Lisa Hör - Publié le 3 octobre 2018
CHAUFFAGE - Chaudière à gaz à condensation, chaudière basse température, chaudière ventouse ? Des professionnels vous conseillent pour choisir la meilleure chaudière.
Vous appliquez déjà les éco-gestes pour réduire votre facture de chauffage, mais rien n'y fait, vous continuez à payer plein pot. Si votre chaudière à gaz dépasse les 15 à 20 ans d'âge, il est peut-être temps de la changer !
D'abord parce que si elle tombe en panne, il est possible que vous ne trouviez plus de pièces de rechange. Ensuite, son rendement, c'est-à-dire la quantité d'énergie fournie par rapport à la quantité d'énergie consommée, doit commencer à baisser.
Vers quel modèle vous tourner pour faire des économies sur votre facture de gaz ? Si vous habitez en appartement, vous devez faire face à plus de contraintes qu'en maison individuelle.
Suivez nos conseils de pros !
Les trois types de chaudière existants
Il existe trois types de chaudière au gaz :
- les chaudières classiques, qui chauffent l'eau à 65°C,
- les chaudières à basse température, qui ne chauffent l'eau qu'à 45°C, et consomment donc 12 à 15 % d'énergie en moins que les chaudières standards modernes, comme l'explique l'Ademe.
- les chaudières à condensation, aussi dites chaudières à haute performance énergétique, qui chauffent également l'eau à basse température et récupèrent en plus de l'énergie en condensant la vapeur d'eau des gaz de combustion. Ainsi, elles consomment 15 à 20 % de gaz en moins que les chaudières standards modernes, toujours selon l'Ademe, et produisent moins de gaz carbonique et d'oxyde d'azote.
Avec une chaudière à condensation ou une chaudière à basse température, il peut être nécessaire de changer les radiateurs pour des modèles plus volumineux, avec lesquels la chaudière sera pleinement efficace.
Une chaudière à condensation coûte entre 5 et 10% plus cher, estime Nicolas Garnier, conseiller à l'Alec 37, l'Espace Info Énergie d'Indre-et-Loire, mais elle permet des économies sur la facture.
La réglementation impose de changer pour une chaudière à condensation
La directive européenne Éco-conception impose, lorsque l'on change sa chaudière, de choisir un modèle avec une efficacité énergétique saisonnière supérieure à 86 % et des émissions d'acide d'azote inférieures à 56 mg/kWh (dans ce cas, la chaudière est dite “bas Nox”).
En clair, vous devez vous tourner vers les chaudières à condensation qui respectent ces deux obligations.
Cependant, il existe des situations pour lesquelles elles ne peuvent pas être installées en appartement. Dans ce cas, vous pourrez installer une chaudière à basse température. Celle-ci devra alors afficher une efficacité énergétique de 75 % minimum.
Exceptions : quand pouvez-vous installer une chaudière à basse température ?
Les chaudières à condensation nécessitent un tuyau d'évacuation des fumées étanche et résistant à la corrosion, explique Nicolas Garnier. C'est le chauffagiste qui pourra vous renseigner sur la compatibilité de votre conduit.
Romain Chiroux, conseiller technique à l'Adil 63, l'Espace Info Énergie du Puys de Dôme, détaille plusieurs cas de figures pour savoir si vous pouvez installer une chaudière à condensation ou si vous devez opter pour une basse température :
Si votre conduit d'évacuation est individuel (il ne sert que pour votre appartement) :
- soit il est compatible et vous pouvez installer une chaudière à condensation,
- soit votre chauffagiste doit faire des travaux sur le conduit pour pouvoir installer une chaudière à condensation,
- soit vous installez une chaudière à gaz à condensation “ventouse” avec l'accord de votre copropriété (il n'y a pas besoin de cheminée, un trou est percé dans le mur de la façade pour évacuer les fumées et prélever de l'air à l'extérieur).
Si votre conduit d'évacuation est collectif (il sert aussi aux autres appartements) :
- soit il est compatible et vous pouvez installer une chaudière à condensation,
- soit tous les copropriétaires acceptent que des travaux soient faits pour changer le tuyau,
- soit vous installez une chaudière à gaz à condensation “ventouse” avec l'accord de votre copropriété.
Si vous n'avez ni la possibilité d'adapter le conduit d'évacuation ni l'autorisation de votre copropriété pour installer une chaudière ventouse, vous pouvez alors vous rabattre sur une chaudière basse température.
Quelle puissance choisir pour votre chaudière ?
Une fois votre type de chaudière choisi, il vous reste à déterminer sa puissance. Là encore, c'est le chauffagiste qui s'en charge, en fonction de plusieurs critères.
D'après Nicolas Garnier, la puissance dépend de :
- l'orientation de votre appartement,
- sa position (entre deux appartements, sous les toits, dans un angle du bâtiment… qui détermine le nombre de parois qui donnent sur l'extérieur),
- du volume à chauffer,
- du niveau d'isolation de l'appartement.
Plus votre chaudière sera puissante plus elle prendra de place. Mais si elle est suffisamment puissante, elle pourra aussi chauffer l'eau sanitaire pour la salle de bains et la cuisine. “C'est financièrement plus intéressant, car sinon il faudra un ballon électrique et l'électricité coûte deux fois plus cher que le gaz”, estime Nicolas Garnier.
Mieux vaut améliorer l'isolation de votre appartement avant de choisir votre chaudière. Si vous faites l'inverse, elle sera surdimensionnée par rapport à vos nouveaux besoins en chauffage ! Consultez notre article pour savoir dans quel ordre réaliser vos travaux de rénovation énergétique.
Et pour des conseils personnalisés, n'hésitez pas à prendre rendez-vous avec le conseiller FAIRE le plus proche de chez vous. Il s'agit d'un service public de conseil à la rénovation et c'est gratuit !