Lisa Hör - Publié le 15 septembre 2017
SOLIDARITÉ - L'association Quatorze va mettre des mini-maisons mobiles gratuitement à disposition des familles d'accueil. L'initiative baptisée IMBY s'adressera aussi à toute personne en situation de précarité.
Et si vous installiez une tiny house dans votre jardin pour accueillir des personnes réfugiées ? C'est ce que propose l'association parisienne Quatorze, qui élabore depuis 7 ans des solutions collaboratives contre le mal-logement et la grande précarité en ville.
Le principe est simple : un propriétaire volontaire propose son jardin pour que l'association y monte, en quelques jours et grâce à un chantier participatif, une mini-maison de moins de 20 m2.
Les tiny houses, apparues aux États-Unis pour faire face à la crise du logement, font de plus en plus d'adeptes en France, car ce sont des habitations très confortables et parfaitement optimisées. Alors pourquoi ne pas les utiliser dans une démarche solidaire ?
La solidarité “dans mon jardin”
L'initiative solidaire est baptisée IMBY - In My Backyard (dans mon jardin, en français). Il s'agit d'un contre-pied au slogan “NIMBY” - Not In My Backyard (pas dans mon jardin, donc).
“Historiquement, NIMBY est un concept anglo-saxon, utilisé par les personnes hostiles à un projet utile à la communauté, par exemple un projet d'éoliennes ou de déchetteries près de chez elles”, explique Romain Minod, directeur de Quatorze.
Pour lui, il ne s'agit pas de se substituer à l'Etat, mais d'encourager la solidarité, en mettant une tiny house gratuitement à disposition des volontaires. “Les dispositifs étatiques sont nécessaires, mais l'accueil chez des gens qui ont envie de s'investir permet une acculturation”, estime-t-il.
La tiny house permet aux personnes accueillies de bénéficier de leur propre logement, et de préserver l'intimité de chacun.
Une première tiny house chez un couple de Montreuil en octobre
D'ici quelques semaines, en octobre 2017, un couple de Montreuil, en îIle-de-France, sera donc le premier à se lancer dans cette aventure d'hospitalité constructive.
Des volontaires, qui ont obtenu le statut de réfugiés en Allemagne et en France, viendront participer à la construction de la petite maison, guidés par un constructeur professionnel.
“Notre association est aussi habilitée comme centre de formation dans l'éco-construction”, explique Romain Minod.
Ensuite, deux personnes pourront habiter dans la tiny house le temps de trouver un emploi et un logement plus durable, avec l'accompagnement du Samu Social.
Au bout de deux ans, le couple d'hôtes pourra acheter la tiny house ou la mettre à disposition de nouvelles personnes, dans leur jardin ou chez une nouvelle famille !
Un projet “en open source” pour toute personne en situation de précarité
Romain Minod ambitionne de construire une vingtaine de tiny houses d'ici un an, mais espère que d'autres associations s'empareront du projet, un peu partout en France, pour aider des personnes réfugiées, mais aussi toute personne en précarité.
Quatorze prévoit d'ailleurs de mettre les plans de la tiny house en “open source”, c'est-à-dire en libre accès. “Nous aimerions qu'elle puisse être fabriquée dans des FabLabs (des ateliers de bricolage ouverts à tous, ndlr.)”, ajoute Romain Minod.
Son association a déjà reçu des messages de personnes intéressées, un peu partout en France, pour accueillir des personnes réfugiées dans leur jardin. En ferez-vous partie ?