Sarah Zanetti - Publié le 11 mai 2020
CONFINEMENT - Certain.es semblent secrètement rêver qu'il ne s'arrête jamais. Qui sont celles et ceux qui vivent leur meilleure vie en cette période de confinement ?
Fraîchement installée avec son copain dans son appartement en banlieue parisienne, Chloé, 23 ans, profite du confinement pour faire ses marques. "C'est une douce transition, on s'habitue à notre maison, à l'espace des lieux. Je pense que je vis particulièrement bien le confinement car j'ai plus de temps."
À 28 ans, Caroline a lancé depuis peu son commerce en tant que traiteur bio et local à Lyon, et pour elle, le confinement, c'est carrément "un rêve d'enfant, quand on avait envie de vacances sans date de fin."
En chômage technique en tant qu'ingénieur du son, Hugo quant à lui profite du confinement pour assumer pleinement la part de geek qui sommeille en lui. "Comme tout le monde j'ai envie de revoir mes amis et ma famille, mais je peux aussi faire passer le temps très facilement grâce aux jeux vidéos." Pour lui, jouer en ligne c'est rester en contact avec ses amis. "C'est comme si je disparaissais pendant quelques heures sans que ce soit un problème", confie le jeune homme de 23 ans.
Mais quelles sont les raisons qui les amènent à presque redouter le retour à la vie normale ? Entre le temps en moins passé dans les transports ou le fait de pouvoir choisir son rythme dans une journée, on retrouve la même idée : le confinement nous fait gagner du temps !
Une vie plus slow grâce au confinement ?
Le confinement change profondément notre rapport au temps, et nous invite à une vie plus slow, difficilement imaginable pour beaucoup avant cette crise. Pour Chloé, chargée de communication digitale, ne pas perdre de temps dans les transports en commun change toute la perspective de sa journée.
Elle gagne une heure et demie, ce qui lui permet de s'adonner à des activités personnelles. "Je fais du yoga tous les matins avant de travailler, ça me fait du bien et ça me permet de faire du sport. Si je voulais en faire après le confinement, je devrais me lever plus tôt."
Ces quelques heures supplémentaires nous aident à nous lancer dans des petits projets qui nous font plaisir. Autre avantage majeur de ce rythme plus lent : le repos.
Ne rien faire ou trop en faire : un dilemme de confiné-es
Et si Chloé et Caroline découvrent les bienfaits du sport pratiqué quotidiennement, Éléanore, 26 ans, qui habite à Rouen, s'est plutôt surprise à apprécier une vie de "pacha". Jamais réveillée avant 14h et couchée vers 4h, elle vit selon son rythme physiologique naturel, se décrivant elle-même comme "quelqu'un qui vit plutôt le soir".
Mais quelques grasses matinées plus tard, ce décalage de rythme a commencé à la faire culpabiliser. Si elle est sans emploi, elle passe cependant un concours cette année pour devenir institutrice. Ne pas avoir de rythme de travail imposé par son employeur ne l'empêche pas de devoir rendre ses journées productives.
Caroline nous a aussi avoué s'être sentie "tiraillée entre ce dilemme de se laisser aller à l'état de maxi-larve ou de travailler encore plus", car malgré cette impression de vivre une pause dans leur vie, les jeunes femmes se sont vite faites rattraper par la réalité !
C'est avec un mélange confus de trac et d'excitation qu'elles semblent toutes les trois appréhender le déconfinement. Car même en appréciant les bons côtés de cette situation de crise, les trois jeunes femmes ont hâte de ré-apprivoiser leur vie d'avant. Éléanore nous confie avoir déchanté au fil des semaines : elle est impatiente de pouvoir retrouver ses parents et sa soeur. "Je rêve d'un repas de famille et de revoir mes animaux !"
Confinement : quels bénéfices pour la vie d'après ?
Après quelques (nombreux) épisodes de Dawson, Caroline a profité du confinement pour continuer à réfléchir à de nouveaux projets professionnels. Parmi eux, proposer à son équipe des sessions de yoga pendant la journée de travail : "ma vie c'est mon boulot, donc s'il inclut de nouvelles habitudes, il n'y a que comme cela que je peux le faire."
Chloé elle, pense à optimiser son trajet dans les transports pour avancer sur ses projets personnels. "Je veux essayer de ne pas perdre ces choses qui me tiennent à coeur." Profiter des gens que l'on aime au quotidien, que ce soit autour d'un bon repas en famille, ou d'un câlin avec ses proches, c'est la leçon du confinement retenue par Éléanore.
En attendant de retrouver l'effervescence, pourquoi ne pas planifier déjà nos retrouvailles avec nos proches, organiser des dîners presque parfaits - gestes barrières compris - avec nos toutes nouvelles compétences acquises en cuisine, en bricolage, en yoga ? Et après tout, rien ne nous empêchera de nous reconfiner durant le weekend et les vacances.