Jarod Priam - Publié le 13 décembre 2019
ENFANCE - Votre enfant présente des troubles du sommeil ou entre dans l'âge des terreurs nocturnes ? Ces conseils peuvent vous aider pour des nuits plus tranquilles.
D'après certaines études, 25 à 50 % des enfants de moins de 5 ans sont touchées par des insomnies qui dérèglent leur temps de sommeil. Un chiffre élevé qui s'explique aussi par notre mode de vie contemporain, éloigné du cycle physiologique de l'enfant.
Mais pas de panique ! Voici quelques conseils, fournies entre autres avec l'aide d'Evelyne Martello, infirmière-clinicienne à Montréal et autrice du livre Enfin, je dors...et mes parents aussi aux Éditions du CHU Sainte-Justine.
1 - Instaurer une bonne routine de sommeil
ll est important de savoir, pour le bien du sommeil de vos enfants, que “tout se joue dans la préparation à se coucher”, d'après Evelyne Martello. C'est la raison pour laquelle il faut donner une bonne routine de sommeil à votre enfant : lui chanter une berceuse de votre choix - toujours la même ou presque, raconter une histoire, dire bonne nuit à tous les doudous, bref pratiquer un rituel qui le mette dans une situation de confort rassurant.
Le coucher doit se faire dans le calme et sans stimulation : “L'enfant ne doit pas s'agiter ou sauter partout une heure avant d'aller au lit”, nous explique Evelyne Martello. Vous l'aurez bien compris, il n'est pas recommandé de vous lancer dans une bataille de polochon ou un cache-cache quelques minutes avant de mettre votre enfant au lit.
2 - Eviter les écrans avant d'aller dormir
Les écrans bleus sont nocifs pour le sommeil des enfants. L'utilisation tardive d'un écran de télévision, d'un ordinateur ou d'une tablette peut rendre l'enfant hyper-stimulé et repousser son envie de dormir. “Les écrans bleus sont mauvais après le repas”, confirme Evelyne.
En effet, les écrans bleus empêchent la sécrétion de mélatonine, l'hormone de la noirceur, qui est un des nombreux signaux qui nous poussent à tomber dans les bras de Morphée. Autrement dit, ces appareils repoussent votre envie de dormir. L'infirmière préconise donc de donner un bain ou une douche à son enfant puis de le mettre dans son lit avec “une veilleuse qui, de préférence, n'est pas bleue”.
3 - Raconter une petite histoire
Depuis Bruno Bettelheim, et son ouvrage Psychanalyse des contes de fées paru en 1976, on sait à quel point les contes de fées éveillent l'imaginaire d'un enfant et l'aide à voir ses émotions avec une plus grande clarté. Le conte et les histoires l'aident à sublimer ses angoisses et lui offrent des alternatives bénéfiques aux problèmes qu'il rencontre au cours de sa croissance.
Evidemment, il ne s'agit pas forcément de lire une histoire particulièrement angoissante juste avant d'aller dormir, mais beaucoup de livres abordent le sujet du sommeil et peuvent accompagner une routine préparatoire, où chaque page confronte l'enfant à ce moment si spécial et le rassure (nos ancêtres eux-mêmes avaient peur de dormir couché).
4 - Eviter les cris et les punitions dans la chambre
Les menaces du type “Attention, tu vas filer dans ta chambre si ça continue !” sont potentiellement nocives pour son aptitude à dormir sereinement. Pour un enfant, mais aussi pour un adulte, la chambre doit être considérée comme “havre de paix où l'on se sent en sécurité”, nous dit Evelyne.
“Elle ne devrait servir idéalement qu'à dormir sans sentiment négatif”. Autrement dit, il faut éviter les scènes de cris et de punitions au lit pour que l'enfant puisse voir sa chambre comme son lieu de sérénité et de sécurité, et non un cachot où il doit purger sa peine.
5 - Utiliser des objets en guise de substitut
Votre enfant à besoin de vous pour dormir et redoute votre absence durant son sommeil ? Vous pouvez toujours utiliser des objets de transition pour qu'il se sente en sécurité, tout en prenant de la distance avec vous. Il est possible de lui donner “un t-shirt appartenant à un de ses parents”, dit Evelyne, afin qu'il sente une présence familière qui l'apaise.
En cas de cauchemars, Evelyne préconise de placer des “capteurs de rêves” ou “attrapes-rêves” dans la chambre de l'enfant. Ce petit objet artisanal empêche, selon les croyances amérindiennes, les mauvais rêves d'interférer dans le sommeil de son détenteur.
6 - Utiliser les dessins pour exorciser les cauchemars
Faire dessiner et reproduire ses cauchemars sur papier à son enfant est un très bon exercice pour l'aider à reprendre le contrôle sur ses émotions. Le dessin met l'enfant dans une posture active, il crée une distance entre la réalité et le rêve.
L'enfant peut également “dessiner le sujet de sa peur et le mettre dans un coffre-fort”, nous dit Evelyne, ou encore dessiner un gardien des rêves qui le protègera contre n'importe quel monstre pendant la nuit !
7 - Utiliser des jeux ludiques pour rendre la peur des enfants concrète
Certains jeux permettent aux enfants, en proie à des terreurs nocturnes, de rendre concret ce qui les hante dans leurs cauchemars et de les éradiquer.
C'est le cas du jeu KAPUT, qui consiste à construire des formes en pâte à modeler qui symbolisent les monstres présents dans les cauchemars des enfants. Les enfants, dans un temps imparti, doivent ensuite écraser le plus de cauchemars possible pour gagner.
Vous voici maintenant en possession de nombreux atouts en tout genre pour garantir à votre enfant de dormir en toute tranquillité. Si vous souhaitez continuer d'œuvrer au bon sommeil de votre enfant, vous pouvez également suivre les conseils pour qu'il s'endorme tout seul.