Marie Tétrel - Publié le 10 avril 2018
LÉGENDE - Jim Georgiou a récupéré les battants des chambres prêts à être jetés. Bob Marley, Janis Joplin, Madonna, Andy Warhol... il a enquêté pour savoir quels artistes avaient dormi dans les chambres fermées par chacune de ces portes.
Les portes du célèbre Chelsea Hotel à New-York, qui fut le repère de nombreux artistes, vont être proposées aux enchères, après avoir été sauvées de la décharge par une personne sans-abri.
Il a récupéré les portes des chambres de Bob Marley et Madonna
Le Chelsea Hotel de New-York (États-Unis) a accueilli de nombreuses célébrités, pour une nuit ou un long séjour. De 1884 à 2012, l'hôtel a servi de maison, de lieu de travail, de retraite d'artiste, de cachette et de nid d'amour pour les personnes les plus branchées, les plus talentueuses, et les plus scandaleuses du showbiz.
Jim Georgiou, qui faisait partie des anonymes qui ont aussi côtoyés l'hôtel, a vécu presque dix ans au sein de l'établissement avant de se faire expulser, à cause de loyers impayés. En 2011, devenu sans-abri, il trouve refuge sur le trottoir en face de la bâtisse.
C'est en 2012, alors que l'hôtel est en travaux, que Jim Georgiou aperçoit des ouvriers s'apprêtant à jeter une cinquantaine de portes de chambres.
Avec l'aide de ses amis, l'homme récupère lesdites portes. Fréquentant ensuite une bibliothèque voisine, il a passé de longues heures à identifier les personnes ayant résidé dans les chambres associées à chacune des portes.
Et la liste est longue : Jimi Hendrix, Bob Marley, Janis Joplin, Bob Dylan, Jack Kerouac, Thomas Wolfe, Madonna, Tennessee Williams, Mark Twain, Jackson Pollock, Andy Warhol, Humphrey Bogart...
Faire perdurer la mémoire du Chelsea hotel
Jim Georgiou, qui habite maintenant chez des amis, est généreux : la moitié des recettes de la vente aux enchères organisée sera reversée à l'ONG City Harvest qui aide les New-Yorkais victimes de la faim.
Pour l'heure, personne n'est capable d'évaluer les prix auxquels partiront les portes. Arlan Ettinger, le président de la maison Guernsey organisant la vente a expliqué : "ce sont de vieilles portes déglinguées qui ne sont pas très belles, mais ont une importance incroyable. C'est difficile d'estimer leur valeur".
Sans doute que les futurs propriétaires seront satisfaits d'avoir un morceau d'histoire chez eux.