Matthieu M. - Publié le 21 novembre 2021
BRICO - Daphné, Carène et You Liang nous racontent comment ils sont passés de novices à professionnel-les du bricolage.
Si comme moi vous devez encore faire appel à votre père pour fixer des étagères dans votre salon (alors que vous êtes entré-e depuis fort longtemps dans l'âge adulte), il se peut que vous soyez un peu fâché-e avec le bricolage.
Manque de confiance en soi, peur de mal-faire ou même désintérêt total, certaines personnes se tétanisent lorsqu'elles doivent changer une ampoule. Pourtant, quoi de mieux que le sentiment de satisfaction qui nous envahit lorsque l'on a accompli quelque chose par soi-même ?
Fabriquer sa bibliothèque, refaire le carrelage de sa salle de bains ou même monter des meubles de cuisine : comment passer à l'action quand on ne sait pas allumer une perceuse ? Nous avons interrogé des spécialistes du bricolage qui comme vous (et moi), ne savaient pas faire grand chose mais ont un jour osé !
“Au début j'étais complètement nulle”
Quand nous avons parlé de notre article à Carène, 37 ans, elle s'est exclamée : “C'est l'article que j'aurais adoré lire il y a un an !”. Celle qui construit avec son compagnon You Liang la tiny house dans laquelle ils vont vivre, nous avait confié avant le lancement des travaux avoir “un niveau moins deux en bricolage.” Pourtant, plus d'une année après, l'ex-Parisienne a construit de ses mains une mini-maison sur roues de 6 mètres de long et 4,20 mètres de hauteur.
Même constat du côté de Daphné, blogueuse et experte en DIY : “Au début j'étais complètement nulle”, nous confie-t-elle.
“Quand tu es une fille, il est très rare que l'on te transmette le savoir du bricolage”, explique-t-elle, “mon père bricolait peu et il faisait les choses très vite et n'importe comment.”
Chez Carène, le déclic a été contraint par le début du chantier de la tiny house : pas le choix, pour réaliser son rêve, il a fallu surmonter ses peurs. Pour se donner du courage, la trentenaire a commencé par taper “tiny house” sur YouTube. Elle se souvient : “Quand j'ai découvert les chaînes de tiny house Livingston ou Comme un pingouin dans le désert, je me suis dit que j'en étais capable, que c'était à notre portée. Ils sont comme nous !”.
Du côté de Daphné, pas de projet de tiny house mais une maison de poupées. C'est à l'occasion de la naissance de son fils aîné, que la future experte en tutoriel ressent le besoin de fabriquer un objet fait main “qui raconte une histoire”. Daphné nous raconte : “C'était en 2001, il n'y avait pas Pinterest et tous les tutos en ligne. Mais j'avais envie de fabriquer une maison de poupées.” Malgré le manque d'information, la jeune maman “donne tout”. Avec quelques planches de bois, des clous et quelques coups de peinture, elle confectionne la maison miniature dont elle rêvait. “J'ai compensé mon manque de savoir-faire technique par d'autres compétences, en misant sur le décor notamment”, indique Daphné.
Provoquer le déclic pour se mettre au bricolage
Et si le déclic n'arrive jamais, que faire ? Daphné recommande de participer à un projet “sans enjeu personnel”, en rejoignant un chantier participatif notamment ou alors en rendant service à des amis. “Les gens sont ravis de transmettre leur savoir”, souligne-t-elle.
You Liang complète : “Il ne faut pas hésiter à se faire aider, à prendre des formations. En participant à un chantier participatif, tu entres dans la pratique, tu démystifies tes peurs.” Il ajoute : “quelqu'un qui est novice, il faut qu'il commence par faire des exercices simples. Avant de travailler sur la tiny, j'ai proposé à Carène de commencer par la découpe du bois.”
Sa compagne précise : “il faut se dire que tout s'apprend, on a tous été stagiaires. Si moi j'y suis arrivée, tout le monde peut le faire.” Carène qui redoutait plus que tout d'utiliser une scie plongeante, fait figurer l'outil parmi ses préférés depuis qu'elle le pratique régulièrement. Comme quoi tout arrive !
Pour Daphné, l'important est de se lancer et d'arrêter de s'inventer de fausses excuses : “On se cache souvent derrière le fait qu'on n'a pas les bons outils. Tant qu'on a pas les conditions parfaites, on ne fait rien. Mais on peut trouver des alternatives, la contrainte rend créative !”.
Prêt-e à sauter le pas ? Découvrez notre guide pensé pour celles et ceux qui ne savent pas changer une ampoule.