Lisa Hör - Publié le 13 juin 2017
INNOVATION - Il est capable de planter des graines, d'arroser les légumes et de surveiller leur croissance. Et les plans pour le fabriquer sont en open source.
Et si nous disposions tou-tes, dans nos jardins, d'une technologie de pointe, semblable à celle utilisée aujourd'hui pour cultiver les champs ?
C'est la question que s'est posée Roy Aronson alors qu'il suivait un cours sur l'agriculture biologique à l'université en Californie, aux États-Unis. Un agriculteur racontait aux étudiants comment son tracteur, équipé d'une caméra et d'un ordinateur, était capable de détruire les mauvaises herbes sans endommager ses salades.
Quelques années plus tard, l'étudiant ingénieur est devenu entrepreneur, et a développé un robot capable de faire la même chose chez les particuliers. Farmbot s'occupe du potager, pour optimiser la croissance des légumes et laisser plus de temps libres aux jardiniers :
Un potager bio qui pousse tout seul
Farmbot est donc un bras robotisé, monté sur une structure posée sur des rails. Il est capable de se déplacer sur trois axes (en avant / en arrière, sur les côtés, vers le sol) pour accéder à toutes les zones à cultiver.
Il est possible d'adapter la longueur des rails à la taille de son potager, ainsi que de l'alimenter grâce à des panneaux solaires pour le rendre plus écolo.
Farmbot est capable de changer tout seul les outils au bout de son bras robotisé pour :
- planter (ou "injecter") des graines, exactement là où on le souhaite, au millimètre près,
- mesurer l'humidité du sol,
- ou encore arroser le potager.
Il suffit de planifier ces différentes actions via l'application dédiée, et le robot s'en charge tout seul, sans utiliser aucun pesticide ni insecticide.
Il ne décide pas en revanche de lui-même quelles graines planter et où : c'est à l'utilisateur de “dessiner” son jardin grâce à l'application. Une trentaine de légumes sont "compatibles" avec Farmbot, de l'artichaut au melon, en passant par le concombre.
Comme le tracteur qui a inspiré Rory Aronson, Farmbot détecte les mauvaises herbes, grâce à l'appareil photo placé au bout de son bras. Il les enfonce dans la terre avec un outil dédié (aussi surprenant que cela puisse paraître !).
Une solution économique... si l'on fabrique le robot soi-même
Farmbot sera livré dès juillet 2017, y compris en France, à celles et ceux qui l'ont précommandé sur internet pour un peu plus de 2400 euros. Un coût qui serait amorti en 3 à 5 ans de culture de son jardin, grâce aux économies réalisées sur les courses.
Cela reste cher pour remplacer une bêche et de l'huile de coude ?
Qu'à cela ne tienne. Rory Aronson a mis son projet open source : tous les plans et les codes sont disponibles gratuitement sur son site internet. Ainsi, chacun peut se lancer dans la construction et la programmation de son propre robot.
Ambitieux, mais réalisable, pourquoi pas, dans un FabLab, l'un de ces ateliers de fabrication ouvert à tous, et où l'on peut bénéficier de l'aide des autres bricoleurs.
N'hésitez pas à nous tenir au courant si vous vous lancez dans ce projet !