Matthieu M. - Publié le 28 août 2018
COLOCATION - Vous avez hérité d'un cagibi tandis que votre colocataire s'installe dans la suite parentale ? Vous auriez peut-être dû lire cet article...
Après des semaines à éplucher les annonces sur les sites de location d'appartement, à avoir patienté dans toutes les cages d'escalier de la ville : vous avez enfin trouvé l'appartement parfait, celui qui accueillera la colocation dont vous avez toujours rêvé !
Mais avant de prendre possession des lieux, reste à résoudre un petit dilemme. Sur les trois chambres que compte l'appartement, l'une d'entre elle est nettement plus grande, plus lumineuse que les autres et dispose de sa propre salle de bains.
Vous avez beau vous aimez très fort, personne ne semble prêt à abandonner la perspective de vivre dans ce petit palace privatif. Alors que faire ? Vous imposez au risque de vous mettre à dos le reste de la colocation ? Abdiquer et ronger votre frein pendant toute une année ?
Nous avons interrogé de fins connaisseurs et connaisseuses de la colocation, qui vont vous aider à résoudre ce choix cornélien.
La clé : encore et toujours, la co-mmu-ni-ca-tion !
Avant d'emménager dans leur appartement du 12ème arrondissement de Paris, Lucie et Charlotte ont analysé les besoins de chacune avant d'attribuer les chambres.
“Puisque je savais que j'allais rester plus longtemps que Charlotte dans l'appartement, j'ai eu le droit de prendre la chambre qui était la plus éloignée du salon”, nous confie Lucie. Charlotte qui ne reste que 6 mois, hérite d'une partie du double salon, transformée en chambre pour l'occasion.
Instaurer un dialogue, mettre des mots sur les envies de chacun est primordial avant de débuter une colocation. Oriane qui vit en colocation avec Léonie a choisi la chambre la plus proche de la salle de bains, puisque, des deux, c'est elle qui se lève le plus tôt pour partir travailler.
Adapter le loyer en fonction pour pallier les différences clivantes
Quand il y a une différence flagrante entre les chambres de la maison, la plupart de nos expert-s de la colocation sont unanimes : jouer sur la participation au loyer est une solution pratique.
Violette habite une maison à Saint-Denis, au nord de Paris, maison qu'elle partage avec 6 personnes. Les chambres sont relativement les mêmes, sauf une, “plus grande que les autres, une suite parentale avec une salle de bains.”
Pour écarter toute frustration et rancoeur, les colocataires ont décidé de faire payer un loyer plus important aux habitant-es de la chambre en question qui peut accueillir deux personnes. “Le deal, c'est que la grande chambre coûte 520 euros par mois, tandis que les 3 autres ont un loyer de 380 euros”, nous explique Violette qui vit avec son copain dans la suite.
Faire preuve de souplesse sans se faire marcher sur les pieds
La colocation est une aventure collective, il faut apprendre à gérer des personnalités parfois très différentes. Par conséquent, l'art de l'attribution des chambres est une affaire de compromis. Pour faire simple, “s'il y en a un qui insiste lourdement, je vous conseille de céder”, souligne Violette.
Gabriel, qui a été en colocation avec Rozen pendant 3 ans se souvient : “elle était catégorique : elle ne voulait pas avoir la chambre qui donnait sur rue, préférant la chambre sur cour.” Le jeune homme laisse faire plutôt que de risquer la dispute avant même d'avoir mis les pieds dans l'appartement. “Finalement je m'y suis fait, et on a passé trois années géniales”, indique-t-il.
Toutefois, être de bonne composition ne signifie pas non plus prendre n'importe quelle chambre sous prétexte que vous détestez le conflit. Oriane valide : “il ne faut pas accepter une chambre sans condition, pour être arrangeant. C'est le meilleur moyen d'entretenir des crispations.”
Échanger de chambre et tirer au sort : les techniques qui font débat
Parmi les solutions alternatives qui ont été soulevées pendant cette enquête, deux sont revenues de façon assez fréquente : le tirage au sort et le fait d'échanger sa chambre régulièrement.
Emma a vécu dans une toute petite chambre tandis que sa colocataire profitait d'une chambre bien plus grande. “On avait des rythmes de vie différents, j'avais un copain. Dormir à deux sur un lit en hauteur pas très solide, c'était moyen”, raconte-t-elle.
Pour profiter d'un peu d'intimité, Emma, alors étudiante, aurait aimé pouvoir échanger avec sa colocataire. “J'ai des amis à moi qui ont fait cela, au bout de 6 mois ils échangaient.”
Violette n'est pas de cet avis, selon elle, c'est une manière de se compliquer la vie. “C'est important de vivre dans une chambre qui te ressemble. Je n'ai pas envie de me trimballer l'ensemble de mes affaires tous les 6 mois”, précise-t-elle.
Le roulement semble donc plus adapté aux étudiant-es qui n'ont qu'un petit carton de livres et une valise à déménager !
Quid du tirage au sort ? Jeanne, qui a connu plusieurs colocations, insiste sur le fait que cette solution est envisageable si les chambres sont parfaitement les mêmes et que les différents colocataires ne parviennent pas à se mettre d'accord. Toutefois, Oriane pense que c'est “la meilleure façon de créer des tensions”.
Conclusion : pour éviter toute tension pendant la répartition des chambres, le mieux est de vivre avec des personnes qui sont susceptibles de ne pas en créer ! Peut-être grâce à cette appli pour matcher avec le coloc' de vos rêves ?