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BUANDERIE - Quand l'optimisation du temps et le partage des tâches s'opposent aux questions écologiques. Connaissez-vous vraiment le rôle de votre sèche-linge ?

Il n'y a rien de pire que d'étendre tous ses vêtements pendant des jours en plein milieu du salon ou de la salle de bains”, nous confie Séverine, blogueuse et mère de 6 enfants.

Pour remédier à cette profusion de linge envahissante la solution semble toute tracée : le sèche-linge.

Solution miracle ? Eh bien, pas vraiment. Bien que le gain de temps semble considérable, le sèche-linge est extrêmement énergivore, il représenterait 15% de la consommation électrique annuelle des ménages, soit 350 kWh/ an selon l'ADEME.

Pourtant, bien que son utilisation ne soit plus une exception, 35% des Français-es en possèdent un, l'utilité de cet appareil “miracle” est loin de faire l'unanimité.  

Le sèche-linge pour mettre fin aux disputes de couple ?

Lorsque l'on soulève l'impact écologique de son utilisation, la réponse de Séverine est sans appel : “Je suis écolo sauf pour le sèche linge”, lance-t-elle en plaisantant.

Elle fait partie de ce qu'on pourrait appeler la première école, pour qui le sèche-linge est un appareil indispensable à la vie de famille, et évince bien souvent les préoccupations écologiques ou de budget. Dans ces foyers, le gain de temps est érigé en valeur suprême.

"Je suis à 100% pour le sèche-linge, je suis pour la paix des ménages ! Quand il est arrivé dans notre vie, il a supprimé 50% des disputes dans mon couple, je ne m'en passerais plus”, avance Maïlys Dorn, architecte d'intérieur et autrice du blog optimisemonespace.com.

Sa fréquence d'utilisation minime et son mode de vie visant à réduire considérablement sa production de déchets, suffisent à ne pas faire culpabiliser Maïlys quand elle utilise l'appareil.

Car comme le souligne, Séverine, avoir un sèche-linge permet de se passer de la corvée chronophage de l'étendage de linge et réduit fortement le repassage, qui, dans une famille nombreuse, peu prendre du temps, beaucoup de temps. “Je passerais mon temps à étendre des chaussettes, je deviendrais folle”, confirme-t-elle.

Le sèche-linge un allié pour une meilleure répartition des tâches ?

À force d'entendre parler de gain de temps incroyable permis par le sèche-linge, on aurait tendance à croire qu'il serait l'allié idéal des femmes dans la répartition des tâches au sein d'un couple.

Que neni, prévient Titiou Lecoq, journaliste et spécialiste du partage des tâches, problématique qu'elle aborde dans son ouvrage Libérées (Ed. Fayard, 2017).

Selon la journaliste, le sèche-linge ne vient pas améliorer ou optimiser. Au contraire, il serait une solution de dernier recours, quand le quotidien devient difficilement gérable : “c'est le genre de solution pour lesquelles on opte précisément parce qu'on en a ras le bol, et qu'on ne parvient pas à une meilleure répartition. “

Un constat que valide le témoignage Olivier, blogueur et auteur du site “Je suis papa”, qui fait partie de la première école. “C'est généralement ma femme qui s'en occupe. Depuis que j'ai fait 2 ou 3 erreurs, elle ne veut plus que je m'en approche”.

En effet, le sèche-linge reste avant tout une tâche prise en main par les femmes. “Elles en conservent la charge mentale”, explique Titiou Lecoq. “Il faut penser à faire la machine, à plier, à ranger.”

Pour faire simple, le sèche-linge peut faire gagner du temps mais ne permet pas d'obtenir une meilleure répartition. Le papa blogueur soulève par ailleurs la complexité liée à l'utilisation de ces machines, “s'il suffisait d'appuyer sur un bouton, on pourrait même mettre les enfants à contribution !

Les alternatives au sèche-linge

Peut-être nous faut-il trouver des alternatives au sèche-linge.... Marie et son compagnon, parents de deux enfants partageaient bien les tâches avant de se séparer de leur sèche-linge.

Pourtant, cette journaliste qui a fait de la vie écolo et responsable son cheval de bataille, n'a pas abandonné cet appareil pour des raisons écologiques.

Depuis 5 ans environ, nous nous passons de sèche-linge, non pas par souci écologique, mais parce qu'il amoindrit la qualité du textile”. Et d'ajouter : “En été, nous faisons sécher le linge dehors. Pour l'hiver nous nous servons de la chaleur de notre poêle à bois à côté duquel nous avons installé un système de séchage en bambou, suspendu par des ficelles”.