Lisa Hör - Publié le 28 novembre 2019
ZÉRO DÉCHET - Pour cette famille, il s'agit d'une suite logique après avoir expérimenté pendant plus d'un an un mode de vie très minimaliste.
Mise à jour du 23 novembre 2020 : Nous vous repartageons cet article dans le cadre de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets. Vous êtes de plus en plus nombreux et nombreuses à acheter des meubles de seconde main : 79 % des Français-es achètent entre 2 et 6 meubles d'occasion par an. Voici un bel exemple pour vous donner envie d'aller encore plus loin !
Ne rien acheter de neuf pour meubler ou décorer leur nouvelle maison, voilà ce qu'avaient décidé Olivier et Bérengère, deux Lyonnais qui forment une famille recomposée avec leurs trois enfants. Un pari d'autant plus "dingue" qu'ils devaient repartir pratiquement de zéro. Suite à un dégât des eaux, leurs anciens meubles, qu'ils stockaient dans une cave pendant les travaux, étaient en effet irrécupérables.
Aujourd'hui, un peu plus de deux mois après leur emménagement, ils peuvent se féliciter d'avoir trouvé d'occasion tout ce dont ils avaient besoin. Et dans la grande majorité des cas, gratuitement. "Hormis les 50 euros pour les meubles de cuisine, je ne vois pas ce qu'on a acheté d'autre", raconte Olivier.
Mais il assure que leur maison ne ressemble pas à un bric-à-brac pour autant : "Ça donne quelque chose d'assez cohérent. Par endroit, c'est un peu coloré, ce qui est bien." Alors quels sont leurs secrets pour réussir à meubler une maison de 90 m² avec de la récup' uniquement ?
Une bonne expérience en matière de défis écolos
Il faut dire qu'en matière de défis, Olivier et Bérengère partaient avec une longueur d'avance. Ils venaient de revendre leur grande maison de 240 m² pour emménager à 5, avec leurs trois enfants, dans un appartement de 30 m². Une "boîte à sardines" qui leur a inspiré leur surnom de "Famille Sardine" !
"Qui dit beaucoup de surface, dit beaucoup de charges, un crédit démesuré", nous avait expliqué Olivier durant cette expérience minimaliste. Mais ce n'était pas qu'une question d'argent : il s'agissait surtout pour la famille de choisir une vie plus simple, recentrée sur l'essentiel, en adéquation avec leurs convictions écolos.
Un carton de vêtements maximum chacun, un lit mezzanine pour les parents, une chambre à partager pour les enfants... Cette expérience minimaliste devait durer un an - elle s'est prolongée pendant un an et demi, le temps de finir de rénover leur maison actuelle. Celle-ci était "toute biscornue", tout était à refaire. Ils ont fait tout le second œuvre, pour économiser, et pouvoir se permettre d'acheter des matériaux plus écologiques, comme des isolants biosourcés.
Un mal pour un bien, puisque cela leur a laissé un délai suffisant pour partir à la recherche de leurs nouveaux meubles ! L'objectif était aussi de faire suffisamment d'économies sur l'ameublement pour pouvoir investir dans des matériaux écolos pour les travaux.
Des mines d'or insoupçonnées
Pour trouver leur bonheur, ils ont assidûment fréquenté Le Bon Coin et l'appli de dons entre particuliers Geev. "Au tout début, on faisait des kilomètres pour aller chercher des objets, mais on s'est aperçu que c'était inutile, raconte Olivier. C'est aussi la chance des grandes villes : parfois, les trottoirs peuvent ressembler à des dépotoirs, mais en fait, ce sont des mines d'or." Ils sont ainsi tombés sur un bac de douche tout neuf, pile aux dimensions qu'ils cherchaient !
Il y a tellement de choix sur ce marché du seconde main, qu'ils se sont parfois offert le luxe de changer d'avis : "La plus grosse hésitation, c'était pour le canapé, on en a changé trois fois avant de trouver le bon." À chaque fois, ils sont gratuits et dans un très bon état. Pourquoi leurs propriétaires ne cherchent-ils pas à se faire un peu d'argent ? Olivier a une explication : "Il y a beaucoup de gens qui sont un peu refroidis par les négociations sur les sites d'annonce entre particuliers et qui préfèrent donner ou mettre en déchetterie plutôt que de s'embêter."
La déchetterie est d'ailleurs une autre bonne piste pour qui veut se meubler gratuitement. La plupart du temps, il est interdit de récupérer des objets - toutes les déchetteries ne sont pas encore devenu des supermarchés de la récup'. Mais Olivier et Bérengère demandaient simplement à voir ce que les gens apportaient dans leurs coffres de voiture, avant qu'ils ne le déposent. Ils ont ainsi intercepté d'anciennes persiennes qu'ils ont transformées en portes de placard pour leur nouvelle chambre.
Faire preuve d'imagination pour créer une déco sur-mesure
Ce ne sont pas les seuls objets que la famille Sardine - du nom du blog d'Olivier, a détournés. La partie basse d'un buffet sert de meubles de cuisine, tandis que la partie haute a été utilisée pour fabriquer un îlot central. Un égouttoir est devenu un abat-jour original. Un chapeau de paille a subi le même sort. D'anciens vinyles servent désormais de portemanteaux.
Mais pas d'excès dans la déco : l'expérience minimaliste a laissé des traces. "Ce n'est pas parce qu'on ne paye pas les choses qu'il faut s'en mettre tout autour du ventre, estime Olivier. On n'a gardé que ce qui était indispensable."
Il a d'ailleurs fallu trouver ses marques dans cette nouvelle maison. Pour les enfants, ça n'a pas été trop difficile, même si à 7 ans, le petit dernier préfère jouer dans le salon plutôt que dans sa chambre, pour rester proche des autres membres de la famille. Mais, à en croire Olivier, sa femme "regrettait l'ancien appartement, elle s'était habituée à avoir besoin de moins de choses".
D'ailleurs, après avoir appris à se passer de lave-vaisselle pendant plus d'un an, ils oublient régulièrement de le mettre en route, maintenant qu'ils sont équipés à nouveau !