Matthieu M. - Publié le 27 janvier 2021
TINY - Au Ty Village de Saint Brieuc, la crise épidémique n'a pas ralenti l'évolution de ce lieu de vie écolo et atypique. Retour un an après.
Quand nous nous sommes rendus dans le premier village de tiny houses de France, le Ty Village de Saint Brieuc, en Bretagne, 6 mini-maisons occupaient alors le terrain provisoire. Un an après, le nombre de tiny houses a doublé et ce sont 15 tiny houses qui sont aujourd'hui installées sur le terrain définitif.
“Le plus gros du travail est derrière nous !”, s'exclame par téléphone Aurélie Moy, la jeune fondatrice du Ty Village. Depuis l'inauguration en septembre 2019, les travaux ont été considérables. Le terrain qui était en friche accueille désormais une pelouse verdoyante et les tiny sont toutes opérationnelles : eau, électricité, évacuation et chauffage, tout y est ! Reste juste à planter quelques arbres pour embellir le Ty Village.
Majoritairement des étudiants mais pas de “grosse fiesta”
Mais pour en arriver là, les épreuves ont été nombreuses et le chemin semé d'embûches. Aurélie se souvient : “On ne s'attendait pas à ce que ça soit si compliqué. Cela demande pas mal de travail, on a découvert les soucis techniques. Mais maintenant qu'on vient de passer la deuxième rentrée étudiante, on a atteint notre rythme de croisière.”
Oui, car le Ty Village de Saint Brieuc accueille principalement des étudiants, comme lorsque nous y étions allés en 2019. Bien que l'objectif de cette communauté de mini-maisons soit de créer un lieu intergénérationnel, ce type d'habitat attire davantage les jeunes. Parmi les ty villageois que nous avions rencontrés, il reste Robin qui aura habité plus d'un an dans la tiny house Suzie. Mais le jeune homme va bientôt quitter le Ty Village pour suivre une formation professionnelle ailleurs.
Et comment se passe l'ambiance sur place ? Est-ce que le Ty Village ressemble à une grande colocation géante ? Pas vraiment, répond Aurélie, “ça aurait pu être la grosse fiesta mais en fait c'est assez calme. Il y a quelques personnes qui ont créé de bons lieux, se retrouvent pour faire des balades ou partager un thé. Mais j'ai l'impression que les étudiants vivent plutôt solo”, poursuit-elle. Voilà de quoi clouer le bec aux clichés.
Un confinement au soleil au milieu d'un jardin partagé
Impossible de faire un bilan de l'année écoulée sans évoquer l'épidémie et le confinement. Les personnes convaincues par l'habitat collectif nous ont souvent expliqué que ce modèle d'habitation avait permis de mieux vivre le confinement, en était-il de même au village de tiny houses ? “Comme ce sont majoritairement des étudiants, seules quelques personnes sont restées confinées sur place. Mais ils l'ont bien vécu. Pour le premier confinement on a eu un temps de ouf, on était tout le temps dans le jardin”, raconte-t-elle.
À partir du printemps, le Ty Village a même mis en place un jardin partagé et de nombreux événements avec le voisinage. Plus original, les villageois ont été contactés par la protection civile de Saint Brieuc, à qui Aurélie a prêté deux tiny houses pour loger des secouristes bénévoles pendant l'épidémie. “Ils sont venus les chercher et ils les ont installées sur le parking de leur antenne”, explique-t-elle.
Preuve que le Ty Village est devenu une référence auprès de la communauté des tiny houses mais aussi des locaux. Aurélie Moy est d'ailleurs en train de monter un partenariat “avec une commune touristique du littoral” pour mettre une tiny à disposition des travailleurs saisonniers pendant l'été, quand les étudiants sont en vacances.
Bientôt d'autres tiny houses partout en France ?
Et d'ailleurs, sur les 15 tiny houses du Ty Village, il y a une étrangère puisque pour la première fois, une personne est venue s'installer avec sa propre tiny. “On apporte une solution à un frein majeur dans le développement du mouvement des tiny houses : ils ne trouvent pas d'endroit où s'installer”, précise Aurélie. En cause, la législation encore trop rigide concernant l'habitat léger en France.
Mais les difficultés juridiques ne freinent pas l'enthousiasme autour des habitats mobiles. “J'ai répondu à beaucoup de sollicitations de personnes qui ont envie de faire un projet similaire. Pendant le confinement de plus en plus de personnes ont pris conscience de l'importance d'être bien chez toi, connecté à la nature”, ajoute Aurélie Moy.
Cet été, trois tiny houses supplémentaires devraient rejoindre le Ty Village breton qui sera donc au complet ! Et si vous souhaitez voir à quoi ressemblait le Ty Village, il y a un an, c'est ici en vidéo :