Marie Tétrel - Publié le 17 janvier 2018
NOMADE - Un matelas confortable, des rangements, des lumières... Vous trouverez tout pour passer une nuit parfaite dans cette grosse boîte de 200 kilos.
Tout à commencé par une histoire de chaussures. “Je suis passionné par les souliers. Alors que je travaillais dans l'immobilier, je passais tous mon temps libre à dessiner des boîtes pour ranger mes souliers”, explique Franck Tressens. Il s'est mis à les fabriquer, puis son travail a été remarqué par de grandes marques de chausseurs.
C'était il y a 20 ans. Depuis, les commandes se sont enchaînées, et il est désormais le gérant d'une petite entreprise bordelaise, Ephtée, spécialisée dans la fabrication de malles en tout genre, qui emploie quatre personnes.
Rangements pour souliers, pour montres… “Nous concevons des malles de complication, qui ont chacune une fonction bien définie”.
Récemment, il a vu les choses en grand. Après avoir mis au point des malles contenant un bureau, ou encore un dressing, Franck Tressens a inventé un objet tout aussi insolite : une malle studio.
Une malle studio pour transporter une chambre
“Depuis tout petit j'aime les boîtes. Lorsque j'étais agent immobilier, je vendais des logements, qui ne sont finalement que des boîtes. J'affectionne les souliers, qui ne sont que des boîtes pour pieds, et l'architecture, qui propose des grosses boîtes pour y habiter. Finalement, j'ai créé une malle studio. Pour moi, la boucle est bouclée”.
Dans cette grosse malle de 200 kilos, vous y trouverez tout le nécessaire pour passer une bonne nuit, version nomade. Un matelas haut de gamme pour deux personnes, des rangements, un dressing avec des cintres sur-mesure, des points lumineux... Le tout fabriqué en bois, ferrures et cuirs de qualité. "Nous nous fournissons uniquement en France et en Italie", précise l'artisan.
À quoi sert la malle studio ?
Mais à quoi peut bien servir une telle malle ? Une mappemonde orne ses flancs et invite au voyage, mais le gérant ne la destine pas aux explorateur-trices. Le Bordelais lui a attribué trois raisons d'être :
- Installée dans un petit logement, la malle évite aux propriétaires de s'investir dans des travaux ou l'achat de meubles. Et si l'on souhaite récupérer l'espace, il suffit de refermer la boîte.
- Pour faire du glampling (camping chic dans des lieux atypiques). Déposée dans un lieu décalé, la malle permettrait à des voyageur-euses de passer une nuit originale. Reste seulement à trouver un toit en cas d'intempérie. "Nous avons un client hôtelier à Dubaï qui pourrait être intéressé pour déposer nos malles dans le désert", explique Franck Tressens.
- Faire la promotion de son savoir-faire. Car un tel chef d'œuvre démontre le talent de l'équipe, tant par la complexité du système que l'esthétique final.
Pour le moment, ce prototype n'est pas à vendre. "Mais nous pouvons bien sûr lui créer des petites sœurs", précise l'artisan.
Question transport, Franck Tressens l'assure, il suffit d'être un peu organisé : "Avec un chariot élévateur, l'affaire devient aisée".
La malle, madeleine de Proust
"La malle est un merveilleux contenant, on y met ce que l'on veut", s'émerveille Franck Tressens. "Les gens restent attachés à cette boîte, car elle leur rappelle le passé, leurs grands-parents. Elle attire la sympathie dans la maison."
Concernant ces malles meubles, qui renferment des bureaux, des dressings ou qui se transforment en banc, l'artisan n'est pas avare d'anecdotes. "Un jour, une écrivaine m'a contacté pour acquérir une malle bureau. Elle n'avait pas le budget nécessaire pour se l'offrir, mais elle m'a promis de revenir vers moi lorsqu'elle aurait vendu un best-seller. Depuis, je surveille les ventes de livres avec attention."
Pour vous offrir la malle studio, il faut y mettre le tarif : entre 50 000 et 100 000 euros. Mais c'est un tarif bien mérité lorsque l'on sait que trois mois sont nécessaires à l'équipe pour fabriquer un tel modèle, et qu'ils le font avec passion.