Emmanuel Chirache - Publié le 23 décembre 2021
QUAND ON A QUE L'HAMEAU - En Loire-Atlantique, un projet permet enfin à des volontaires de se lancer dans l'habitat léger de façon légale et collective.
On le sait, les habitats légers ont le vent en poupe mais peinent souvent à trouver un lieu où s'implanter. Tiny houses, kerterres, dômes géodésiques, containers, maisons en kit, sont souvent vus d'un œil sceptique par les communes, quand ils ne sont pas carrément proscrits par le PLU. "La demande est extrêmement forte mais il existe peu de lieux où il est possible de s'installer légalement, malgré la reconnaissance de ce type d'habitat par la loi ALUR en 2014", remarque Xavier Gisserot de l'association Hameaux Légers.
Ce projet lancé par la commune de Plessé, située entre Rennes et Nantes, est donc une véritable aubaine pour toutes celles et ceux qui sont tentés par l'aventure. En novembre 2021, le conseil municipal a voté à l'unanimité la réalisation d'un hameau léger de 12 logements sur un terrain constructible de 7000 m², entre une départementale et un chemin communal. Pour ce village de 5000 habitants, c'est l'occasion inespérée d'attirer de nouveaux habitants sans pour autant abîmer ses ressources écologiques en construisant une zone pavillonnaire et bétonnée.
L'an dernier, l'association Hameaux Légers avait déjà tenté une expérience éphémère d'éco-hameau en Bretagne, où nous étions allés faire un reportage. C'est cette expertise qui leur permet aujourd'hui de convaincre des municipalités de s'engager à leur côté dans l'accueil d'habitats réversibles.
Qu'est-ce qu'un habitat léger ou réversible ?
Malgré son nom, l'association Hameaux Légers préfère utiliser le terme "réversible" au terme "léger", car le premier indique bien la fonction démontable de ces habitats, capables d'être déconstruits puis déplacés ailleurs. Un atout qui leur permet de laisser une empreinte écologique faible sur les territoires. Parmi ces types d'habitat, on trouve les tiny houses, les maisons en triangle, les kerterres, les yourtes, mais aussi plein d'autres maisons insolites moins connues, comme on peut le voir sur ce schéma.
Souvent, les hameaux légers sont constitués de foyers indépendants qui partagent des espaces communs : buanderie, chambre d'amis, salle commune, etc. Constitués en association, les habitants louent le terrain à la commune dans le cadre d'un bail emphytéotique de 99 ans et gèrent ensemble le lieu, notamment les arrivées et les départs.
Aujourd'hui, la commune de Plessé lance un appel à projet pour trouver les habitants qui s'installeront dans l'éco-hameau en 2023. Un événement de lancement aura lieu les 29 et 30 janvier et les candidats ont jusqu'au 13 mars pour candidater sur un site Internet dédié. Pour ceux qui ne seraient pas sélectionnés ou qui n'auraient pas envie d'aller en Loire-Atlantique, d'autres appels auront bientôt lieu du côté du Finistère, des Alpes-Maritimes, ou encore des Côtes-d'Armor.
