Lisa Hör - Publié le 31 octobre 2018
VENTILATION - Pour un air sain chez vous, devez-vous choisir une VMC simple flux, autoréglable, hygroréglable ou double flux ? Rassurez-vous, on a tout simplifié pour vous !
L'air à l'intérieur d'un logement est souvent plus pollué que l'air extérieur. Pour évacuer les polluants et l'humidité, une bonne ventilation est indispensable.
On peut bien sûr ouvrir les fenêtres, mais cela refroidit l'intérieur du logement. C'est pourquoi, depuis 1982, une ventilation permanente est obligatoire dans tous les logements, avec des débits d'air minimums.
La VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) est la solution qui s'est généralisée dans les logements isolés car elle renouvelle l'air en continu en limitant les pertes de chaleur.
Pour les appartements, la VMC est le plus souvent collective et gérée par le bailleur comme un élément des parties communes. Mais en maison, c'est bien vous qui avez la main dessus !
Suivez notre guide pour choisir le modèle adapté à votre logement.
La VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) : comment ça marche ?
Comme l'explique l'Ademe (l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) dans sa brochure sur la ventilation, la VMC est constituée de 4 parties :
- des entrées d'air sur les menuiseries ou des bouches de soufflage dans les pièces principales dans les pièces de vie (salon, chambres, bureau…),
- des bouches d'extraction dans les pièces techniques équipées d'un point d'eau (cuisine, WC, salle de bains…),
- des gaines cachées dans les cloisons, dans lequel circule l'air vicié,
- un caisson d'extraction, qui centralise toutes les gaines. Il est équipé d'un ventilateur actionné par un moteur électrique. Il est généralement placé dans les combles.
La VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) simple flux
“Avec une VMC simple flux, on aspire l'air de la maison et on le rejette à l'extérieur”, explique Jérémy Juille, conseiller technique chauffage et confort au Castorama de Lormont.
Il en existe deux types :
- La VMC simple flux autoréglable
La VMC simple flux autoréglable est le système de VMC le moins coûteux. Comptez 500 euros dans le neuf, 1750 à 1000 euros en rénovation, selon l'Ademe.
Contrairement à ce que pourrait laisser penser son nom, elle ne se règle pas automatiquement. “C'est un abus de langage, explique Laurent Sauvageot, conseiller en énergie à l'Adil du Doubs. En réalité, son débit d'air est constant.”
Cela signifie que le débit d'air évacué est par défaut toujours le même.
Or, lorsque vous prenez une douche ou cuisinez, vous produisez plus d'humidité, qui doit être évacuée grâce à un débit d'air plus fort. Avec une VMC simple flux, c'est à vous de faire passer la ventilation à la vitesse supérieure, manuellement, en appuyant sur un commutateur (comme un interrupteur), installé dans la pièce principale.
- La VMC simple flux hygroréglable
“La VMC simple flux hygroréglable est plutôt intelligente, car elle va d'elle-même s'adapter à vos activités et passer à la vitesse supérieure si nécessaire”, explique Jérémy Juille.
Elle passe à la vitesse supérieure dès qu'elle détecte un taux d'humidité supérieur à la normale, puis repasse à la vitesse standard lorsque l'humidité est évacuée.
“C'est un confort supplémentaire et cela permet une qualité de l'air optimale. Cela permet aussi des économies d'énergie, car avec une VMC autoréglable, si on oublie d'enlever la deuxième vitesse, elle va consommer plus”, énumère Jérémy Juille.
La VMC simple flux est un peu plus chère : 800 euros dans le neuf, 1200 à 1600 euros en rénovation selon l'Ademe.
La VMC double flux : pour économiser du chauffage dans les maisons étanches
La VMC double flux inclut deux circuits d'air (soit, deux circuits de gaines) :
- Un premier circuit insuffle de l'air neuf dans les pièces principales. Cet air venant de l'extérieur est filtré et préchauffé au niveau d'un échangeur de chaleur.
- Un second circuit récupère l'air vicié dans les pièces de service. L'air est aspiré et filtré. Sa chaleur est récupérée au niveau de l'échangeur et transmise au circuit d'air neuf. L'air extrait est ensuite évacué à l'extérieur.
“La VMC double flux extrait les calories chaudes de l'air vicié pour réchauffer l'air neuf”, résume Laurent Sauvageot.
La VMC double flux est utilisée dans les maisons étanches à l'air, dans lesquelles il n'y a plus d'entrée d'air parasites. Il s'agit des maisons passives, des maisons BBC (bâtiment basse consommation), et des maisons qui respectent la RT 2012 (réglementation thermique actuellement en vigueur pour les constructions neuves).
Dans les maisons qui ne sont pas étanches à l'air, cela ne sert à rien d'installer une VMC double flux, estime Laurent Sauvageot. En effet, l'air parasite qui s'infiltre par exemple par les menuiseries des fenêtres, va refroidir l'air intérieur et contrecarrer le travail de la VMC double flux. Or, celle-ci représente un certain investissement !
Comptez 2300 euros dans le neuf, et entre 4140 et 6000 euros en rénovation, selon l'Ademe et Laurent Sauvageot.
À noter que dans une maison bien isolée, une VMC double flux permet entre 7 et 10% de la consommation de chauffage, selon l'Ademe.
Quelle puissance choisir pour sa VMC ?
Le débit d'air minimum est fixé par la réglementation, en fonction du nombre de pièces, de salle de bains, de cuisines, de toilettes.
Vous pouvez les consulter dans ce document de l'Ademe.
Laurent Sauvageot recommande cependant de faire appel à un artisan pour calculer un débit au plus près des besoins réels, qui sera supérieur au minimum légal de 20 à 30%.
En effet, plus il y a de mètres linéaires de gaines, plus il y a de pertes de débit sur le chemin, et plus un caisson d'extraction puissant est nécessaire.
Lorsque vous aurez choisi votre modèle de VMC, consultez notre article pour bien l'entretenir ! Sinon, elle ne fonctionnera pas de façon optimale.