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MON BEAU JARDIN - Retrouvez tous nos conseils et techniques pratiques pour concevoir, aménager et entretenir un potager éco-responsable.

Qui n'a jamais rêvé d'un jardin où tout est naturel et où il n'y a pas besoin de dépenser une fortune dans des produits chimiques pour entretenir et obtenir de belles récoltes ? D'autant plus qu'avoir un potager durable ne relève pas seulement d'une démarche écologique, mais aussi d'une quête de qualité pour notre bien être et notre santé. Mais comment faire pour être le plus respectueux possible, sans se prendre le chou ?

Si la notion d'éco-responsabilité peut en effet paraitre très vague dans certains domaines, quand il s'agit de prendre soin de son extérieur, il existe un grand nombre de gestes concrets, faciles à mettre en place à moindre coût. Compostage, rotation des cultures, utilisation de prédateurs naturels, potions faites maison, récupération des eaux pluviales... Qu'on dispose d'un grand jardin, d'une terrasse ou d'un simple balcon, il est tout à fait possible de jardiner et cultiver en minimisant son impact à sa propre échelle.

Comment jardiner au naturel pour respecter l'environnement ?

1. Faire son propre compost

Depuis le 1er janvier 2024, le tri des biodéchets est devenu obligatoire, et pour la bonne cause puisque cela permet non seulement de réduire la taille de ses poubelles, mais aussi de créer de l'amendement et de l'engrais naturel pour améliorer la qualité de la terre et apporter tous les nutriments nécessaires au bon développement des plantes.

Afin de transformer vos déchets organiques en complément naturel pour vos plantations, rien de plus simple. Choisissez un emplacement ombragé et bien drainé dans votre jardin. Vous pouvez utiliser un composteur ou créer un tas à même le sol. La règle d'or ? Alterner des couches de matières vertes (riches en azote) comme les épluchures de fruits et légumes, et de matières brunes (riches en carbone) telles que les feuilles mortes ou le carton. Pensez également à le retourner régulièrement pour l'aérer. En quelques mois, selon les conditions, vous obtiendrez un compost mûr, d'aspect foncé prêt à être utilisé.

Pour celles et ceux qui n'ont pas l'espace d'installer un compost, il existe aussi des alternative comme le balcomposteur ou le bokashi. Ils seront parfaits pour faire du jus concentré utilisé comme engrais liquide naturel.

© Getty & Castorama

2. Utiliser la technique du paillage

Vous aimez jardiner écolo sans trop vous fatiguer ? Alors le paillage est fait pour vous ! Consistant à couvrir le sol autour des plantes avec des matériaux organiques ou minéraux, cette technique imite le processus naturel de couverture du sol dans les écosystèmes et offre de nombreux avantages pour le jardin.

Premièrement, le paillage aide à conserver l'humidité du sol, réduisant ainsi les besoins en arrosage. Il régule également la température du sol, protégeant les racines des plantes contre la météo capricieuse. Enfin et surtout, cette pratique limite la croissance des mauvaises herbes en bloquant la lumière nécessaire à leur germination. Plus besoin de s'embêter à désherber !

Vous pouvez utiliser divers matériaux pour pailler : paille, feuilles mortes, tontes de gazon séchées, copeaux de bois, ou même des journaux et du carton pour les paillages temporaires. Appliquez une bonne couche (5 à 10 cm d'épaisseur) autour de vos plantes, en évitant de toucher directement les tiges pour prévenir les risques de pourriture.

Au fil du temps, les paillis organiques se décomposent, enrichissant le sol en matière organique et nourrissant les micro-organismes bénéfiques. Renouvelez l'opération à chaque fois qu'il s'amincit, généralement une à deux fois par an, pour maintenir ses effets bénéfiques.

3. Choisir des plantes de saison et adaptées au climat local

La sélection de plantes appropriées est cruciale pour un jardinage naturel réussi. Eh oui, on ne plante pas une espèce qui a besoin d'eau dans une région caniculaire ! Optez alors pour des plantes locales naturellement résistantes aux conditions climatiques et aux ravageurs de votre région. Elles nécessiteront moins d'entretien et contribueront à préserver la biodiversité en offrant nourriture et habitat à la faune locale.

Pensez à observer votre jardin et identifier les zones ensoleillées, ombragées, humides ou sèches, puis faites votre sélection en conséquence. Par exemple, installez des plantes dromadaires dans les zones sèches et ensoleillées, car ces dernières sont très résistantes et adaptées aux pluies rares. Inversement, il existe des espèces qui s'épanouissent dans les sols humides comme les plantes aquatiques ou de marais.

Aussi, il est important de respecter le calendrier des saisons. Les plantes cultivées au bon moment sont plus vigoureuses et moins sujettes aux maladies. Poireaux en hiver et tomates en été, rien de plus normal !
Légumes, fruits, herbes aromatiques, fleurs... N'hésitez pas non plus à diversifier vos cultures afin de créer un écosystème équilibré et sain pour attirer une variété d'auxiliaires bénéfiques pour votre jardin.

4. Pratiquer la rotation des cultures

La rotation des cultures consiste à changer l'emplacement des plantes de la même famille d'une saison à l'autre ou d'une année à l'autre. Le but ? Rompre les cycles des maladies spécifiques à certaines espèces, réduisant ainsi naturellement l'utilisation de produits chimiques nocifs pour l'environnement.

Puisque chaque type de plante puise des éléments nutritifs différents, en les alternant, cette technique ancestrale permet d'équilibrer les composants présents dans la terre et ainsi éviter l'épuisement des sols. Vous pouvez d'abord planter des légumes-feuilles (salades), puis des légumes-racines (radis) et ensuite des légumes-fleurs (tomates). Entre deux cultures, n'hésitez pas à inclure des engrais verts comme la phacélie ou la moutarde, parfaites pour enrichir naturellement le sol.

5. Attirer et protéger les auxiliaires du jardin

Abeilles, chrysopes, coccinelles, hérissons, vers de terre... Les auxiliaires du jardin sont nombreux à contribuer naturellement à l'équilibre de l'écosystème de votre jardin. Entre les pollinisateurs, les prédateurs de nuisibles ou encore décomposeurs qui enrichissent le sol, vous avez du beau monde à inviter !

Alors pour attirer ces précieux alliés, on oublie les produits chimiques, et on se concentre sur la diversification de leurs habitats. Plantez des fleurs mellifères comme la lavande, le souci ou la bourrache ; créez des points d'eau pour les oiseaux et les insectes ; laissez des tas de bois ou de pierres pour les hérissons et les lézards ; fabriquez des hôtels à insectes pour les abeilles solitaires et les coccinelles et laissez des zones sauvages afin d'offrir refuge et nourriture à la faune locale.

Soyez patient : établir un équilibre naturel prend du temps. Observez votre jardin régulièrement pour comprendre les interactions entre les différentes espèces. Avec le temps, vous constaterez une régulation des populations de ravageurs et une augmentation de votre production au potager !

Fabriquez vous-même une cabane pour accueillir les hérissons ! © Getty Images / Valentin Michaud

6. Privilégier les traitements naturels

Favoriser des produits respectueux de l'environnement est fondamental si vous souhaitez avoir un jardin écolo ! Exit les traitements, pesticides, fongicides et engrais chimiques, place aux astuces naturelles et recettes de grand-mère.

Pour nourrir, fortifier et protéger son potager des maladies fongiques, on se tourne vers les décoctions naturelles sans danger et surtout gratuites. Ortie, consoude, prêle... Au détour d'une promenade ou même sur votre terrain, ramassez ces plantes et faites-les macérer. Filtrez, puis distillez le jus décanté dans de l'eau avant de pulvériser sur vos plantations.

Utiliser ce que vous avez dans vos placards pour repousser les nuisibles est également possible. Marc de café, pamplemousse, coquilles d'œufscoquilles d'huîtres, ou même les épluchures de concombre sur une feuille d'aluminium... Vous en connaissez forcément déjà une !

N'oubliez pas le compagnonnage (associations de plantes bénéfiques entre elles) : le basilic près des tomates repousse les mouches et améliore leur goût, tandis que la capucine attire les pucerons, protégeant ainsi les autres cultures. En dernier recours, si une intervention plus forte est nécessaire, optez pour des produits certifiés en agriculture biologique.

7. Récupérer l'eau de pluie

Récupérer de l'eau de pluie gratuitement, sans pomper dans les nappes phréatiques et en réduisant sa consommation d'eau potable, en voilà une pratique écolo qui met tout le monde d'accord !

Pour ce faire, installez des gouttières le long de votre toit et reliez-les à un ou plusieurs récupérateurs d'eau. Cette pluie peut être utilisée pour l'arrosage du jardin, mais aussi pour nettoyer les outils, ou même pour un usage domestique si vous avez la capacité de récupérer un volume d'eau plus important. Afin d'optimiser son utilisation, combinez-la avec des techniques d'arrosage économes comme le goutte-à-goutte ou le paillage qui limite l'évaporation.

© Castorama

8. Utiliser de l'outillage reconditionné

Il n'y a pas que les produits naturels qui sont bénéfiques pour l'environnement. L'utilisation d'outils reconditionnés s'inscrit également dans cette démarche durable et responsable. En effet, chaque année, de nombreux équipements sont retournés aux services après-vente des enseignes... Ou même jetés ! Au lieu d'être mis au rebut, ils peuvent connaître une seconde vie grâce au reconditionnement. Minutieusement inspectés, réparés si nécessaire, et testés pour garantir leur bon fonctionnement, les outils sont tout aussi fiables.

Favoriser l'économie circulaire, réduire le nombre de déchets et maximiser l'utilisation des ressources existantes... La seconde-main a tout bon ! L'achat de matériel reconditionné présente également des avantages économiques. Ces produits sont souvent proposés à des prix plus attractifs que les neufs, permettant de s'équiper de manière plus abordable sans compromis sur la qualité.