Matthieu M. - Publié le 4 décembre 2019
TINY - Après ses études d'ingénieure, Aurélie a créé le Ty Village à Saint-Brieuc. Un laboratoire écolo et social !
Aurélie, jeune ingénieure de 25 ans a créé le premier village de tiny house de France en poursuivant un objectif : “montrer que l'on peut vivre autrement et expérimenter de nouvelles manières de vivre ensemble pour construire le monde de demain”, explique-t-elle. Ambitieux ! Et c'est à Saint-Brieuc en Bretagne, sur un terrain qui appartient à sa famille derrière une résidence étudiante, qu'elle a installé sa petite communauté.
Ce projet novateur qui porte le nom de Ty Village a été inauguré en septembre 2019 et vise à expérimenter la vie à bord de maisonnettes mobiles imaginées par Aurélie.
Huit jeunes entre 21 et 28 ans participent à cette expérience où la transition écologique et sociale occupe une place centrale. Ce lieu dans lequel Aurélie souhaite exprimer sa vision du monde s'est fait progressivement, sur trois années. “Il n'y a pas eu de déclic, le projet a mûri et s'est construit au fil de l'eau”, se souvient-elle.
Une trajectoire écolo et une passion pour les tiny houses
Ce projet a commencé à prendre forme lors de ses études quand Aurélie se spécialise en sciences pour les défis de l'environnement et part ensuite en Australie où elle obtient un diplôme d'ingénieure environnementale. C'est d'ailleurs dans sa chambre étudiante à Sydney qu'elle dessine les plans de sa première tiny house.
Passionnée par les mini maisons depuis le lycée, c'est à cette époque qu'elle décide de se lancer. “Je passais des heures à regarder des plans, à faire et refaire jusqu'à ce que le design me plaise. Puis j'ai transmis mes dessins à un constructeur qui les a transposés sur son logiciel en 3D”, raconte Aurélie. Après s'être creusé les méninges sur l'optimisation de l'espace, Susy, diminutif de "Sustainable Systems" (systèmes durables en anglais) voit le jour en septembre 2018.
Au départ, l'ingénieure n'avait pas l'intention de créer un village mais au vu de la taille du terrain, Aurélie voit plus grand que sa seule tiny. “Il y a un manque de logements étudiants à Saint-Brieuc. Avec les tiny houses je peux élargir l'offre avec un impact minimal sur l'environnement”, précise-t-elle.
Et pour obtenir un permis d'aménager, il a fallu dans un premier temps, convaincre la mairie. “On devait leur expliquer la démarche, que l'on n'était pas là pour faire un camping ou de la promotion immobilière”, nous dit-elle. Consciente qu'elle va disposer avec ce village d'une vitrine écolo de premier choix, la municipalité accepte et Aurélie peut commencer les travaux de viabilisation du terrain.
Des logements minimalistes loués entre 450 et 500 euros
Comme les tiny ne sont pas autonomes, il faut raccorder le Ty Village en eau, électricité et créer un réseau d'assainissement. Une tâche qui s'est avérée plus compliquée que prévue pour Aurélie. “On me parlait de type de tuyaux, d'alimentation électrique. Je ne me sentais pas compétente sur des sujets où je devais prendre des décisions”, se remémore-t-elle. Mais la jeune femme persévère et se forme sur le tas.
Après un prêt à la banque et la constitution de l'entreprise, Aurélie commande de nouvelles tiny houses pour accueillir des étudiants. Des logements minimalistes qui sont loués entre 450 et 500 euros par mois, “avec toutes les charges : eau, électricité, gaz et wifi”, insiste-t-elle.
Convaincue que la politique locale est un levier d'action nécessaire, Aurélie a décidé de se lancer en politique sur une petite liste pour les prochaines élections municipales. En attendant, pour rentabiliser le projet l'été quand les étudiants seront partis en vacances. “On veut mettre à disposition nos tiny pour des saisonniers et des touristes”, souligne-t-elle. Envie de passer les vacances en Bretagne ?
Découvrez notre reportage au Ty Village de Saint Brieuc en vidéo :