Matthieu M. - Publié le 22 mars 2021
TINY - Elle a quitté la région parisienne pour vivre dans une mini maison sur roues, à proximité de la nature.
Elle ne se souvient plus comment elle a entendu parler des tiny houses pour la première fois, mais une chose est certaine, elle était au lycée et c'était via Facebook. Aujourd'hui, Marie, 25 ans, est enfin propriétaire de sa propre petite maison sur roues.
C'est dans le Ty Village de Saint Brieuc, village de tiny houses breton dont nous vous parlons régulièrement, que Marie s'est installée depuis quelques mois.
“C'est un habitat qui m'a tout de suite intéressé. Le premier truc qui me plaisait, c'était l'esprit cocon, la chaleur de la tiny. Ce n'était pas l'écologie à ce moment-là", nous explique-t-elle par téléphone. Peu dépensière, la Bretonne d'adoption a économisé pendant 10 ans pour s'offrir l'habitat de ses rêves. “J'étais hyper motivée”, précise-t-elle.
6,6 m de long, 2,45 m de large, 3,8 m de hauteur
C'est à la fin de son cursus en école de commerce qui l'a fait déménager à Vanves, en région parisienne, que Marie prend la décision de quitter sa vie citadine et sa colocation, pour se lancer dans l'aventure de la tiny house. “J'en avais marre de vivre entourée de béton. Alors je me suis dit : arrête de réfléchir, et vas-y !”, se souvient-elle. Elle prévient par principe ses parents, qui ne sont pas surpris de son choix et l'encouragent.
Marie n'a pourtant jamais vécu dans une tiny, mais qu'à cela ne tienne : “Je n'avais pas peur, je savais que ça allait me plaire”, souligne-t-elle. Marie trouve un constructeur dans sa région en décembre 2019, mais décide de réaliser l'aménagement intérieur elle-même. “C'est une autoconstruction partielle. Je fais faire le gros œuvre car je n'ai pas de hangar ni les compétences. Mais il était évident que je mettrais la main à la pâte pour l'intérieur. C'est ma maison, il était inconcevable de vivre dans un endroit sans mettre les mains dans le camboui”, nous raconte-t-elle.
Le chantier commence fin août et se termine mi-novembre 2020, malgré les problèmes avec les fournisseurs en raison des confinements, le constructeur tient ses délais. “Il a carburé à fond”, reconnaît Marie. Reste à trouver un emplacement et l'affaire s'avère plus compliquée que prévu pour installer sa tiny qui mesure 6,6 m de long, 2,45 m de large et 3,8 m de haut.
Marie n'envisage pas au départ de quitter Paris et ses amis. “Je me suis dit que j'allais trouver un terrain en région parisienne et prendre le RER tous les jours. Mais c'est une zone tellement peuplée qu'il est hyper difficile de poser sa tiny”, indique-t-elle.
C'est sa mère qui la raisonne. Marie nous raconte : “Elle m'a dit que j'allais me farcir trois heures de transport chaque jour, ça n'avait pas de sens. Qu'il était plus intéressant que je quitte carrément l'Ile-de-France.” Celle qui vient de signer un CDI dans une start-up profite de la flexibilité de son entreprise concernant le télétravail, prend son courage à deux mains et part à la recherche d'un terrain, loin de Paris. Elle tombe sur Saint Brieuc, qui cherche justement à ouvrir le village aux propriétaires de tiny houses.
Un budget de 43 000 euros mais un intérieur 100% fait main
Côté budget, Marie confie que le devis du constructeur était de 43 000 euros pour une livraison de la maison hors d'eau hors d'air, comprenant un poêle et la salle de bains. Pour l'intérieur, Marie a prévu un budget supplémentaire de 10 000 euros environ.
Une somme qui va lui permettre d'acheter l'ensemble du matériel et les outils. Pas question d'acheter des meubles tout faits, Marie veut que l'ensemble de ce que l'on trouvera à l'intérieur soit fait par elle. “Tout est sur-mesure, mon lit, ma table pliante, le banc de cuisine, le plan de travail”, détaille-t-elle. Il lui reste à aménager sa penderie, des rangements pour la salle de bains, un coin cuisine.
Cette passion pour le bricolage lui vient de ses parents. “Je les ai toujours vus bricoler dans la maison ou le jardin. Ma madeleine de Proust, c'est le dimanche quand mes parents bricolent”, se remémore-t-elle.
Elle vit maintenant dans sa maison sur roues, qu'elle a appelée Mojo. Malgré le fait d'avoir le sentiment de vivre au milieu d'un chantier permanent, Marie ne regrette pas son choix. “Je me sens bien. Je ne me vois pas revivre en appartement, pas même en maison”, explique-t-elle.
Son expérience bretonne lui plait, mais elle a pour objectif de rentrer vivre dans les Alpes, à proximité des montagnes d'où elle vient. “Je suis à la recherche d'un terrain. En attendant, je vais profiter au max de la Bretagne”, s'exclame-t-elle.