Stéphane Sorhaindo et Emmanuel Chirache - Publié le 13 janvier 2023
ALLUMER LE FEU - Petit tour d'horizon des aides gouvernementales et locales pour se chauffer au bois à la maison.
Face à l'inflation et la crise énergétique, le gouvernement souhaite inciter les Français qui le peuvent à se chauffer au bois. En revanche, terminée la vieille cheminée qui refoule des particules à foison et qui perd la majeure partie de son rendement énergétique ! Aujourd'hui, il est devenu nécessaire de modifier en masse les installations de chauffage au bois pour les remplacer par des installations plus performantes et plus écolo.
Pour être éligible aux aides publiques, il est nécessaire d'avoir un logement existant de plus de 15 ans au minimum, car ils sont généralement considérés comme les plus énergivores. Les aides privées concernent les logements de plus de 2 ans, mais pas les constructions neuves. Important : vous devez faire ces demandes avant le début des travaux !
Un chèque énergie bois tout neuf et cumulable avec les autres aides
Pour aider les propriétaires dans leurs travaux, les entreprises spécialisées dans l'énergie ont pour obligation de verser une prime CEE (Certificat d'Économies d'Énergie) qui s'échelonne entre 100 et 250 €. La prime CEE intervient dans le cadre du grand plan de transition énergétique du gouvernement et accompagne tous les travaux de rénovation énergétique (isolation, chauffage et autres équipements permettant de réduire sa consommation énergétique).
Attention, les travaux doivent être réalisés par un artisan labellisé RGE (Reconnu Garant de l'Environnement) et le chauffage doit respecter des critères stricts de rendement et d'émissions de particules fines ainsi que de monoxyde de carbone. Si votre installation possède le label Flamme Verte 7*, vous êtes assuré d'être éligible au dispositif, mais ce n'est pas obligatoire pour autant.
Cette prime est cumulable avec d'autres aides gouvernementales, comme le chèque Energie Bois, qui a été mis place par le gouvernement depuis le 27 décembre 2022 jusqu'au 30 avril 2023. Le montant de l'aide varie entre 50 et 200€ selon les revenus du foyer , mais il n'est pas versé automatiquement, il doit être demandé sur un portail dédié, en saisissant votre numéro fiscal et une facture d'achat de bois à votre nom. D'après le gouvernement, cette aide concernerait 70 % des ménages se chauffant au bois, soit 2,6 millions de ménages.
MaPrimeRénov', une prime allant jusqu'à 3000 euros selon les revenus
Enfin, l'aide publique la plus importante est la fameuse MaPrimeRénov'. Elle subventionne les travaux de rénovation énergétique, notamment l'installation d'un poêle à bois ou à granulés, ainsi que les inserts. MaPrimeRénov' est soumise à des conditions de type de chauffage et de revenus. Ainsi, les revenus les plus aisés ne sont pas éligibles (couleur rose), alors que les revenus intermédiaires bénéficient d'une aide de 1 000 € (couleur violette) pour un insert à bûches et les revenus modestes peuvent percevoir jusqu'à 3 000 euros pour un poêle à granulés.
Cependant, ces primes vont baisser pour les foyers "modestes" à "très modestes" de 500€ à partir du 1er février 2023. On l'aura compris, les inserts sont moins subventionnés que les poêles à granulés malgré des performances comparables, ce qui peut expliquer aussi le succès de ces derniers.
Pour connaître son éligibilité, il suffit de lire sur le revenu fiscal de référence, en haut, à gauche, sur le dernier avis d'imposition. De plus, le gouvernement a mis en place un site internet récapitulant toutes les informations.
Bon à savoir
Des aides complémentaires et locales
Dans certaines zones où la pollution aux particules fines pose problème, il est possible de cumuler des aides locales, à savoir celles du Fonds Air Bois en partenariat avec l'ADEME. Le but, c'est de remplacer un vieux chauffage obsolète, comme une cheminée ou verte ou un foyer fermé non performant, par un système de chauffage au bois dont le rendement est optimisé. A titre d'exemples, on peut citer l'agglomération de Grenoble, le Grand Annecy, le conseil départemental des Bouches-du-Rhône, l'Eurométropole de Strasbourg ou la Région Île-de-France.
Enfin, sachez que la TVA à 5.5% s'applique sur la fourniture et la pose du matériel, sans qu'aucune démarche ne soit nécessaire de la part du client. En revanche, elle ne s'applique pas si vous souhaitez réaliser vous-même l'installation.
Le bois, une énergie renouvelable, performante et accessible
En dépit de la hausse du prix des granulés et des stères, le bois reste l'énergie la moins chère. Par ailleurs, le bois présente des avantages écologiques : considéré comme renouvelable, il émet moins de gaz à effet de serre si vous achetez du bois local. Enfin, les arbres capturent du CO2 durant toute leur croissance, ce qui fait que celui qu'ils dégagent en brûlant ne fait que compenser ce processus, avec au final un bilan carbone neutre. Toutes ces considérations ne valent cependant que si vous disposez d'un chauffage avec un bon rendement, autour de 80 ou 90%.
Ensuite, le chauffage au bois de qualité est de plus en plus accessible, même si le prix des systèmes de chauffage se répartit sur un très large éventail : on trouve des poêles performants dès 329 euros chez Castorama par la marque française Invicta, tandis que les plus hauts-de-gamme dépassent les 6000 euros. Enfin, il existe de très bons rapports qualité prix éligibles à MaPrimeRénov' dès 1000 euros, comme le poêle à bois Super Aiko. Les poêles à granulés coûtent en moyenne un peu plus chers, mais on en trouve aussi de très bons à partir de 1290 €, tels que le poêle Qlima Viola (1290 €), celui de la Canadian Spa Company (1890 €), ou encore le Chinvest Aubrac (2290 €).
Du côté des chaudières biomasse, les prix sont bien plus élevés, mais là encore l'éventail est large, et on peut trouver des chaudières performantes à 1500 ou 2000 euros. Bref, vous l'avez compris, l'air du temps respire le doux parfum des bûches et crépite à nos oreilles, c'est le moment où jamais de répondre à l'appel de la forêt.