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PISCINE - Cette piscine classique s'est métamorphosée en bassin écologique, grâce au travail d'un paysagiste. Le jardin, lui, est devenu zen et japonisant.

Se lever de son hamac, faire quelques pas dans son jardin aquatique zen, puis se baigner entouré de nénuphars et de roseaux, dans une eau pure et naturelle... le rêve, non ?

Ce plaisir, Dominique Scheidecker, 48 ans, peut le savourer tout l'été. Depuis qu'elle et son mari ont décidé de transformer leur piscine classique en bassin écologique, leur maison de Brunstatt, en Alsace, a pris des allures de paradis du bout du monde.

"Le côté artificiel de notre piscine ne me plaisait plus, raconte Dominique Scheidecker. Maintenant, la baignade est très différente, très agréable, il n'y a plus du tout de produit chimique dans l'eau."

Aucune trace de chlore : l'eau est maintenant filtrée par des plantes. “Nous avons même quelques grenouilles”, confie Dominique.

Le procédé a beau être naturel, il a fallu des travaux importants pour parvenir à cet équilibre. Le couple en a profité pour moderniser l'ensemble du jardin.

Fiche de chantier

Ouvriers

Dominique et son mari se sont adressés au paysagiste Jean Holder, et à sa société Holdervert.

Durée des travaux

50 000 euros pour transformer la piscine, 30 000 euros pour le jardin.

Budget

3 mois pour la piscine, 9 mois en tout avec le jardin.

 

Transformation : une baignade écologique et un jardin japonais

Dominique Scheidecker et son mari ont choisi le système de la société autrichienne Biotop. Pas besoin de creuser, puisque la cuve de la piscine originelle a été réutilisée. Mais le bassin de nage, qui mesurait à l'origine 5 m sur 9,5 m, a été réduit.

La piscine au chlore avant les travaux.

La piscine au chlore avant les travaux. © Biotop

Jean Holder a fait construire un mur de séparation à l'intérieur du bassin, pour aménager les différents espaces de la nouvelle baignade :

  • La zone de baignade en elle-même, qui mesure maintenant 4 x 8 m.
  • La zone de filtration à travers plusieurs couches de graviers.
  • Un filtre mécanique qui fixe le phosphore, la nourriture principale des algues.
  • La zone de filtration végétale, profonde de 80 cm. Il s'agit de plantes hélophytes, c'est-à-dire que leurs racines poussent dans une terre gorgée d'eau.
Construction du mur de séparation entre les différentes zones.

Construction du mur de séparation entre les différentes zones. © Biotop

Des pompes font circuler l'eau entre ces différentes zones, elle est ainsi nettoyée naturellement.

Les plantes utilisées pour filtrer l'eau :

Les nénuphars, eux, sont décoratifs.

Cela reste un écosystème qui doit trouver son équilibre, il arrive donc que des algues se développent dans la zone de filtration. Il est alors nécessaire de nettoyer à la main. Et durant l'été, il faut faire fonctionner un robot deux à trois heures par jour pour nettoyer le fond et les parois, et éviter qu'ils ne glissent.

La baignade naturelle après les travaux.

La baignade naturelle après les travaux. © Biotop

Les abords du bassin ont également été aménagés. Jean Holder a réutilisé les anciennes dalles pour faire un chemin tout autour du bassin. Ces pas japonais permettent même de traverser la zone de filtration avec les couches de gravier.

Le jardin japonais.

Le jardin japonais. © Biotop

Le paysagiste a modernisé le jardin en arrachant les anciennes haies de Thuyas, pour les remplacer par des panneaux en composite et des gabions (des structures métalliques remplies de cailloux). Le minéral et le végétal s'harmonisent ainsi parfaitement.

La fontaine côté jardin japonais.

La fontaine côté jardin japonais. © Biotop

Un bassin naturel qui vit au rythme des saisons

Auparavant, la piscine au chlore devait être vidée chaque année, à la fin de l'été, et remplie au printemps suivant. "Je n'en pouvais plus de voir cette piscine vide par mes fenêtres tous les hivers", soupire Dominique Scheidecker.

Sans compter le gaspillage de l'eau. D'après la société Biotop, "on peut compter en moyenne pour une piscine environ 50.000 litres d´eau qui proviennent du réseau d´eau potable. Avec les 1,7 million de piscines qui existent en France, on arrive à une consommation en eau équivalente à 85 milliards de litres d´eau."

À présent, avec ce nouveau système, plus besoin de changer l'eau. Le bassin se transforme au rythme des saisons. "À la fin de l'été, les feuilles des nénuphars rougissent, raconte Dominique Scheidecker, séduite. L'hiver, il n'y a plus de plantes, la maison se reflète dans le bassin."

Les nénuphars en été et en automne.

Les nénuphars en été et en automne. © Dominique Scheidecker

Le bassin en hiver.

Le bassin en hiver. © Dominique Scheidecker

Rien à redire alors sur cette nouvelle baignade ? “C'est quand même beaucoup de travail, il faut s'en occuper comme d'un jardin”, concède Dominique Scheidecker. Un jardin aquatique... dans lequel il ne faut pas hésiter à enfiler ses bottes pour couper les plantes qui ont jauni, et en replanter d'autres.

Le plus grand plaisir de Dominique Scheidecker est justement d'observer les nénuphars décoratifs, qui se plaisent tellement dans son bassin. "Les fleurs s'ouvrent un matin, restent trois ou quatre jours, puis coulent avant d'être remplacées par d'autres. Je ne peux même pas les compter, il y en a de nouveaux tous les jours", s'émerveille-t-elle.

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