Martin Dawance - Publié le 3 septembre 2016
ÉNERGIE - Ces tuiles solaires, très discrètes, peuvent être installées sur les maisons appartenant à des zones protégées.
L'écologie et le patrimoine ne font pas toujours bon ménage. L'énergie solaire ne déroge pas à la règle. Résultat, les panneaux solaires, peu esthétiques, ne peuvent être installés sur tous les toits de France.
Nos voisins transalpins se sont penchés sur cette problématique, cruciale pour le développement des énergies renouvelables. En Italie, l'entreprise Dyaqua a mis au point des tuiles photovoltaïques discrètes qui peuvent être installées au coeur des quartiers historiques.
La tuile solaire : l'exemplarité italienne
Ces tuiles respectent les règles patrimoniales italiennes (lien en italien). Elles pourraient se mêler à la perfection aux paysages du sud de la France. Luc Van Nieuwenhuyze Chargé de mission Formation de l'Association Maisons Paysannes de France nous l'a confirmé : "la tuile Daquya semble pouvoir s'intégrer dans un environnement de toitures en tuiles canales traditionnelles".
Pour ce qui est de la production d'énergie, il faudra environ 15 m2 pour produire 1 KWatt/crête. Un score très honnête pour des panneaux solaires complètement invisibles. Dyaqua n'a pas oublié la dimension durable de cette innovation, car celle-ci est produite avec des polymères non-toxiques et entièrement recyclables.
Pour arriver à une production équivalente à la consommation moyenne d'un foyer français (soit environ 4673 Kwh par an), il faut alors compter 70 m2 de tuiles installées sur une maison du sud de la France.
Le modèle solaire suisse : pas si mal
Gasser Ceramic, une entreprise suisse, a lancé elle aussi un nouveau produit baptisé Panotron. Certifié par TÜV Rheinland, un organisme indépendant, il se présente sous la forme d'une tuile sur laquelle sont fixées des cellules photovoltaïques discrètes.
Là où les services du patrimoine pourraient refuser la pose de panneaux photovoltaïques, ces tuiles Panotron ont bien plus de chances d'être acceptées. Une étude au cas par cas est cependant nécessaire.
Panotron peut s'adapter aux toits de nombreuses régions, grâce à une palette de huit couleurs. Cependant, selon le chargé de mission Formation de l'Association Maisons Paysannes de France, elles auraient du mal à trouver leur place dans l'hexagone, car les cellules photovoltaïques restent nettement visibles, et tranchent avec le reste du toit.
D'après les chiffres communiqués par l'entreprise, on obtient une production d'1 KWatt/crête avec 13,3 m2 de tuiles, dans des conditions d'ensoleillement optimales. Ce qui les rend, un tout petit peu, moins productives que les panneaux classiques, qui n'ont besoin que de 10 m2 pour produire la même quantité d'énergie.
La tuile solaire française ne passe pas encore inaperçue
Qu'en est-il en France ? Imerys toiture a lancé une tuile ayant la même capacité que les panneaux photovoltaïques classiques. Mais, là encore, elles ne se fondent pas assez dans le paysage.
Le fournisseur nous a indiqués que ces tuiles n'avaient pas vocation à être installées dans des zones protégées. Sur une toiture noire, on les remarque peu comme on peut le voir ci-dessous :
Espérons alors que d'autres entreprises emboîteront le pas des ingénieurs italiens.