Clémence Leleu - Publié le 7 novembre 2016
ÉNERGIE - Une solution potentiellement moins chère et plus écolo que les batteries Tesla et qui plus est made in France.
Mise à jour le 17 août 2018 - Energiestro envisage la commercialisation de sa solution aux alentours de 2020, comme l'indique cet article d'Innovation Engie.
Et si la solution du stockage des énergies renouvelables se trouvait dans le béton ? C'est en tout cas le pari d'André Gennesseaux, un ingénieur français, et fondateurs de la société Energiestro.
Cette solution a un nom : VOSS, le petit nom du concept pour Volant de Stockage Solaire. Des cylindres de béton qui gardent l'énergie solaire sous forme d'énergie cinétique pour la stocker.
Il est parti d'un constat simple : la demande de stockage des énergies renouvelables est très forte, car les batteries classiques au lithium utilisées jusqu'à présent pour le stockage des énergies vertes, sont peu rentables. “Ces batteries s'usent et perdent de leur capacité de stockage rapidement. Le coût de stockage est donc élevé.”
Sans occulter le fait qu'une autre limite de l'énergie solaire est son intermittence. “La majorité de l'énergie arrive en milieu de journée, alors même que l'on en a besoin principalement le soir. Il fallait trouver une solution efficace et économique pour ne pas dépendre des éléments”, estime André Gennesseaux.
Les premiers essais se sont concentrés sur l'acier puis la fonte, mais dans leur quête du stockage à faible coût, ces deux matériaux n'ont pas réussi à faire leurs preuves. Trop chers. C'est alors qu'ils se penchent sur le béton. Banco !
1 à 2 centimes du kWh
“Le béton est extraordinaire pour stocker l'énergie, car il permet de réaliser un stockage dix fois moins coûteux.” 1 à 2 centimes par kilowatt-heure, contre environ 10 centimes avec des batteries classiques. Mais alors pourquoi personne ne s'est penché sur ce matériau plus tôt ? Car il a fallu trouver une formule de béton qui permette de le soumettre à force très importante sans qu'il se fracture.
La recette consiste à comprimer le béton avec un “enroulement sous tension”. C'est-à-dire ? “Il est un peu ficelé comme un rôti”, vulgarise André Gennesseaux. Grâce à cela, la pièce de béton peut tourner aussi vite qu'on le veut, sans que le béton ne souffre.
Un volant en béton qui stocke l'énergie
Mais, concrètement, comment le béton stocke-t-il l'énergie ? Comme nous l'expliquions précédemment, grâce à des volants.
“Lorsque l'énergie arrive en trop grande quantité, un moteur s'actionne pour faire tourner le volant de béton (jusqu'à 1 000 km/h) qui va garder l'énergie, sous forme d'énergie cinétique, pendant plusieurs heures.” Un système qui s'inverse lorsque l'on souhaite récupérer l'énergie, “le volant entraîne le moteur qui va produire de l'électricité, comme un alternateur”, détaille André Gennesseaux.
Mais quid de la pollution générée par la fabrication du béton ? Une question que l'ingénieur ne peut pas éviter et à laquelle il a réfléchi avant de se lancer dans ses recherches. “Effectivement, le béton produit beaucoup de CO2, mais ce matériau, malgré cela reste 3 ou 4 fois moins polluant que le lithium, actuellement présent dans les batteries.”
Une mise sur le marché en 2018
L'ambition des créateurs de VOSS ? Se lancer dans l'équipement des particuliers pour leur autoconsommation, puis à terme, créer de grandes centrales dans les déserts afin d'alimenter le réseau mondial avec une énergie propre et bon marché.
La version bêta devrait être disponible à la fin de l'année 2017 et si tout se passe bien, ces volants de béton devraient arriver sur le marché en 2018. Seule inconnue : le prix, tant du produit que son installation.