Lisa Hör - Publié le 29 octobre 2018
CHANTIER - Anne-Sophie et Kévin ont remis en état une ancienne maison normande en un temps record et avec un budget serré. Voici comment ils y sont parvenus.
Lorsqu'Anne-Sophie a acheté sa maison il y a un an et demi, elle a dû faire face à deux grands défis. D'abord, une contrainte de temps. La jeune femme, 26 ans à l'époque, n'avait que 3 mois pour faire les travaux nécessaires, avant de rendre son ancien logement.
Ensuite, et surtout, un budget serré à respecter : 30 000 euros maximum, ce qui lui restait du crédit accordé par sa banque, pour rendre habitable.
“C'est une ancienne maison normande, avec une sorte d'étable à côté”, raconte Anne-Sophie. “Il n'y avait pas l'électricité, rien n'était aux normes.”
Impossible de faire appel à des artisans pour créer un nouveau cocon pour ses deux jeunes enfants. Anne-Sophie n'a pas le choix, elle décide de faire tous les travaux elle-même, avec l'aide de son compagnon, Kévin, et de leurs parents.
Fiche de chantier
Ouvriers
Anne-Sophie, son compagnon et leurs parents
Durée des travaux
3 mois pour le rez-de-chaussée, 1 an pour l'étage
Budget
70 000 euros pour acheter la maison, 30 000 euros pour les travaux
Toute la famille participe
Pour terminer le rez de chaussée à temps, afin de pouvoir emménager dans la maison dans les trois mois, Anne-Sophie et Kévin passent tous leurs week-end à rénover la maison.
Toute la famille dort dans un camping-car sur le chantier. Les enfants, alors âgés de 3 ans et demi et 4 ans et demi, étaient présents aussi. “Ils aidaient avec leurs outils en plastique et leurs petites brouettes”, raconte Anne-Sophie.
Avec l'aide de leurs parents, ils attaquent les gros travaux. D'abord, ouvrir le mur entre la maison et la petite étable attenante, et y faire une dalle pour que cette pièce puisse devenir un bureau. Ensuite, refaire l'isolation, l'électricité, la plomberie…
Kévin, qui ne travaille pas dans le bâtiment, se renseigne sur la marche à suivre en magasin de bricolage et auprès de connaissances, et transmet à ses compagnons de chantier. “On avait tous des tâches bien réparties, par exemple, il y avait une personne qui devait faire tous les enduits”, détaille Anne-Sophie.
Un budget serré mais de la volonté et des idées
Pour ne pas dépasser le budget, le couple est à l'affût des bonnes affaires. “On a fait toutes les soldes, toutes les semaines, on allait faire les arrivages en magasin”, se rappelle Anne-Sophie.
Dès qu'ils repèrent une réduction, ils anticipent sur les besoins futurs et font du stock : “pour l'isolation, on a tout acheté en gros bien avant de s'y attaquer”.
Côté outillage, ils doivent aussi s'adapter. Pour enlever la terre des combles, ils auraient pu louer des tuyaux d'évacuation, mais ils construisent à la place des rampes avec des planches, et multiplient les allers-retours avec des brouettes.
Ils usent aussi plusieurs ponceuses électriques et se résolvent à faire les finitions à la main, plutôt que de réinvestir. (Pour éviter ce genre de désagrément, on peut choisir les outils en fonction de leur usage, occasionnel, fréquent ou intensif.)
Pour l'aménagement aussi, ils s'adaptent. Une verrière sur-mesure ne rentrerait pas dans leur budget, ils achètent à la place une cloison industrielle en magasin de bricolage. Comme celle-ci va du sol au plafond, ils masquent le bas avec des plaques de plâtre, pour obtenir une verrière à mi-hauteur comme ils le souhaitaient.
Des projets pour la suite
Au bout de trois mois, le rez-de-chaussée est achevé et la famille peut emménager. Mais les travaux se poursuivent encore tous les soirs, pendant un an, pour aménager les chambres à l'étage.
Là encore, la débrouille est de mise. Pour créer un dressing sur-mesure sous les combles, les parents d'Anne-Sophie et Kévin récupèrent des planches et des meubles à démonter aux encombrants.
La complicité et la solidarité sont fortes entre le couple et leurs parents et aide à tenir malgré la fatigue qui s'accumule.
“C'était un rêve de faire ça de nos propres mains, raconte-t-elle, heureuse que ses enfants aient aujourd'hui chacun leur chambre. C'est beau, mais c'était dur.”
Ce constat ne l'arrête pas : “On va créer une piscine couverte dans le jardin cet été, Kévin se renseigne pour tout faire lui-même !”