Adèle Ponticelli - Publié le 31 mars 2016
LUMIÈRE - Une start-up française a développé une biothech permettant de faire de la lumière grâce à des bactéries marines. Une idée lumineuse !
C'est un phénomène bien connu des biologistes, qui pourrait faire partie de notre quotidien d'ici quelques années, voire quelques mois : la bioluminescence. Une nouvelle façon de produire les lumières de la ville et, pourquoi pas de notre intérieur. C'est en tout cas le pari de la start-up française Glowee.
À l'origine de ce projet, une motivation écologique. Sandra Rey, 25 ans, CEO et co-fondatrice de Glowee, explique avoir voulu “trouver une solution alternative pour les usages d'électricité qui sont du gâchis d'énergie, comme l'éclairage des vitrines des magasins”.
Elle a découvert la bioluminescence il y a 3 ans lors d'un concours étudiant en design. À cette époque, un arrêté visant à limiter les nuisances lumineuses est publié. Elle se dit que ce phénomène est un bon moyen de proposer une alternative aux commerces qui n'ont pas très envie de plonger leurs vitrines dans le noir.
Les utilisations possible de la bioluminescence
La bioluminescence ? “Il s'agit d'une réaction chimique qui se produit couramment dans la nature, par exemple chez les lucioles, les champignons et plus de 80% des animaux marins”, explique Sandra Rey.
L'équipe de Glowee a reproduit ce phénomène avec des gènes de bactéries marines issues de calamars (on passe sur les détails techniques mais sachez que vous ne trouverez pas de traces du céphalopode dans les luminaires !). Les bactéries se retrouvent ensuite dans une solution gélifiée avec des nutriments et le tout est placé dans une coque.
“La lumière obtenue est douce et froide”, raconte-t-elle. Rien à voir avec une lumière de lampadaire. “Son usage est plutôt destiné à signaler ou mettre en valeur des lieux de la ville : mobilier urbain, signalétique, façades...”
L'équipe de Glowee est en train de développer une autre version de cette biotechnologie pour les particuliers. À l'intérieur de nos maisons, on pourrait envisager des veilleuses, à l'extérieur, de quoi égayer nos jardins. Et sûrement beaucoup d'autres applications.
Pour l'instant, la durée de vie du produit est de 3 jours, mais l'équipe s'est fixé l'objectif d'un mois de lumière et travail sur système de recharge. “On peut faire durer le système plusieurs mois, assure Sandra Rey, on n'en connaît pas les limites et tout le potentiel.”