Matthieu M. - Publié le 13 août 2018
YOURTE - Benoît et sa famille on fait le choix d'une vie simple en quittant leur maison de 90 m2 pour une yourte autonome en électricité.
C'est sur un coup de tête, que Benoît a déménagé sa femme et ses deux enfants dans une yourte. Refusant de se voir imposer l'installation d'un compteur Linky dans le logement social qu'ils occupaient, cet artiste peintre qui vit dans la commune de Saint-Paul-le-Gauthier dans la Sarthe a préféré vivre hors-réseau plutôt que de cohabiter avec le boîtier intelligent.
Leur nouvelle vie aura lieu dans une yourte, cet habitat que Benoît avait découvert dans une émission de télévision. La famille se met alors à chercher un terrain et pose finalement ses valises dans la même commune, sur un terrain de 2000 m² : “D'anciens jardins, entourés par les champs, à 10 mètres de la place de l'église”, nous explique-t-il.
Benoît et sa femme font appel à une entreprise pour acheter et installer leur future maison. Pour cela, le couple fait un emprunt sur 20 ans pour payer les 50 000 euros que leur coûte la yourte. “On paie 300 euros par mois de mensualité, c'est moins que notre loyer dans le logement social”, précise-t-il.
Un nouveau mode de vie dans un espace plus restreint
En janvier 2017, la famille emménage donc dans sa yourte de 50 m². Elle y ajoute un module sanitaire de 6 m² dans lequel se trouvent les toilettes sèches et la douche. La famille se coupe définitivement du réseau électrique.
Pour cela, Benoît installe 4 panneaux solaires. Pour une version plus contemporaine que les traditionnelles yourtes mongoles !
Cela ne couvre pas tous leurs besoins, “mais cela nous apprend l'autolimitation. L'hiver parfois, on passe la soirée à la bougie”, estime Benoît. Pour se chauffer et cuisiner, la famille utilise une cuisinière à bois.
Les enfants sont rapidement conquis par ce nouveau mode de vie : “vivre dans une maison ronde, ça les éclate”, souligne Benoît.
L'accueil est plus mitigé du côté de leur entourage. Au départ, Benoit et sa famille doivent faire face aux craintes de leurs proches. “Certaines personnes de la famille avaient peur au départ, peur que l'on ait froid. Pourtant l'hiver, il fait 25 degrés à l'intérieur !”, s'exclame-t-il.
En revanche, l'été aussi il fait chaud, très chaud. “L'été c'est difficile à vivre, on ne l'avait pas anticipé. On vit dehors”, explique-t-il. Le père de famille a beau avoir planté des haies tout autour, il y a peu d'ombre et la température grimpe vite à l'intérieur. “Il y en a qui installent leur yourte dans les bois et c'est pas mal !”, s'amuse-t-il.
Se délester du superflus pour vivre sobrement
Dans 50 m2 à 4, n'a-t-on pas, parfois, le sentiment de vivre les uns sur les autres ? “Pas du tout”, répond Benoît, “on a toujours aimé vivre ensemble.”
L'intérieur de la yourte se divise en deux : une pièce à vivre de 35 m², dans laquelle les parents dorment sur un BZ, et le reste, un espace réservé aux enfants. “Au final ce n'est pas si différent que de vivre dans un appartement à Paris !”, remarque-t-il.
Toutefois, selon Benoît, il existe une règle d'or pour que la vie en famille dans une yourte fonctionne : la “sobriété volontaire”. Rien de plus facile pour ce partisan de la décroissance : “étant relativement pauvres, nous avons appris, au fil des années, à nous délester d'objets.”
La famille qui tente de se séparer au maximum du superflu, n'a cependant pas renoncé au frigo ni à la machine à laver.
En revanche, Benoît et sa femme ont trouvé une astuce ingénieuse pour ne pas être submergé de babioles pendant les fêtes de Noël et autres anniversaires : “on a demandé aux gens d'arrêter de nous offrir des objets, mais d'offrir plutôt des activités, comme des cours de guitare pour notre fils.”
Pas une seule seconde, ils ne regrettent les 90 m² de leur ancienne maison. Le hublot installé au sommet de la yourte offre une vue imprenable sur les étoiles et l'hiver, la cuisine à bois offre un spectacle apaisant : “on voit le feu qui scintille quand on s'endort”, raconte Benoît.
Un bonheur que la famille souhaite transmettre puisqu'elle ouvre les portes de sa yourte aux visiteurs et visiteuses, samedi 18 août.