Matthieu M. - Publié le 16 septembre 2020
PATRIMOINE - Cette amoureuse de la nature et des animaux a besoin d'aide pour mener son projet à bien.
Alors que certains se demandent s'ils parviendront à s'occuper correctement d'un chat ou d'un chien, d'autres, comme Geneviève Karlsson, en ont 40 et les élève seule. Cette Franco-suédoise de 51 ans a créé un refuge pour animaux dans un château, le Manoir de la Cour des Aulnays, dans le Maine-et-loir, qu'elle habite depuis 2011.
Seulement, cette grande bâtisse du XVIe siècle est en péril et Geneviève tente par tous les moyens de la réhabiliter, par amour du patrimoine et pour les animaux qui y habitent. Découvrez le reportage vidéo que nous lui avions consacré en novembre 2019 :
Une vie de château avec une quarantaine d'animaux
Il y a un an, Geneviève vivait avec 38 animaux, mais depuis la famille s'est agrandie, elle compte désormais un peu plus de 40 individus. “Je viens de récupérer un chaton blessé et je suis allée chercher un pauvre cochon d'élevage dans le bois, il y a 15 jours”, nous raconte-t-elle. Celle qui organise aujourd'hui des stages de cuisine vegan n'était pourtant pas prédestinée à embrasser ce destin. Originaire de Suède, Geneviève est arrivée à Nantes à l'âge de 15 ans.
Malgré une vie citadine, la Franco-suédoise rêve d'une vie à la campagne “entourée d'animaux”. Alors quand elle apprend qu'un château est à vendre en 2011, elle saute sur l'occasion avec son compagnon de l'époque et un couple d'amis. Mais très vite, la réalité prend le dessus, et l'utopie démocratique qu'elle souhaite mettre en place à la Cour des Aulnays bat de l'aile. En 2013, Geneviève se retrouve seule dans son château. Seule ? Pas tout à fait, puisque des chats, chiens, chèvres et même cochons lui tiennent compagnie.
Un manoir en mauvais état et des factures qui se multiplient
Mais le château est en mauvais état et son entretien coûte une petite fortune. Lorsque nous l'avions rencontrée, le manoir de Geneviève avait été sélectionnée par l'édition 2018 du loto du patrimoine de Stéphane Bern. Grâce à cette nomination, la Cour des Aulnays et sa propriétaire ont touché une enveloppe de 250 000 euros pour concrétiser les travaux nécessaires. “Les travaux ont commencé lundi dernier, on y est enfin !”, s'exclame-t-elle par téléphone. Au programme : la rénovation de tous les bâtiments du site, à l'exception de la maison d'habitation qui n'est pas inscrite aux monuments historiques, et la chapelle.
Toutefois, Geneviève prévient : ces travaux, qui dureront six mois, sont des travaux de sauvegarde, “de la consolidation, du remaniage de toiture, pour essayer que cela tienne quelques années.” Rien n'est gagné donc ! Surtout que le coronavirus est passé par là, et n'a pas arrangé les affaires de la châtelaine. “Je suis en redressement judiciaire”, nous apprend-elle, “je suis dans une situation très précaire, cela fait 7 ans que je tiens seule, je galère.”
Le confinement ayant fait chuter les revenus liés à la location du site, Geneviève est incapable de rembourser ses emprunts. “Je dois prouver que le projet est viable financièrement. Je vais essayer de tenir jusqu'à la fin de la saison 2021”, explique-t-elle. En attendant le délibéré prévu le 22 septembre prochain, Geneviève a lancé une cagnotte Leetchi pour pouvoir soigner ses animaux, payer ses factures, et se nourrir.
Vous pouvez aussi lui venir en aide, en devenant membre de l'association de la Cour des Aulnays !