Lisa Hör - Publié le 18 décembre 2020
ZÉRO DÉCHET - Episode 1 de notre série au côté de Catherine et sa famille. Ce mois-ci, au moment de se lancer, ils font face à plusieurs inquiétudes.
Depuis quelques semaines, Catherine, 44 ans, a pris une drôle d'habitude. Une fois la poubelle de la cuisine pleine, elle l'accroche à un peson, un petit outil doté d'un crochet, pour vérifier son poids.
Avec son conjoint et leurs deux filles de 4 et 7 ans, ils font partie des 300 familles qui ont décidé de relever un défi zéro déchet, lancé par la communauté de communes Pévèle Carembault, dans le Nord. Cela représente tout de même 1108 habitants répartis sur près d'une quarantaine de communes.
Comme eux, Catherine et sa famille ont pour objectif de réduire d'au moins 25 % le poids de leurs déchets collectés, entre le 1er décembre 2020 et le 31 mai 2021. Et nous allons les suivre au fil des mois, pour voir ce que cela change à leur quotidien.
Qu'y a-t-il à gagner ? "De la satisfaction personnelle. Ça me fait mal au cœur tout ce qu'on jette chaque semaine. Dès qu'on parle d'écologie, soit on regarde les nouvelles et on se démoralise, soit on fait quelque chose à notre niveau", répond Catherine.
Le défi en 3 points
- Objectif : réduire de 25 % le poids de leur poubelle, hors déchets recyclables, entre novembre 2020 et mai 2021.
- Les 5 R à garder en tête : Refuser, réduire, réparation/réemployer, Recycler, Rendre à la terre.
- Le défi est parrainé par le YouTubeur minimaliste et écologiste Pierre Chevelle.
Première étape : observer le fond de sa poubelle
Pour le moment, la poubelle grise de la famille pèse chaque semaine entre 1 et 1,5 kg. "Je n'avais pas l'impression de faire énormément de déchets non recyclables, je me disais que c'était du plastique que ça ne pesait pas grand chose", remarque Catherine, 44 ans, qui travaille au service informatique de Kingfisher, la maison mère de Castorama.
Le poids de sa poubelle l'a surpris, mais il reste très en dessous du poids moyen de la poubelle de déchets résiduels des Français : 4,88 kg par semaine, soit 254 kg par an, selon l'Agence de la transition écologique. Il faut dire qu'on y trouve encore beaucoup de déchets recyclables non triés et de restes de nourriture. Ces déchets alimentaires représentent tout de même un tiers de la poubelle sur l'année !
Catherine et sa famille partent avec une bonne avance, car ils trient bien, cuisinent beaucoup de fruits et légumes frais et ont déjà un composteur. C'est Catherine qui a donné l'impulsion pour aller plus loin. "Mon conjoint est assez sensible aux questions écologiques, mais faire les pesées ça ne l'intéressait pas plus que ça. Il m'a dit qu'il continuerait à sortir les poubelles, et si je voulais les peser avant, d'accord, sourit-elle. Par contre, il est partant pour faire nos yaourts nous-mêmes, car sa mère avait une yaourtière."
Pendant les premières semaines du défi, il s'agit d'observer la quantité de déchets produits, sans rien changer à leur consommation. Les choses sérieuses commencent un peu avant Noël ! "Les filles sont vraiment partantes, raconte-t-elle. Quand je leur ai dit qu'il n'y aurait peut-être pas beaucoup de cadeaux à Noël, elles ont un peu fait la tête. Mais ça permet de se rendre compte que quand on reçoit des jeux, il y a des déchets qui vont avec."
Premier geste faits avec les enfants : remplacer les paquets cadeaux, pour les présents qu'elles font à leurs proches, par des feuilles de papier décorées par leurs soins.
Deuxième étape : faire ses courses en mode zéro déchet
L'avantage de participer à un défi pour se lancer dans le zéro déchet, c'est la possibilité de participer à des ateliers, mais surtout d'être dans une équipe. "Nous sommes 4 familles dans notre équipe, et on se donne des conseils entre nous, par exemple où trouver des contenants de seconde main pour les courses en vrac", raconte Catherine.
Dans leur groupe, ils ont la chance de bénéficier de l'expérience de Gladys et Gautier, qui ne produisent que 5 kg de déchets non recyclables par an ! "Au début, je me suis demandée pourquoi ils participaient au défi à ce niveau-là, mais ils ont une vraie valeur ajoutée", sourit Catherine. Leurs discussions l'ont aidée à lever plusieurs freins.
Le couple l'a ainsi rassurée sur le temps nécessaire pour faire les courses chez les petits commerçants, où il est plus facile d'acheter sans emballage. "Je ne me voyais pas faire 5 commerçants chaque semaine, mais ils m'ont dit que si je faisais ça à la place, et non pas en plus, du supermarché, ça ne me prendrai pas plus de temps", explique Catherine, qui travaille à mi-temps et s'occupe des courses.
Autre frein : le prix. "La vente en vrac est souvent vue comme plus chère. Eux, sur leurs courses, ils n'ont pas vu de différence, car ils achètent moins de produits préparés. J'ai compris qu'il fallait que je calcule de manière globale et pas ingrédient par ingrédient. Je demande à voir, je verrais bien."
"On est juste une famille, on ne va pas changer le monde, mais on aura fait notre part", confie Catherine. Qui sait ? Leur aventure fera peut-être boule de neige. Rendez-vous dans quelques semaines pour voir s'ils sont sur la bonne voie. La France vous regarde, mais pas de pression Catherine !