Lorine Paccoret - Publié le 19 septembre 2018
ZÉRO-DÉCHET - Depuis le mois de janvier, il n'y a plus une seule poubelle dans les rues de Saint-Hilaire-de-Riez ! Cette initiative a pour but d'inciter les habitants à produire moins de déchets et à mieux les trier.
Pas de poubelle dans la ville, sur la plage, ni même dans la forêt... Depuis le mois de janvier, les habitants de Saint-Hilaire-de-Riez, en Vendée, sont incités à rapporter leurs déchets chez eux pour mieux les trier.
"On invite chacun à se prendre en main et se responsabiliser sur sa propre gestion des déchets, explique le maire, Laurent Boudelier (UDI). Cela permet aussi à chacun de voir comment il peut réduire sa production de déchets". Pour lui, "le meilleur déchet, c'est celui que l'on ne produit pas".
Pourquoi supprimer les poubelles ?
La commune avait déjà mis en place la redevance incitative, c'est-à-dire que chacun paie l'enlèvement des déchets au prorata de ce qu'il produit. Mais pour Laurent Boudelier, cela ne suffisait pas : "on s'est dit que certains allaient resquiller, et donc amener des sacs aux pieds des poubelles publiques. Sauf que s'il n'y a plus de poubelles publiques, on est tranquilles".
Puisque les habitants paient une taxe selon le volume de leurs déchets, s'ils ramènent chez eux tous les déchets qu'ils jettent habituellement à l'extérieur, par exemple les restes de leur pique-nique, ils paieront plus cher l'enlèvement de leurs poubelles. Cela doit donc les inciter à produire moins de déchets.
Par ailleurs, le maire espère augmenter le taux de recyclage sur sa commune. En effet, les poubelles de rue n'étaient pas adaptées pour le tri. Les habitants sont donc censés ramener les déchets chez eux et les trier. Rien ne garantit qu'ils le fassent vraiment, mais Laurent Boudelier se dit confiant.
Et pourquoi ne pas simplement ajouter des poubelles de tri dans l'agglomération ? "En ajoutant des contenants, on ne responsabilise pas les gens", justifie-t-il.
Une vraie solution pour changer les comportements ?
Plus de poubelle dans une ville, n'est-ce pas une incitation à jeter ses déchets par terre plutôt que de s'encombrer à les ramener chez soi pour ensuite faire le tri ?
"Sincèrement, c'était la grosse crainte : la salubrité de la commune. Mais j'ai peut-être eu des préjugés négatifs car les rues ne sont pas plus sales et il y a même moins de décharges sauvages qu'avant", explique Laurent Boudelier.
Même si France Bleu a interviewé des habitants mécontents, et que quelques lettres de protestation ont été envoyées à la mairie, Laurent Boudelier estime que l'opération est bien acceptée aujourd'hui : "autour des mois d'avril-mai, il y avait plus de gens contre que pour. Mais à la fin du mois d'août, 80% des gens sont satisfaits et nous félicitent de la démarche".
La question à se poser c'est évidemment : est-ce que ça marche vraiment ? "Nous sommes à - 19% de déchets en volume total depuis le mois de janvier", détaille Laurent Boudelier.
Cette expérience fait réaliser des économies à la ville, et notamment en termes d'heures de travail passées à ramasser les déchets. Autant d'heures qui pourront être consacrées à d'autres activités sur la commune.
Si Saint-Hilaire-de-Riez est la première ville de France a avoir pris une telle initiative, d'autres communes aux alentours commencent à se manifester pour éventuellement en faire de même.
D'autres villes lancent quant à elles des défis zéro déchet, pour diffuser cette philosophie auprès de leurs habitants !