Matthieu M. - Publié le 5 juin 2018
JARDIN - Vergerette du Canada, rumex, ortie ou encore pâquerette, votre jardin regorge de plantes sauvages comestibles ! Découvrez celles que vous pouvez ou ne pouvez absolument pas cuisiner !
Vous cultivez déjà votre potager ? Très bien ! Mais votre jardin aussi est un formidable garde-manger, puisqu'il regorge de plantes sauvages comestibles.
C'est ce que nous prouve Laurence Talleux, formatrice en plantes sauvages au sein de l'association Échappées Sauvages, que nous avions rencontrée au salon du survivalisme ! Grâce à elle, nous vous proposons une liste de plantes sauvages comestibles que vous êtes susceptible de trouver dans votre jardin.
Suivez le guide !
Les plantes comestibles que vous trouverez sûrement dans votre jardin
- La vergerette du Canada : cette grande plante qui peut mesurer 1,20 m est "le cauchemar des jardiniers car elle est très envahissante", nous explique Laurence Talleux. Pourtant cette plante alimentaire se déguste comme des asperges quand on cuit ses tiges à la vapeur."On les mange avec de la vinaigrette. Quand elles sont développées, on peut aussi l'utiliser comme un aromatique car elles ont un fort goût d'estragon", ajoute-t-elle.
- Le rumex : cette plante sauvage fait partie de la famille de l'oseille mais pourtant elle n'a pas son goût acidulée. En plus d'être bénéfique pour les sols asphyxiés, on cuisine ses tiges "comme de la rhubarbe" en compote ou en confiture.
- Le galinsoga : il a beau ressembler à l'ortie, le galinsoga ne pique pas ! C'est une plante qui n'est jamais amère. Elle a le goût du topinambour ! "Je la cuisine en potée, comme des épinards, ou alors pour en faire des confitures", souligne Laurence Talleux.
- Le chénopode : cette plante riche en protéine agit au niveau nutritif comme du soja. "C'est un super légume pour faire un pesto ou même des beignets", conseille la spécialiste. Il se cuisine comme n'importe quel légume vert et se consomme en salade ou cuit.
- L'amarante : autre source de protéine, l'amarante se cuisine comme le quinoa grâce à ses graines. "Je coupe les pieds et je les mets à l'envers dans des sacs pour les récupérer", nous raconte Laurence Talleux.
- Le mouron des oiseaux : cette petite plante rampante a un goût de noisette et de maïs cru. Il est conseillé de les préparer en velouté pour accompagner du riz par exemple.
- L'ortie : rassurez-vous, une fois cuite, l'ortie ne pique plus ! "On la ramasse dans le sens du poil", explique notre spécialiste, "on peut aussi porter un gant si l'on a peur de se piquer." En soupe, en gratin, en pesto ou même en salade accompagnée d'une vinaigrette pour la faire cuire, l'ortie est une plante multifonction !
- Le pissenlit : beaucoup sont réfractaires à l'utiliser à cause de son amertume. "C'est la plante la plus amère du jardin", selon Laurence Talleux. Pourtant dans un mélange sucré, l'amertume disparait. "Je fais une recette un peu asiatique avec du miel, du nuoc mâm." Ne jetez pas les racines, qui se consomment comme des cornichons une fois conditionnées dans du vinaigre !
- La pâquerette : rien à voir avec le goût du pissenlit, celui de la paquerette est un peu plus "âpre." Il vaut donc mieux le faire cuire pour en faire un délicieux clafoutis par exemple !
- La marguerite : "c'est ma fleur préférée", nous confie Laurence Talleux. Et d'ajouter : "avec juste un peu d'huile d'olive et du sel, c'est délicieux !"
Les plantes sauvages du jardin qu'il ne faut surtout pas manger
Laurence Talleux met en garde : "quoi qu'il arrive, on ne consomme jamais ce que l'on a pas formellement identifié." Pour faire simple, si vous avez le moindre doute, abstenez-vous ! Toutefois, voici quelques plantes sauvages qu'il ne faut surtout pas consommer mais qui ressemblent souvent aux comestibles.
- L'anagalys : cette petite fleur rouge ressemble grandement au mouron des oiseaux, une petite plante rampante qui est un très bon comestible. Les confondre est l'assurance de grosses douleurs au ventre !
- Le datura : "cette plante peut-être confondue avec le chénopode, (ndlr : cité plus haut), quand il est jeune", prévient Laurence Talleux. Attention de bien vérifier que vous ne vous trompez pas, car le datura est un "neurotoxique extrêmement dangereux." La spécialiste met en garde sur les dangers de son pollen, en particulier pour les enfants. "Il vaut mieux l'éradiquer", conclue-t-elle.
- la petite ciguë : elle a été la cause de nombreuses intoxications en raison de sa ressemblance avec le persil plat ou le cerfeuil. "C'est la raison pour laquelle, les horticulteurs ont développé le persil frisé, pour éviter les erreurs", nous apprend-elle.
Peut-on faire un vrai repas avec les plantes sauvages comestibles du jardin ?
Notre spécialiste des plantes sauvages est formelle : oui il est possible de se préparer un repas en utilisant (presque) uniquement ce que l'on trouve dans son jardin. "Tout se fait au feeling. Si vous partez dans l'idée d'un plat avec une plante particulière, vous n'allez pas la trouver", précise-t-elle.
Laissez le hasard opérer et adaptez la recette en fonction. "L'objectif est de faire en sorte que les gens s'approprient les plantes autour de chez eux, pour inventer leur propre cuisine", ajoute celle qui, avec son association, forme de nombreux particuliers à l'art des plantes sauvages comestibles.
Voici un petit exemple de repas récemment préparé par Laurence Talleux :
- une soupe d'ortie
- un pesto de bourrache
- des feuilles de vignes farcies (au riz évidemment !)
Une chose est sûre, vous ne regarderez plus votre jardins de la même façon !