Matthieu M. - Publié le 9 mai 2021
TINY - 5ème épisode de notre feuilleton consacré à la construction de la tiny house de Carène et You Liang. Le couple entame la dernière étape : l'aménagement intérieur.
Depuis octobre 2020, Carène et You Liang, un couple d'ex-Parisiens qui vit désormais en Charente-Maritime, construit la tiny house dans laquelle ils souhaitent vivre. Après 7 mois de travaux au sein des Abris Nomades, un constructeur de mini maisons sur roues, les néo-bricoleurs s'attaquent à la dernière étape de leur épopée : l'aménagement intérieur.
Lors de notre dernière visite, Carène et You Liang posaient le bardage de la tiny house et s'apprêtaient à finaliser la partie hors d'eau hors d'air. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. “On a dû sortir de l'atelier pour libérer de l'espace et ça a rendu les choses beaucoup plus compliquées”, nous apprend Carène.
Des imprévus liés à la crise sanitaire qui compliquent les travaux
Par conséquent, le couple doit déménager une partie du matériel matin et soir, et installer un générateur à l'extérieur pour continuer les travaux. Une fatigue supplémentaire dont ils se seraient bien passés !
Autre problème : la météo. En raison de problèmes d'approvisionnement en bois causée par la crise sanitaire, le couple tarde à finaliser le bardage censé rendre étanche la tiny house. “Quand il pleuvait, on pouvait voir l'étanchéité de la tiny en direct, c'était un bon test”, s'exclame You Liang. D'ailleurs, le futur nomade admet que cette mésaventure a été un mal pour un bien : “je conseille de faire sortir la tiny pour voir s'il y a des problèmes de fuite. Ça évite de devoir défaire des choses par la suite.”
Carène et You Liang se sont ensuite attaqués à l'isolation de leur future maison. Le couple a opté pour des isolants naturels, “du chanvre, du lin et du coton”, précise Carène. Puis, ils ont posé le frein-vapeur, un film qui protège la paroi intérieur de la tiny, avec l'aide d'un ami. Enfin, les ex-Parisiens ont pu poser la toiture sur laquelle sont installés trois panneaux photovoltaïques reliés à une batterie, qui permettra à la tiny d'être complètement autonome en électricité.
En revanche, du côté de l'autonomie en eau, le couple est en pleine réflexion. “On était parti sur une cuve de 200 litres mais après discussion avec les constructeurs, cela va être compliqué de récupérer autant d'eau dans les zones où il n'y a pas trop de pluie”, nous raconte You Liang. “On est en train de réfléchir car vu la taille de la cuve, on se demande si ça vaut la peine que ça prenne autant d'espace si on ne peut pas la remplir”, ajoute-t-il.
Éloge de la légèreté : l'aménagement intérieur ne doit pas dépasser une tonne
Maintenant que le gros œuvre est derrière eux, Carène et You Liang se lancent dans l'aventure de l'aménagement intérieur. Lors de notre échange, le couple était en train d'installer l'électricité, avant de commencer la plomberie. Pour la partie gaz, les bricoleurs vont faire appel à des professionnels.
Ce sont les dernières étapes techniques car ensuite viendra la déco et l'ameublement : choisir les meubles, l'évier, le bac à douche, la cuisine. Tout ce qui sera visible. Des choix qui seront conditionnés par le poids total de l'habitation. Car, une fois le gros œuvre terminé, le couple est passé par l'étape fatidique de la pesée. “On en est à 2,4 tonnes, il nous reste une tonne pour l'aménagement intérieur”, précise Carène. “C'est une bonne nouvelle, mais aussi un vrai challenge”, complète You Liang. En effet, pour pouvoir être déplacée sans être considérée comme un convoi exceptionnel, légalement la tiny house ne doit pas excéder 3,5 tonnes. “Cela oblige au minimalisme”, souligne Carène.
Malgré les nombreuses tâches à accomplir et la fatigue permanente, les ex-Parisiens ont pour objectif de terminer le chantier fin juin. “Dès le 1er juin, on va habiter dedans, finie ou pas. On fera en sorte qu'elle soit viable”, nous assure You Liang. Lorsque la tiny house sera fin prête, le couple compte la déplacer chez Elizabeth, architecte qui a construit sa maison en A, et qui vit à quelques kilomètres de l'atelier. Suite à notre reportage, les trois ont fait connaissance et sont devenus amis.
Avant de sillonner les routes du sud de la France, mais aussi de l'Espagne et du Portugal comme ils l'ont prévu, il faudra passer son permis. “On va passer le permis B-E ou poids lourd”, indique Carène. À la fin de son aventure en tiny house, le couple sait désormais ce qu'il veut faire : acheter un terrain et construire leur maison en A !