Lisa Hör - Publié le 30 novembre 2018
AUTOSUFFISANCE - Romane et Anton sillonnent la France dans leur maison mobile, pour expérimenter de nouvelles façons d'être autonomes en énergie et en nourriture. Parmi leurs créations, une drôle de machine à laver à pédales !
Anton a une idée claire de ce qu'il ne veut surtout pas dans la vie : "m'enfermer dans une situation sans marge de manœuvre, en ville, avec des dépenses qui m'obligeraient à faire un travail avec lequel je ne serai pas en connexion." À l'inverse, sa priorité est de "se libérer du temps pour être là où [il se sent] utile".
Une vision de la vie qu'il partage avec sa compagne, Romane. Pendant leurs études, dans le domaine de l'humanitaire et de l'économie sociale et solidaire, ils ont élaboré un projet à deux : devenir le plus autonome possible et réduire leur impact sur l'environnement.
"On est partis de nos besoins fondamentaux, explique Anton. Se loger, se nourrir, s'habiller, se chauffer." Pour progresser dans tous ces domaines, ils ont construit une tiny house (une mini-maison mobile, posée sur un camion) et entrepris, depuis mars 2017, de faire le tour des collectifs et des lieux de vie alternatifs en France.
Vivre dans une maison autonome (et mobile)
Même s'ils ont construit eux-mêmes leur maison, Anton considère qu'ils ne l'ont pas fait en totale autonomie, puisqu'ils ont utilisé des outils fabriqués par des machines, et des planches industrielles. Mais le résultat, qu'ils présentent dans la vidéo ci-dessous, est tout de même impressionnant :
En plus de multiplier les astuces d'optimisation de l'espace, leur maison est autonome en énergie, grâce à des panneaux solaires et un poêle rocket, qui ne consomme presque rien. Ils ont aussi un récupérateur d'eau de pluie, pour la douche et la vaisselle.
Ils mettent aussi au point un "kit d'autonomie", dont ils publient les tutoriels sur leur site Mobilab Songo. Parmi leurs réalisations, une machine à laver à pédales !
Être autonome financièrement
L'autonomie est souvent une question d'argent. "Nous avons commencé par diminuer nos dépenses, c'est fondamental", raconte Anton. Ne plus payer de loyer est la première étape !
Ils organisent aussi des ateliers et des conférences, pour lesquels ils fixent un prix libre. Le public les rémunère parfois en matériel ou en échange de compétences. Toute la documentation sur leur site est gratuite, mais les internautes qui le souhaitent peuvent les soutenir via Tipeee (pour l'instant, cela leur rapporte moins de 100 euros par mois).
Si besoin, Anton et Romane sont prêts à faire des travaux saisonniers, comme ils l'ont déjà fait pour le passé. De quoi renflouer leur porte-monnaie pour de longs mois, étant donné leur mode de vie frugal.
Être autonome en nourriture
Le seul domaine dans lequel le couple n'arrive pas encore à être autonome, c'est la nourriture. Pour être autosuffisants, il leur faudrait planter un potager et c'est impossible tant qu'ils sont nomades. Alors, ils profitent de leurs escales pour se perfectionner en permaculture, cette façon de cultiver en accord avec la nature.
Et s'ils n'ont pas encore de date fixe, ils envisagent de s'installer dans l'un des lieux qu'ils auront visité, ou pourquoi pas de créer leur collectif. Ainsi, ils pourront être pleinement en accord avec leurs valeurs.
Finalement, leur devise pourrait être : chaque jour, un peu plus autonomes qu'hier, et bien moins que demain !