Adèle Ponticelli - Publié le 25 décembre 2017
NOËL - Repas, décorations, rencontres… 18h39 a recueilli des témoignages de par le monde pour vous raconter comment se passe Noël au quatre coins de la Terre.
Si nous sommes habitué-es aux films de Noël venus des États-Unis qui inondent les écrans du monde entier, il serait faux d'en déduire que cette fête se célèbre partout de la même façon.
On peut certes voir des traits communs et une forme d'universalisation, mais des traditions perdurent et des particularités persistent. Petit tour du monde de Noël en 7 témoignages !
1 - Noël en Argentine
“En Argentine, même sous 40 degrés, la plupart des gens achètent un sapin de Noël, de la fausse neige et mangent des plats d'hiver !”, s'amuse Clémence, une Française qui vit depuis 5 ans à Buenos Aires, la capitale.
Elle explique que, contrairement à la France, Noël est une fête, au sens littéral du terme. “Après le repas, les gens sortent beaucoup, ils vont danser, organisent des fêtes chez eux avec leurs amis”.
“Le dîner commence tard, les gens vont à la messe à 20h et rentrent chez eux à 21h30, détaille Hugo, Argentin. On ouvre les cadeaux à minuit. Ensuite on fait la fête jusqu'à 3h du matin. On trinque dans la rue avec les gens du quartier, comme pour le Nouvel An. Il y a beaucoup de pétards et de feux d'artifice.”
En Argentine, le Père Noël est bien présent, mais dans la majorité des familles, “ce sont les Rois mages les superstars des cadeaux”, comme l'a découvert Clémence.
2 - Noël en Australie
“Lorsque j'ai étudié en Australie j'ai eu la chance de passer plusieurs fêtes de fin d'année dans ce nouveau pays pour moi”, explique Estelle, une Française qui a vécu trois ans à Brisbane et Sydney dans le cadre de ses études.
“Le plus marquant est, je dois bien l'avouer, de passer Noël en été ! 25 décembre, 30 degrés à l'ombre, les pieds en éventails à la plage !”, s'amuse-t-elle, elle qui est originaire d'une petite ville souvent recouverte d´un manteau neigeux en fin d'année.
Pas de réveillon le 24 au pays des kangourous, tout le monde se couche tôt. Et le 25, vous ne trouverez pas non plus les Australien-nes attablé-es pendant des heures autour du repas de Noël comme nous pouvons le faire en France : ils organisent plutôt des barbecues en extérieur. Au menu : viande grillée, salade froide et mashed potatoes (purée).
Puis, tout le monde sort, nage, boit une bière entre ami-es. “C'est très déconcertant, une expérience qu'on n'oublie pas ! Le long repas, le foie gras et le trou normand m'auront quand même bien manqué… ”, se remémore Estelle, originaire de la région de la pomme.
Dans certains quartiers, l'étudiante se souvient que les rues et les magasins étaient très décorés, peut-être même plus qu'en France. Les musiques de Noël résonnent aussi de partout.
N'attendez pas de voir de vrais sapins dans les maisons : “Je sais que beaucoup d'Australien-es n'ont jamais vu de vrai sapin. J'imagine que c'est trop cher à faire importer. La plupart sont en plastique.”
Le 26, appelé Boxing Day, est un jour qui semble aussi important pour les Australien-nes. Les magasins, à l'instar du Black Friday américain, proposent des remises défiant toute concurrence. “C'est aussi une des raisons qui poussent une de mes amies australiennes vivant aux USA à venir fêter Noël au soleil.”
Et lorsqu'on lui demande une anecdote, Estelle nous raconte : “Une année, j'ai vu un pauvre malheureux tomber dans les pommes à cause de son déguisement de père noël supporté sous une chaleur écrasante ! Alors du coup, la plupart du temps, on voit des papas Noël en short de bain et tongs.”
3 - Noël au Guatemala
“Un peu avant Noël, le 7 décembre, au Guatemala, on fête la Quema del diablo”, explique Ana, originaire de la capitale de ce pays d'Amérique Centrale. À cette occasion, les Guatémaltèques rassemblent tous leurs vieux papiers pour les mettre au feu. “L'idée, c'est de brûler le diable avant la naissance de Jésus”, ajoute-t-elle.
La fête de Noël est un événement très convivial, un moment de partage avec famille et voisins.
“Le plat traditionnel ce sont les tamales, ou paches, et on boit du ponch”, nous raconte-t-elle.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, les tamales sont de petits pains de maïs garnis de viande, de poisson, de piments voire même de crème et de fraises !
4 - Noël au Sénégal
Dans la ville de Linguère, où a grandi Ibra, l'ambiance des fêtes de Noël est très différente de celle de la France. “Nous ne mettons pas de sapin de Noël dans ma ville, peut-être chez certaines familles à Dakar mais pas à Linguère. Il n'y a pas non plus de décorations de Noël dans les maisons ou dans les rues”, raconte-t-il.
Les jeunes organisent des soirées dansantes les 24 et 25 décembre. Ils se réunissent à l'avance pour recueillir des cotisations afin de tout mettre en place, de la musique au repas.
“Les familles chrétiennes invitent les familles musulmanes à venir chez elles pour partager ensemble ces jours de fête”, ajoute Ibra.
Et que mange-t-on à cette occasion ? “Il n'y a pas de repas traditionnel, les familles préparent à manger selon leurs moyens”, explique-t-il. Couscous au poulet, pommes de terre, vermicelles, et bien d'autres plats encore se retrouvent donc sur les tables.
Marion, Française qui a vécu à Dakar, complète : “Il y a beaucoup d'enseignes françaises, alors on retrouve des chocolats, des guirlandes etc. et un faux sapin est installé à l'entrée du grand centre commercial Sea Plazza.”
5 - Noël en Égypte
En Égypte, où les Coptes sont majoritaires parmi les Chrétiens, Noël se fête du 6 au 7 janvier, selon le calendrier copte.
“Cette fête est précédée par un jeûne de 43 jours, durant lequel on ne mange ni viande ni produits laitiers. Cela correspond aux 40 jours de jeûne de Moïse avant qu'il ne reçoive la parole de Dieu et aux 3 jours de jeûne établis par le Pape Abraam Ibn Zaraa le Syrien”, raconte le Père Moussa Anba Bishoy.
Le 6 janvier durant la journée, les familles rendent visite aux familles les plus pauvres pour leur offrir de la viande, des vêtements ou encore de l'argent. Le soir, elles se rendent à l'église pour une messe qui se termine après minuit.
Tout comme en France, les enfants reçoivent des cadeaux, qu'ils retrouvent sous le sapin le 7 janvier.
Marion, qui a aussi vécu en Égypte, a été surprise par les décorations et les faux sapins : “C'est marrant, tu es dans un pays où il ne neigera jamais, mais toute l'esthétique débarque et ça te saute aux yeux.”
Elle a également observé que l'influence anglo-saxonne est encore bien présente, à travers Halloween puis Noël. “Les membres de la grande bourgeoisie fêtent Noël, quelle que soit leur religion, car ils ont souvent de la famille qui vit aux États-Unis ou en Grande-Bretagne”, témoigne-t-elle.
6 - Noël en Chine
En Chine, Noël est surtout célébré par les plus jeunes. “Souvent, c'est considéré comme une autre Saint-Valentin, les gens peuvent en profiter pour déclarer leur amour à quelqu'un. Les magasins font des soldes et les garçons achètent des cadeaux pour leur copine”, raconte Summer, Chinoise.
Elle voit surtout Noël comme une “fête capitaliste”, même si elle note que les habitants des grandes villes décorent leur maison pour l'occasion.
7 - Noël en Pologne
Maya, dont une partie de la famille est Polonaise, a rassemblé ses souvenirs pour nous raconter Noël en Pologne. “De mémoire, ils ont trois jours fériés les 24/25/26. J'ai un doute sur le 24”. Un oeil à la fiche Wikipédia explique ce doute “ Le 24 décembre (Wigilia) n'est pas officiellement férié, mais l'activité administrative, économique et commerciale s'arrête en milieu de journée”
“En tout cas, le jour le plus important, c'est le Réveillon”, raconte Maya. La fête de Noël commence lorsqu'apparaît dans le ciel la première étoile. “On partage alors l'opłatek qui est assez proche de l'hostie et est béni dans les églises me semble t-il. Chaque année c'est l'ancienne voisine de ma grand-mère qui nous l'envoie par la poste.”
Et le partage est un rituel en soi : “Chez nous, mon mon père tient l'opłatek, je casse un morceau et je lui dis joyeux Noël. Ma mère casse un morceau et lui dit joyeux Noël. Ensuite, je casse un morceau chez ma mère et elle casse un morceau chez moi. À une époque on incluait mon chat Scotch dans la boucle.”
Ensuite a lieu le dîner avec les fameux 12 plats. Au menu, le plat le “PLUS IMPORTANT” est la carpe explique Maya en lettres capitales, avant de raconter une tradition à laquelle est a mis fin dans sa famille, pour lutter contre la souffrance animale : “Elle s'achète vivante et ensuite elle se conserve (traditionnellement) dans la baignoire le temps de l'achever dans la cuisine.”
Et Maya de conclure : “Il y a une tradition que j'adore, c'est qu'il y a toujours un couvert dressé pour commémorer les absents et accueillir les vivants. En gros, si tu sonnes chez moi le 24 décembre, eh bien tu prends le couvert et tu manges avec moi. Sinon, ben c'est le couvert de l'homme invisible et il représente les gens qui sont morts ou qui n'ont pas pu venir mais qui sont dans nos cœurs.”