. Il s'entraîne pour les championnats du monde de course d'obstacles extrêmes. Sa femme, designer, pratique aussi le triathlon. Pas étonnant alors que tous ces agrès aient trouvé leur place dans leur logement.
Ce qui est plus surprenant, c'est l'évolution de ce bâtiment de 250 m2 situé près de Hanovre, en Allemagne. Jusque dans les années 1980, c'était encore une étable, qui abritait des vaches.
Fiche de chantier
Ouvriers
Thorsten Schirmer, qui est aussi charpentier, et sa femme, designer
Durée des travaux
4 mois d'étude et 8 mois de chantier
Budget
170 000 euros
Une rénovation d'envergure : refaire l'isolation et la charpente
Ce sont les parents de Thorsten Schirmer qui ont racheté l'étable datant des années 1920, et l'ont transformée en habitation, il y a plus de 30 ans. Aujourd'hui, ils vivent dans un autre bâtiment de l'ancienne ferme, juste à côté (l'ancienne porcherie !).
Leur fils a installé sa famille dans la maison de son enfance. Mais celle-ci avait besoin d'une rénovation poussée.
"Il a fallu repartir de zéro", explique l'architecte. La charpente était en très mauvais état, et l'isolation était à refaire.
Une maison modernisée en blanc, bois et briques
Auparavant, à l'étage, le bois était très présent sur les murs comme au plafond. Thorsten Schirmer et son épouse ont fait le choix d'un style beaucoup plus épuré.
La salle de bains sous les toits est entièrement blanche.
Au centre de la maison, le couple a décidé de laisser nu un mur de briques.
Entre la chambre des parents et celle des filles, on trouve un grand espace dégagé, pour se détendre sur le filet suspendu et s'amuser sur la balançoire.
Au rez-de-chaussée, de l'espace et des agrès
En bas aussi, la maison avait vieilli, avec des murs peints en jaune et rouge et du carrelage.
Les murs repeints en blanc tranchent aujourd'hui avec la chape de béton polie du salon et de la cuisine.
Les propriétaires ont choisi de garder l'espace ouvert.
S'exercer aux barres parallèles ou sur le cheval d'arçons, pendant que les pâtes cuisent sur l'îlot central juste à côté... rien de plus normal, ici.
Le salon, en revanche, est davantage dédié au calme et à la tranquillité. La luminosité est spectaculaire, grâce à la grande baie vitrée.
Dans cette pièce, on retrouve le style industriel avec une lampe fabriquée par les propriétaires à partir d'un éclairage de rue.
Celui-ci contraste avec le plafond en briques, à la prussienne, et ses voûtes en berceau.
Lampes fait-maison et clins d'?il aux anciennes occupantes
Autres lampes fabriquées par Thorsten Schirmer et sa femme : le lampadaire réalisé à partir d'une branche tortueuse, et la suspension en bouteilles de lait en verre, au-dessus de la table à manger.
Dans l'entrée, des cornes de vache servent aujourd'hui de portemanteaux. Un clin d'?il dont les anciennes occupantes se seraient certainement passées.
Ces "trophées" mis à part, l'ancien bâtiment de ferme a tout pour séduire.
Thorsten Schirmer n'exclut pas de le faire encore évoluer : "Peut-être que nous ferons deux chambres pour les enfants à l'avenir."
"À mon avis, c'est une grande erreur de faire des constructions en béton immuables. La maison est un outil qui doit s'adapter à la vie", conclut l'architecte.
Sa maison, pleine de vie justement, est l'illustration parfaite de cette philosophie.