Lisa Hör - Publié le 13 août 2017
ÉCOLOGIE - À 29 ans, Landry Routhiau a parcouru 24 pays pour nettoyer la nature des dépôts sauvages et sensibiliser au problème de la gestion des déchets.
Rien de plus commun, lors d'une petite promenade, de tomber sur un arbre décoré de sacs plastiques ou sur des emballages de sandwich négligemment oubliés au bord du chemin.
Landry Routhiau ne le sait que trop bien : en dix mois, il a parcouru 24 000 km à travers l'Europe, au volant de son van, pour ramasser les déchets éparpillés dans la nature. Bilan de sa récolte : 958 kilos de détritus et 10 264 mégots remis à leur place, c'est-à-dire dans la poubelle.
À 29 ans, cet ingénieur mécanique, originaire de Vendée, a créé l'association Un voyage pour la planète et quitté son travail pour sensibiliser au problème des déchets à travers sa page Facebook.
Des décharges sauvages en plein champs
"Dans mon métier, on crée des objets sans penser à leur fin de vie", explique-t-il.. "J'ai donc voulu piocher des idées partout en Europe et les ramener en France", poursuit Landry.
Mais, parti sur les routes en août 2016, il découvre surtout des décharges sauvages. Si la France n'est pas épargnée, il est surtout choqué par la situation dans d'autres pays proches.
"À partir de la Pologne, tous les pays sont envahis de déchets", raconte-t-il. "Certains pays n'ont même pas de système de ramassage, c'est le cas en Roumanie, dans certains villages."
Alors il s'arrête régulièrement sur le bord de la route, et ramasse à la main, même s'il sait que tout ne sera pas forcément recyclé par la suite.
Un nouveau voyage pour recycler les déchets
Heureusement, Landry fait également des rencontres encourageantes, comme cette classe de primaire en Norvège, qui nettoie les plages. "Ces enfants de 6 ans me disaient que les adultes sont vraiment sales. La nouvelle génération se rend compte des problèmes que nous avons créés, alors que moi, petit, je n'avais pas du tout ce souci-là."
Selon lui, c'est à l'Union Européenne d'imposer des solutions, avec par exemple l'utilisation d'emballages biodégradables ou l'interdiction du suremballage pour réduire les déchets. Mais son initiative prouve que la prise de conscience se fait au niveau des citoyens.
Aujourd'hui, rentré en France, il poursuit son travail de sensibilisation à travers des conférences et songe déjà à repartir. Cette fois, pour une expédition de plus grande envergure, à 30 ou 40 personnes qui s'allieraient à des associations locales pour un ramassage de plus grande ampleur.
"Nous pourrions avoir un laboratoire roulant pour recycler les déchets en direct", imagine-t-il.
Pourquoi pas grâce à l'une des machines du projet Precious Plastic, que chacun peut construire soi-même pour fondre le plastique et en faire de nouveaux objets et que nous vous présentions récemment sur 18h39 ?