Matthieu M. - Publié le 20 mars 2018
ENVIRONNEMENT - Isolation, charpente, matériaux de finition : les matériaux biosourcés réduisent l'impact de votre maison sur l'environnement. On fait le point !
Nous sommes de plus en plus nombreux-ses à réfléchir à l'impact de nos maisons sur l'environnement. Pour cela, il est important de s'intéresser à ce qui les constitue.
Les matériaux de construction biosourcés semblent être une alternative intéressante aux matériaux industriels puisqu'ils subissent un minimum de transformation et sont directement issus de produits naturels comme la paille ou le chanvre.
Mais sont-ils aussi efficaces que les autres matériaux ? Coûtent-ils plus chers ? Existe-il des labels pour contrôler leur origine ? On vous explique tout !
Qu'est ce qu'un matériau biosourcé ?
Comment définir un matériau biosourcé ? “C'est un matériau issu de la biomasse, animale ou végétale”, nous explique Marion Chirat, co-fondatrice de Karibati, entreprise de conseils en matériaux biosourcés, et responsable bâtiment - évaluation environnementale.
Tous les matériaux biosourcés n'ont pas la même fonction au sein de votre maison.
Les plus connus sont les matériaux isolants qui se divisent en deux catégories :
- l'isolation répartie. “Cela correspond à des matériaux de remplissage qui vont avoir une performance moindre”, précise Marion Chirat. L'experte cite par exemple les bétons biosourcés qui ont comme base un granulat végétal.
- l'isolation rapportée telle que les isolants à base de fibre de bois, de chanvre, de coton recyclé, voire même de matière d'origine animale comme la laine de mouton.
Si vous voulez tout savoir sur les isolants biosourcés, nous vous invitons à jeter un coup d'oeil à notre article qui passe en revue les avantages et inconvénients de tous ces matériaux.
En dehors de l'isolation, les matériaux biosourcés remplissent d'autres fonctions. Parmi elles, les éléments de structure de la maison comme l'ossature ou la charpente en bois.
Dans les autres familles, on retrouve celles des matériaux de finition “comme la peinture biosourcé qui peut être à base d'algues”, explique Marion Chirat, ou encore les parements intérieurs (OSB, gypse de cellulose) et panneaux acoustiques.
Des matériaux biosourcés favorables à l'environnement
L'avantage premier de l'utilisation de matériaux biosourcés est de pouvoir “vivre dans un bâtiment sain et naturel”, nous indique Romain Riollet, responsable de projet efficacité énergétique au sein du CLER.
Et d'ajouter : “Puisqu'ils ne subissent pas de transformation et nécessitent peu d'énergie dans le processus de fabrication, ils sont particulièrement intéressants d'un point de vue environnemental”.
L'enjeu écologique de ces matériaux est indéniable : en plus d'être issus de matières premières renouvelables, “ce sont surtout des matériaux qui stockent le carbone”, rappelle Marion Chirat. En bref, ces matériaux sont un mécanisme de lutte contre la pollution et le réchauffement climatique.
Attention cependant, biosourcé ne signifie pas “100% naturel” comme nous le précisent nos deux interlocuteurs. “Pour l'isolation, la ouate cellulose contient notamment quelques additifs pour ne pas que le matériau s'enflamme”, explique la co-fondatrice de Karibati.
Malheureusement, il existe encore peu de labels pour certifier le poids minimum de biomasse dans les matériaux biosourcés. La société de Marion Chirat, a mis au point l'un des rares labels privés pour y voir plus clair.
Encore peu de labels et quelques aprioris
Ce label “produit biosourcé” répond à trois critères :
- intégrer un pourcentage minimum de matière première issue de la biomasse
- le produit doit être apte à l'usage
- la composition du produit et l'origine de la matière première biosourcée doivent figurer clairement
Avoir un matériau plus naturel ne signifie pas nécessairement des prix plus élevés, “les prix vont dépendre de la qualité du produit”, précise Marion Chirat. En effet, un produit comme une botte de paille sera bien plus compétitif qu'un panneau isolant en liège, une prestation plus haut de gamme.
“Certains industriels ont tendance à dire que les matériaux biosourcés sont moins résistants au temps, à cause du risque de moisissure notamment”, précise Romain Riollet. Des aprioris que conteste Marion Chirat : : “On entend même parfois que les matériaux biosourcés attirent les insectes ou les rongeurs, alors que c'est parfaitement faux !”
Pour le responsable efficacité énergétique du CLER, l'intérêt principal de ces matériaux biosourcés s'inscrit dans un projet plus global, d'économie locale. “En favorisant l'utilisation de ressources naturelles locales comme le bois, on forme et on embauche des gens de sa région”, souligne-t-il.
Un geste pour la planète, votre santé et ceux qui vous entourent !