Lisa Hör - Publié le 14 mars 2017
PROSPECTIVE - Davantage de rénovations énergétiques, davantage de panneaux solaires, des tours en bois... de quoi transformer la vie des Parisiens.
Et si en 2050, les logements parisiens produisaient plus d'énergie qu'ils n'en consomment pour se chauffer, grâce aux panneaux solaires ? Et si des immeubles en bois poussaient dans la capitale ? Et si l'on cultivait tous des légumes sur des toits terrasses partagés avec nos voisins, pour consommer ultra-local ?
La capitale ambitionne de devenir un modèle pour la préservation de la planète en poussant plus loin son Plan Climat Énergie. Objectif affiché : réduire de 75% ses émissions de gaz à effet en 2050 par rapport à 2004.
Pour savoir comment s'y prendre, la mairie a commandé une étude prospective au cabinet Elhiot à la mairie de Paris.
"Paris change d'ère" dessine de nombreuses pistes pour une capitale “neutre en carbone”, c'est-à-dire qui ne rejette plus de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, ou en tout cas compense ceux qu'elle émet.
De quoi améliorer la qualité de vie des habitants et transformer leur vie au quotidien.
Accélérer la rénovation thermique
Nombre de ces propositions concernent l'habitat. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la plus grande partie des émissions de gaz à effet de serre dans la capitale provient des bâtiment, et non des voitures.
70% des immeubles parisiens sont classés de E à G sur l'échelle du diagnostic de performance énergétique, note le rapport. Ils consomment beaucoup d'énergie pour le chauffage, le plus souvent du gaz ou de l'électricité, pour le chauffage.
La solution mise en avant : doubler le nombre de chantiers de rénovation thermique dans le parc privé, pour atteindre 24 000 logements rénovés par an en 2032.
Développer de nouvelles formes de vivre ensemble
Le changement est aussi social. Selon cette projection, Paris accueillera 200 000 nouveaux habitants en 2050. Plus de personnes âgées souhaiteront vieillir à domicile, tandis que l'on emménagera en couple plus tard.
Les solutions mises en avant :
- encourager les logements intergénérationnels,
- développer l'habitat partagé, où plusieurs familles utilisent des espaces communs (buanderie, cuisine collective...),
- construire 10 000 logements par an, dont ¾ de logements sociaux.
Construire des immeubles à énergie positive
En 2020, selon la nouvelle réglementation thermique, tous les nouveaux logements devront être positifs, c'est-à-dire produire plus d'énergie qu'ils n'en consomment, et ce, dans toute la France. Leur empreinte carbone, de la construction jusqu'à la fin de leur utilisation, sera deux à trois fois plus faible qu'aujourd'hui. Les futures constructions parisiennes devront bien sûr s'y plier.
Solutions mises en avant :
- utiliser plus de bois dans la construction, y compris pour bâtir des immeubles,
- équiper 20% des toits parisiens de panneaux photovoltaïques en 2050,
- développer les microgrids, ces réseaux intelligents d'autoproduction et d'autoconsommation d'énergie à l'échelle des quartiers.
Le Réseau Action Climat, qui fédère les associations qui luttent contre le changement climatique, souhaite que Paris aille encore plus loin que ce que préconise ce rapport.
Il recommande de ne plus utiliser d'énergies fossiles d'ici à 2050, à l'image d'Oslo, en Norvège, ou Vancouver, au Canada, comme l'explique le journal Le Monde. Autre demande : que la ville associe davantage ses habitants dans cette évolution.