Matthieu M. - Publié le 20 février 2020
ORGANISATION - La procrastination n'est pas une malédiction, c'est un art ! Et c'est un professeur d'université qui le dit.
Dans l'une de ses vidéos, la Youtubeuse Fannyfique liste toutes les choses absurdes que l'on peut faire chez soi lorsqu'on procrastine : passer un coup de fil à un service de voyance, prendre rendez-vous chez un spécialiste, vider la boîte de céréales alors que l'on vient de manger. Bref, toutes les activités qui nous détournent de la mission préalablement fixée.
Si vous aussi vous avez tendance à tout remettre au lendemain, vous êtes un adepte de la procrastination. Et vous n'êtes pas seul-e : selon une étude de 2019, 9 Français-e sur 10 procrastinent. Après les activités physiques et sportives, ce sont les les tâches ménagères et l'entretien du logement que l'on néglige et se promet de faire demain.
Pourtant la procrastination n'est pas forcément une mauvaise chose. Dans son livre intitulé La procrastination : l'art de tout remettre au lendemain (Ed. Autrement), John Perry, professeur à l'université de Stanford en fait l'éloge. L'Américain indique même comment parvenir à être productif tout en perdant son temps, une méthode que l'auteur a nommé “la procrastination stratégique”.
Piéger son cerveau pour une procrastination utile
Lorsque la procrastination est utilisée à bon escient, les obligations que l'on a tendance à délaisser, comme les tâches ménagères, peuvent devenir une activité plaisante, distrayante.
Pour cela, il suffit de piéger votre cerveau ! Comme le souligne John Perry, la procrastination ce n'est pas rien faire, mais éviter une tâche pour en faire une autre à la place. Profitez-en pour vous adonner à des tâches utiles lorsque vous vous détournez de votre objectif initial. Le tout est de ne pas avoir peur de faire les choses à la dernière minute.
Si vous avez un projet à rendre et culpabilisez car vous ne parvenez pas à vous y mettre, pourquoi ne pas faire le ménage à la place ? Alors certes vous allez le terminer quelques heures avant le rendu, mais au final vous serez gagnant sur les deux tableaux : votre maison sera propre et votre projet terminé.
Faire des listes à plusieurs niveaux pour ne pas perdre son temps
Conséquence inattendue d'une procrastination stratégique réussie : le sentiment de satisfaction et la valorisation. Pour ce faire, John Perry recommande de faire deux listes. Une première sur laquelle vous inscrivez les “grandes” choses à accomplir dans la semaine, le mois, voire l'année : apprendre le mandarin, monter votre lombricomposteur ou repeindre votre salle de bains. Sur la deuxième, on trouve les “petites” choses que vous pouvez concrétiser sans effort en une journée : sortir du lit, couper son alarme ou encore se faire un café. L'avantage c'est qu'au milieu de la journée vous avez déjà complété une bonne partie de la liste, ce qui vous donne l'énergie pour vous attaquer aux autres missions !
Sur la grande liste, placez tout en haut les choses qui ne sont pas urgentes et que vous pouvez facilement remplacer si vous n'avez pas envie de les faire. Piochez dans cette même liste une tâche plus accessible et qui vous fait davantage envie. Vous n'aurez pas perdu votre temps et serez fier de vous.
La liste des petites (ou grandes) choses utiles que vous pouvez faire en procrastinant :
- réduire sa pollution numérique en triant sa boîte mail et en se désabonnant des newsletters inutiles
- répondre aux messages de ses proches (et devenir un-e ami-e en or)
- classer les livres de la bibliothèque pour ne plus perdre de temps à les retrouver
- déplacer ses meubles pour rendre son intérieur feng shui
- faire le tri dans les placards pour désencombrer sa maison
- identifier les différentes structures où donner ses vieux vêtements et livres
- arroser ou remporter les plantes qui agonisent dans leurs pots
- classer et ranger ses papiers administratifs
- faire la poussière dans les endroits inaccessibles
- commencer un défi sportif avec des vidéos Youtube