Lisa Hör - Publié le 27 novembre 2016
NATURE - Après avoir grimpé dans la canopée en Amérique du Sud, ce passionné a voulu prolonger l'expérience en France, et la faire découvrir à d'autres.
Guillaume Maurin est un grimpeur d'arbre. Un passionné des forêts, qui a participé à des expéditions scientifiques dans la canopée, et dormi pendant deux ans dans une yourte suspendue, fabriquée avec sa compagne, dans le Sud-Est de la France.
Aujourd'hui, à 32 ans, il dessine des structures à suspendre aux arbres, de la tente en toile, façon nid d'oiseau, à la cabane de 20 m2.
"Ce que j'adore, c'est être dans les arbres et prendre le temps d'observer, de se mettre au rythme de la forêt, de voir comment elle évolue", raconte-t-il.
Une tente suspendue pour les missions scientifiques
Pour Guillaume Maurin, l'aventure commence vraiment dans la forêt tropicale. Ses études dans la conception mécanique et sa formation d'éducateur de grimpe d'arbres lui permettent de travailler avec le ministère de l'Environnement du Costa Rica, pour encadrer des gardes forestiers et des photographes.
C'est là qu'il développe une première tente suspendue, la Pendola, du nom d'un oiseau d'Amérique du Sud qui construit son nid avec des brindilles, l'oropendola. Elle offre juste la place nécessaire aux scientifiques pour dormir au sommet des arbres, jusqu'à 70 m de hauteur.
Deux ans à dormir avec les chouettes
Une expérience qu'il va prolonger au quotidien. Il y a quatre ans, il construit avec sa compagne une chambre à mi-chemin qui prend la forme d'une yourte... sauf qu'ils la suspendent à un chêne et deux micocouliers, dans le jardin de leur maison de Mirmande, dans la Drôme.
Cette fois, pas besoin de baudrier pour y accéder, une passerelle permet d'y monter "même avec un plateau dans les mains". Ils prévoient tout le confort pour passer de bonnes nuits : un poêle, un plancher en bois, et le raccordement au réseau électrique. Pas d'eau courante en revanche, la cuisine et la salle de bains sont dans la maison voisine. Mais chaque soir, ils retrouvent leur chambre perchée.
La vue est vertigineuse. La cabane est suspendue à 3 mètres de haut sur les arbres. Mais comme le jardin est situé au bord d'un ravin, le sol est 12 mètres en dessous de certaines des fenêtres.
"On s'est vraiment plongés dans la nature, se remémore Guillaume Maurin. Des écureuils venaient nous rendre visite, et la nuit, quand on éteignait la lumière, on voyait les chouettes hulottes se poser sur les branches voisines."
Des installations qui n'abîment pas les arbres
S'ils ont déménagé aujourd'hui, et réintégré une chambre classique, posée au sol, Guillaume Maurin continue d'imaginer de nouveaux lieux de vie suspendus. Il a créé une société, Selvao, pour commercialiser ses cabanes insolites auprès de professionnels, comme hébergements insolites.
Des particuliers se laissent séduire également, comme ces personnes âgées qui ont investi pour y recevoir leur famille en visite, ou cette jeune femme, en colocation, qui se sert de sa cabane comme d'une chambre supplémentaire dans le jardin.
Toujours dans le respect des arbres : ces installations ne nécessitent ni clou ni perçage dans les troncs, mais des sangles qui répartissent l'effort sur toute la hauteur. Et surtout, elles peuvent être démontées à tout moment. Une façon de profiter de la nature autrement... sans laisser de traces.
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