Matthieu M. - Publié le 3 juillet 2020
AMÉNAGEMENT - Notre journaliste a décidé d'installer une verrière pour séparer la pièce principale de son studio. Une astuce anti-déprime quand on vit dans un petit logement.
Pendant le confinement, je me suis creusé les méninges pour essayer de trouver une solution à un problème existentiel : comment séparer mon espace chambre du salon, dans la pièce principale de mon studio ?
Oui je sais, la problématique peut de prime abord sembler un peu futile. Mais quand on vient de passer des années en colocation dans de grands appartements ou un confinement dans le 150m2 de ses parents, la perspective de retourner vivre dans un 25m2, ça peut créer une légère pointe d'angoisse. Et je ne suis pas le seul !
Selon une enquête mené par l'Institut des Hautes Études pour l'Action dans le Logement (Idheal), 18% des personnes interrogées auraient quitté leur logement pendant le confinement en raison de l'étroitesse de leur appartement. Et pour ne rien arranger, je vis à Paris, ville où la surface moyenne par personne est de 31 m2 selon l'INSEE, contre 47 m2 dans les commune rurales. Vivant en dessous de la moyenne, je dois dire que, parfois, approchant la trentaine, je le vis assez mal !
Comment faire un vrai coin chambre même dans un studio parisien ?
Je ne m'en étais pas rendu compte avant de signer le bail mais manger, lire, travailler, regarder un film, recevoir des ami.es dans la même pièce que celle où l'on dort, ce n'est pas toujours évident. La romancière britannique Virginia Woolf n'a-t-elle pas écrit dans son célèbre ouvrage Une chambre à soi : “il est indispensable qu'une femme possède quelque argent et une chambre à soi si elle veut écrire une oeuvre de fiction” ? Ok, j'adapte très légèrement le sens de la phrase pour servir mon propos, mais vous voyez l'idée. Avoir une chambre séparée du reste de l'appartement est un élément important du bien-être. En tout cas, pour moi, ça l'est.
Au départ, je suis parti sur l'idée de masquer mon lit avec une bibliothèque mi-haute. L'idée n'est pas mauvaise mais la séparation de l'espace ne serait pas total. Certes, mon lit ne serait presque plus visible depuis mon canapé mais il fallait trouver une pièce suffisamment haute, sans l'être trop pour ne pas casser l'espace et la luminosité.
Autre option envisagée : le paravent. C'est une idée qui a retenu mon attention car c'est une séparation originale et esthétique. En revanche, la cloison est davantage psychologique que physique puisqu'elles laissent souvent passer la lumière. J'avais écarté l'option rideau car je ne trouve pas cela très beau, je voulais une cloison solide. Oui je sais, je suis un peu embêtant. Fort heureusement, en me promenant sur 18h39, je suis tombé sur cet article : 13 idées pour cloisonner un petit studio et créer un coin nuit.
Mieux qu'un rideau ou un paravent, la verrière amovible !
Et là, c'est la révélation : je vais installer une verrière. N'étant pas très au fait de ce qui se fait en déco, et pourtant je travaille pour 18h39, j'ignorais l'existence des verrières amovibles. En gros, pas besoin de gros travaux, il suffit de fixer les pieds réglables au plafond et sur le sol. Je me suis rendu sur le site de Castorama, qui vend la sienne 119 euros. Attention, une verrière mesure 80 cm de long, pour créer une cloison, il en faut plusieurs. Pour ma part, deux ont suffit.
Après quelques heures passées avec mon père à installer les deux verrières, j'ai créé de jolies cales en bois pour combler l'espace entre la verrière et le plafond. Ma séparation était prête ! Au-delà du fait que je suis ravi de son aspect esthétique, et de la décoration qu'elle crée dans mon appartement, j'ai désormais le sentiment d'avoir un petit deux pièces (et de vivre dans un loft d'artiste, mais ça me regarde). Il faut croire que je fais partie des 38% des gens qui souhaitent ajouter une pièce en plus à logement d'après l'étude de l'Idheal.
Depuis que ma verrière a séparé mon espace, je n'ai plus l'étrange sensation de recevoir mes proches dans ma chambre quand je les invite pour boire un verre. Je n'ai plus la tentation de me jeter sur mon lit dès que j'ai un moment de libre et que je télétravaille. Je ne crains plus d'être vu en pyjama Spiderman (c'est faux) par mes voisins quand je lis un livre allongé sur mon lit et que mes fenêtres sont grandes ouvertes.
Bref, installer des verrières dans mon appartement a été le meilleur investissement de cette année. C'est peut-être bête, mais cela me rend heureux d'ouvrir les yeux et de ne pas avoir une vue immédiate sur mon salon, quand je me réveille le matin. Et le soir, quand je m'endors, j'ai la sensation d'être dans un petit cocon.
Ca n'empêche pas les moustiques ou les ronflements de mes invité.es qui dorment dans mon canapé de m'atteindre, mais pourtant, la manière dont je perçois mon intérieur a changé du tout au tout.