Marie Tétrel - Publié le 18 octobre 2018
NÉO PAYSAN - Reprendre en main les terres de la famille pour leur redonner vie, c'est le projet de Guillaume Wacrenier, heureux propriétaire de la ferme agri-culturelle la Mazraa.
Les générations de paysans ne se succèdent pas et ne se ressemblent pas. C'est le cas de Guillaume Wacrenier, qui a repris la ferme de ses grands-parents pour se lancer dans la permaculture.
“J'ai toujours eu une sensibilité écolo”, explique le quarantenaire. “Une rupture de contrat fut l'élément déclencheur pour me lancer, pour être mon propre patron et m'investir vraiment dans un projet.”
En 2015, il plaque le monde de l'art et de la communication à la Rochelle dans lequel il évoluait pour venir s'installer dans un petit village, à l'entrée du Marais poitevin.
Après un long temps de réflexion, c'est décidé, il cultivera des plantes aromatiques en adoptant des techniques de permaculture. Le corps de ferme qu'il a investi n'est autre que l'ancienne maison de ses grands-parents.
“Au début, je voulais partir dans les Pyrénées, mais il y avait cette maison en mauvais état. C'était aussi l'occasion de redonner de la vie aux terrains de mes grands-parents, qui étaient agriculteurs.”
Mais hors de question pour Guillaume d'utiliser les méthodes industrielles de culture. “J'avais envie d'exploiter les terres de façon vertueuse, car il faut en prendre conscience, la planète souffre. Je me suis demander à mon niveau, qu'est ce que je peux faire ?”
Il est maintenant l'heureux propriétaire de la Mazraa, un lieu écolo pas comme les autres.
Une installation en quelques mois
En 6 mois, Guillaume Wacrenier restaure la bâtisse principale, de presque 300 m2 à l'aide d'artisans de la région, avec des matériaux écologiques, comme de la chaux ou du bois local, ainsi qu'une autre maison qu'il transforme en gîte. “L'objectif, c'était d'éviter le plus possible d'utiliser du ciment”, précise-t-il. En effet, sa fabrication consomme beaucoup d'énergie et demande énormément de sable.
En parallèle, Guillaume suit une formation pour apprendre à cultiver les plantes aromatiques. Mais il est autodidacte en ce qui concerne la permaculture : “on apprend au fur et à mesure, on ajuste”.
Aujourd'hui, il vend ses plantes aussi bien à des particuliers, conditionnées avec du sel par exemple, qu'aux restaurateurs du quartier. Quelques ruches lui permettent également de produire du miel.
“Je me définis comme un paysan, car à la différence du mot d'agriculteur, je trouve que paysan, ça a du sens.”
Seul dans son travail, il accueille régulièrement des woofeurs. En échange d'un logement et des repas, des personnes du monde entier viennent lui donner un coup de main. “Avec eux, on crée de vrais moments de partage et d'échange, certains deviennent même des amis.”
Marier l'écologie et l'art
Guillaume n'a pas voulu totalement quitter le monde artistique qu'il aime tant. Il a décidé de transformer son jardin en joyeux petit musée de sculptures, que l'on trouve par-ci, par-là.
Il convie également des musiciens et chanteurs à se produire, organise des soirées lectures de contes au coin du feu, des ateliers… et propose même à des artistes de décorer la façade de sa maison de temps et temps ! “Ici, c'est une ferme agri-culturelle”, précise l'hôte.
Dans sa nouvelle exploitation, Guillaume s'y sent bien, et ne regrette pas d'avoir changé de vie. “J'ai créé mon univers, qui rassemble tout ce que j'aime.”