Matthieu M. - Publié le 19 octobre 2017
CHAUFFAGE - Les poêles à bois ont la cote, pour faire le bon choix il faut veiller à obtenir une bonne qualité de l'air.
Le chauffage au bois, c'est la solution idéale pour chauffer son intérieur à petit prix. Il est efficace et rentable grâce à une énergie renouvelable, le bois. Au sein de cette grande famille, un appareil suscite de plus en plus l'intérêt des consommateurs : le poêle à bois.
Pour répondre à cette demande croissante, il existe une flopée d'appareils aux fonctions et caractéristiques différentes.
Pour s'y retrouver, nous avons fait appel à Michel Antherieu, co-président de la commission chauffage au bois domestique du syndicat des énergies renouvelables, et Nadji Meziane, chargé de projet à l'Agence Locale de l'Energie et du Climat de la métropole grenobloise.
Prendre en compte l'isolation et la surface
Le premier critère à prendre en compte selon Michel Antherieu, est l'isolation de la maison, élément déterminant pour choisir son poêle.
Si votre logement, malgré les travaux d'isolation continue de subir des déperditions de chaleur, il va falloir opter pour un poêle bouilleur, qui permet de cumuler les avantages du poêle à bois ou à granulés, couplé à ceux d'une chaudière.
“La puissance du poêle doit être adaptée à la surface de votre intérieur, la puissance maximale n'est pas forcément intéressante”, complète Nadji Meziane.
Gare au surdimensionnement qui peut entraîner la création de bistre dans le conduit de fumée, une substance hautement inflammable à l'origine d'incendies.
“Un appareil qui n'est pas adapté peut engendrer plus simplement une sensation de surchauffe inconfortable”, précise notre spécialiste de l'Alec de grenobloise.
“Surtout, pensez à créer une arrivée d'air frais pour optimiser l'utilisation de votre poêle”, ajoute Michel. En effet, un apport d'air supplémentaire est parfois nécessaire au renouvellement d'air du poêle pour assurer son efficacité.
Pour quelle raison ? Parce que pour que la combustion soit complète, le bois doit être en présence de quantité suffisante de comburant (air). Une combustion complète c'est s'assurer d'obtenir la quantité maximale d'énergie pour votre poêle.
Déterminer ses besoins
Selon M. Antherieu, il faut ensuite évaluer ses besoins : “les capacités d'un poêle diffèrent en fonction du combustible utilisé : s'il fonctionne avec des granulés ou des bûches.”
En effet, un poêle à granulés est un chauffage réglable, car il est doté d'un moteur électrique. Il est par exemple possible de préciser l'heure à laquelle vous souhaitez qu'il soit en marche.
“Pour ceux qui souhaitent être davantage indépendants énergétiquement, il est clair que les poêles à bûches sont préférables car seul le bois suffit”, précise Michel.
Plus d'indépendance cela est certain, mais ne vous attendez pas à la même adaptabilité que le granulé et le rendement sera légèrement inférieur (90% pour les granulés, 80% pour les bûches).
Plus simplement, comme le rappelle Nadji Meziane, “certaines personnes ne souhaitent pas s'équiper d'un poêle à granulés car ils souhaitent avoir une flamme visible”.
Différents types de poêle à bois
Ensuite, il faut déterminer le type de poêle à bois que vous souhaitez acquérir. Il en existe trois : en fonte, de masses et à inertie.
“Le poêle en fonte est peu cher, chauffe rapidement mais à une portée limitée”, précise Michel Antherieu.
Les poêles de masses sont fabriqués à partir de matériaux très lourds comme la pierre. “Ce poêle est plus long pour réchauffer toute la maison mais c'est un chauffage continue qui dure toute la nuit”, explique-t-il.
Les poêles à inertie eux aussi sont plus autonomes et plus précis.
“Il existe une variabilité de prix très importante en fonction des modèles choisis”, prévient Michel Antherieu. En effet, les prix ne sont pas les mêmes entre les poêles qui fonctionnent avec des bûches ou des granulés.
Pour ceux à bûches, “les premiers modèles coûtent environ 250 euros et les plus chers 5 000 euros”, nous dit-il. En ce qui concerne les granulés, il faut prévoir un budget allant de 1000 à 7000 euros.
Un investissement rentable
L'investissement de départ est certes conséquent mais “le retour sur investissement est très bon, pour une installation moyenne, comptez entre 3 et 5 ans” nous explique Nadji.
Pour alléger le prix de votre investissement, il existe plusieurs solutions. Le crédit d'impôt d'abord qui permet de bénéficier d'une remise de 30% sur le prix de l'appareil. Pour cela, Michel rappelle : “assurez-vous que le poêle que vous souhaitez acheter peut bénéficier de ce crédit, qu'il respecte les normes du Label Flamme Verte par exemple”.
Nadji Meziane, lui, évoque la Prime Air Bois, une aide proposée par certaines collectivités territoriales pour renouveler votre appareil de chauffage au bois.
“Cette prime de 800 voire 1000 euros est cumulable avec le crédit d'impôts. En fonction du poêle, cela permet d'obtenir une remise entre 35 et 65% du prix initial”, conclue-t-il.
Evidemment, le poêle doit être conforme aux normes européennes et à celles du Label.
On vous conseille donc de suivre les appareils homologués Flamme Verte, synonymes de qualité, de rendement ainsi que de performances énergétiques et environnementales.
Enfin, dernier critère : ne négliger pas le côté design du poêle, “contrairement à une chaudière qui sera cachée, le poêle en général occupe une place de premier plan dans votre logement”, fait remarquer Michel Antherieu. L'apparence et sa cohérence dans votre intérieur sont à prendre en considération. Faites-vous plaisir !