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IDÉE VERTE - Les marques financent le transport et le recyclage de ces déchets qui finissent habituellement en décharge. Les particuliers se chargent de la collecte, et reçoivent des dons pour l'association de leur choix.

Vous avez beau trier consciencieusement vos déchets, il y en a toujours qui passent entre les mailles du filet du recyclage, pour être incinérés ou envoyés en décharge. Ce sont les irrécupérables : bâtonnets de sucettes, brosses à dent en plastique, stylos... "Le fait de payer pour leur collecte et leur recyclage coûte plus cher que la matière que l'on obtient. Les villes n'ont pas les moyens de faire du traitement en déficit", explique Apolline Sabaté, responsable des relations presse de TerraCycle.

Cette entreprise, créée en 2001 aux États-Unis, et présente en Europe depuis 2011, a pour objectif de collecter et recycler ces déchets difficiles, en faisant payer les marques elles-mêmes. Ce sont elles qui financent volontairement le transport des déchets et le recyclage. Mais ce sont bien les citoyen-nes qui doivent faire le dernier geste en organisant la collecte.

Marche à suivre pour recycler ces déchets difficiles

Pour participer en temps que particulier, il suffit de s'inscrire à l'une des campagnes en cours. Vous pouvez alors commencer à collecter les déchets en question, en installant une boîte ou un carton dans le hall de votre immeuble, dans la cour d'école de vos enfants, chez votre dentiste... Une fois votre collecte terminée, vous pourrez télécharger une étiquette d'envoi prépayée et poster votre colis. En échange, vous pouvez recevoir des points convertibles en dons à l'association de votre choix (y compris votre association de parents d'élèves pour financer un voyage scolaire).

De son côté, TerraCycle stocke tous les déchets dans ses locaux du nord de la France. Une fois la bonne quantité atteinte, entre 10 et 25 tonnes de déchets, l'entreprise doit demander à usine de recyclage d'interrompre son fonctionnement pour les prendre en charge. En effet, l'usine doit être nettoyée de tous les autres déchets qu'elle traite habituellement, et dédiée à cette opération spéciale pendant plusieurs jours.

bac à fleurs recyclé Terracycle
Bac à fleurs fabriqué à partir des granulés de plastique recyclé. © TerraCycle

Les déchets sont transformés en granulés de plastique, qui serviront à créer des pots de fleurs ou encore des arrosoirs, ou en barres de plastique, avec lequelles seront fabriqués des bancs ou des tables de pique-nique. Même si ces produits ne sont pas recyclables par la suite, la démarche se veut vertueuse, car "un banc public dure plus longtemps qu'une brosse à dent", argumente Apolline Sabaté.

Et le zéro déchet dans tout ça ?

Reste que ces opérations concernent des emballages ou des produits jetables, dont on pourrait se passer. Ces programmes spéciaux de recyclage ne permettent-ils pas aux entreprises de se racheter une conscience verte, sans modifier leurs modes de production ?

Tom Szaky, le fondateur de TerraCycle, semble conscient de cette limite. "On veut éliminer la notion même de déchets et pour ça, il faut s'adresser aux grandes entreprises", affirme-t-il dans un article de Usbek et Rica. Leur faire financer le recyclage de leurs produits serait un premier pas, avant de les inciter à rejoindre Loop, le programme récemment lancé par TerraCycle. Cette plateforme permet de faire ses courses en ligne, en achetant des produits conditionnés dans des emballages consignés.

"Notre but est d'éliminer la notion de déchet et que tous les déchets que l'on collecte soient pris en compte par les villes, ou encore mieux, qu'ils n'existent même plus car on aurait beaucoup moins d'emballages", abonde Apolline Sabaté.

Et même si vous vous êtes déjà lancé dans une consommation zéro déchet, ces boîtes de collecte pourraient bien être une solution pour les derniers produits emballés dont vous ne pouvez pas encore vous passer.