Lisa Hör - Publié le 6 février 2018
BIEN-VIEILLIR - Seulement 70% des 15 000 places en famille d'accueil sont occupées en France.
La grève des personnels des EHPAD, ce mardi 30 janvier, a attiré la lumière sur la situation difficile dans ces établissements médicalisés pour personnes âgées.
Lorsque le maintien à domicile n'est plus possible, et que les proches ne peuvent pas accueillir leurs parents âgés chez eux, il existe une alternative à la maison de retraite : les familles d'accueil.
Dans chacune d'entre elles, une personne référente est agrée par le Conseil Départemental pour recevoir une à trois personne à domicile, 7 jours sur 7 et 24h sur 24.
Pour en savoir plus sur cet hébergement “comme à la maison”, nous nous sommes entretenus avec Agathe Pommery, cofondatrice de la plateforme Cette Famille, qui met en relation les personnes âgées et les familles d'accueil.
“Il y a à la fois un cadre sécurisant et une vie de famille”, estime-t-elle. Mais à ses yeux, cette solution hybride est encore trop peu connue. “En France, il y a 15 000 places dans des familles agréées pour accueillir des personnes âgées et elles sont occupées à 70% seulement”.
Une vie de famille avec un encadrement
La personne accueillie dispose d'une chambre de 9 m² minimum et peut accéder à toutes les pièces de vie de la maison. Elle partage les repas et les activités de la famille.
L'idéal est de faire concorder les projets de vie. “On fait attention si la personne adore les enfants ou si au contraire elle est sensible au bruit”, illustre Agathe Pommery.
La personne agréée dans la famille reçoit une formation continue, dispensée par le Conseil Départemental. Mais elle ne dispense pas les soins : s'ils sont nécessaires, ils sont prodigués par des professionnels de santé qui interviennent à domicile.
L'hébergement en famille d'accueil coûte en moyenne 1800 euros par mois, auxquels on peut déduire différentes aides, pour un reste à charge d'environ 1000 euros. “Les maisons de retraite coûtent entre 2500 et 3000 euros par mois, public et privé confondus”, indique Agathe Pommery à titre de comparaison.
Une solution pour les personnes en perte d'autonomie
Les personnes qui souhaitent être reçues en famille d'accueil doivent déterminer avec un médecin du Conseil départemental leur niveau d'autonomie, appelé GIR (groupe iso-ressources).
“Le niveau GIR 6 correspond à une personne en pleine forme, le GIR 1, à une personne très dépendante”, explique Agathe Pommery. “L'accueil familial est indiqué pour les personnes de GIR 6 à 3, quand les EHPAD reçoivent des personnes de GIR 4 à 1.”
Mais d'après son expérience, si l'état de santé de la personne accueillie se dégrade au fil du séjour, il arrive que la famille d'accueil accepte de les garder près d'elles.
À l'inverse, Agathe Pommery cite de “très belles histoires” de personnes dont la santé s'est améliorée après avoir quitté la maison de retraite et s'être installées en famille d'accueil. “On voit qu'elles regagnent de l'autonomie.”