Adèle Ponticelli - Publié le 14 septembre 2015
CULTIVER - Il est connecté, il ne met pas de terre partout. Le potager d'intérieur est (presque) la panacée pour les citadins pressés.
Alliance de technologie, de design et de nature, les potagers d'intérieur vont séduire les citadins en manque de balcon et tous les autres...
Avant d'atterrir dans votre cuisine, ce potager avait pour vocation de faire pousser des plantes dans l'espace. C'est en effet en lisant un article sur la NASA que Mattias Lepp a eu l'idée de créer un potager intelligent. Ainsi est né le Smart Herb Garden de Click and Grow, qui permet à tout le monde de cultiver sans efforts.
Ce potager est composé d'une lampe ajustable à LED ainsi que de capteurs pour analyser les besoins en lumière, eau et nutriments. Pas besoin d'avoir la main verte. Autre spécificité : les capsules contenant la terre “intelligente” inventée par Mathias Lepp.
Comme pour une machine à café ou une imprimante, vous rechargez votre potager uniquement avec une cartouche, sauf que celle-ci contient des graines. Basilic, fraise, tomate cerise, petit poivron, thym... Le choix est large. Et les plantes poussent toute l'année. Comptez 60 euros pour le potager, puis tout de même près de 20 euros par recharge.
L'entreprise estonienne Click and Grow est pionnière en la matière et collectionne les clients partout en Europe et en Amérique du Nord. En France, ses produits sont vendus sur Urbana Plant, le site de Julien Morin.
Potager d'intérieur version maker
Cet ancien du monde de la téléphonie mobile a un jour décidé qu'il en avait assez de travailler sur des produits voués à être jetés au bout de six mois. "La technologie peut servir à autre chose", a-t-il décidé.
Julien Morin lance son site en 2013 dans l'optique de créer et commercialiser son propre potager d'intérieur "intelligent". Il travaille avec le Fab Lab de l'université de Gennevilliers et sort un premier prototype : l'urban potager (environ 200 euros).
Contrairement à Click and Grow, son potager fonctionne sans recharge ni terre. Il a misé sur l'hydroponie. Les plantes poussent dans des billes d'argiles et un réservoir d'eau de deux litres avec des nutriments d'origine biologique. Pratique pour garder sa cuisine propre !
En précommande, il sera disponible au premier semestre 2016. Une autre version devrait être disponible plus rapidement : la “maker édition” (environ 150 euros), qu'il est possible de fabriquer soi-même. Les plans sont ouverts et libres d'utilisation.
Aquaponie : les poissons sont dans le coup
En terme de potager intérieur, les poissons et les vers peuvent donner un coup de pouce (même s'ils n'en n'ont pas vraiment). Cela s'appelle l'aquaponie. Les poissons nagent dans un aquarium. Les vers de compost décomposent ensuite les déjections des poissons et les transforment en nutriments. Ces nutriments nourrissent les plantes. Les plantes filtrent l'eau. L'eau revient aux poissons. Et ainsi de suite.
Voilà comment fonctionne la rise box, créée par deux Français passionnés de technologie. Ce potager plus imposant (2 mètres de haut, 1,2 mètre de largeur et 0,5 mètre de profondeur) équivaut à 6 m2 de jardin au soleil.
On peut y faire pousser des salades, fraises, choux, courgettes, poivrons... Et y élever des poissons pour le plaisir des yeux (poissons rouges et carpe) ou pour celui de son estomac (perche, tilaouas, crustacés... ). L'ensemble coûte plus de 1 000 euros, mais l'investissement semble séduisant.
Un autre projet de cuisine hydroponique est en cours de prototypage à la POC 21. Il fonctionne sans poissons, avec de l'eau et des nutriments sans terre. Nous vous en parlerons bientôt.
En attendant vous pouvez vous rabattre sur un modèle plus petit : l'Herbie, de la marque finlandaise Tregren, accessible en magasin. Ou plus simplement des pots où faire pousser vos herbes aromatiques, joliment agencés sur un pied végétal. Alors fini de se désoler de ne pas avoir de balcon ou terrasse pour potager. À vos plants de basilic !