Amélie Clère - Publié le 25 janvier 2021
COLOC SOLIDAIRE - À Dinard, l'association Diadème a réalisé le rêve de 4 jeunes hommes atteints de handicap qui voulaient voler de leur propres ailes.
C'était le désir de Grégoire (32 ans), Nicolas (31 ans), Vianney-Marie (24 ans), et Thomas-Bénigne (22 ans). Ces 4 amis, porteurs de trisomie 21, souhaitaient depuis longtemps prendre leur envol et acquérir plus d'autonomie.
Leur histoire a touché et inspiré paroissiens et habitants de Dinard (Bretagne) qui ont à leur tour, créé l'association Diadème autour de ces 4 jeunes hommes. "Nous cherchions un moyen de les aider à réaliser leur désir, tout en les accompagnant", nous raconte Charles de Penanster, président de l'association.
De là est née la coloc Diadème en 2017.
©Association Diadème
"Dans la coloc, on n'est pas à l'hôtel"
Totalement rénové, adapté et sécurisé, l'ancien presbytère de Saint-Enogat, à Dinard, accueille depuis 3 ans ces jeunes hommes porteurs de trisomie 21.
Pari tenu pour les 4 amis qui rêvaient d'indépendance. S'ils ne vivent plus avec leurs parents, ils sont tout de même accompagnés par une famille, vivant sous le même toit. "Ça se passe très bien, c'est la coloc de la joie", s'exclament en coeur Nicolas, Grégoire et Vianney-Marie, avec qui nous avons discuté.
"Ils sont très heureux de se retrouver tous ensemble ", ajoute Louis-Marie Soubrier, responsable accompagnant qui vit avec sa famille à l'étage du dessous de la coloc.
L'association ne s'arrête pas à la colocation. "L'objectif c'est de les insérer dans la vie locale et professionnelle". Des bénévoles se portent volontaires pour animer des ateliers afin de rythmer leur quotidien. Ateliers de cuisine, d'écriture, de peinture, théâtre, sport, chant, danse… Ils ont même un atelier ‘'maître de maison'' pour apprendre à entretenir leur chez-soi. "Dans la coloc, on n'est pas à l'hôtel ! C'est nous qui faisons le ménage et la cuisine", souligne Grégoire. Et Vianney-Marie d'ajouter : "Oui, on n'est pas des feignasses !".
Les 4 amis n'ont pas le temps de s'ennuyer ! De plus, ils ont chacun un métier, où ils travaillent plusieurs heures par semaine. Vianney-Marie travaille dans un hôtel, Nicolas à la médiathèque, Grégoire au Château Hebert, et Thomas Benigne aide le foyer-logement de Dinard.
Même si les activités avec les bénévoles ont diminué à cause du Covid, les jeunes hommes sont toujours occupés, et savent aussi s'amuser. "On aime beaucoup discuter entre nous en buvant la tisane et faire la fête", affirme Nicolas.
Un budget de 750 000 € pour une nouvelle maison
L'association souhaite désormais aller plus loin dans sa démarche, en offrant aux garçons un hébergement plus grand, adapté à leur besoin. "Leur chambres, à nos yeux, ne sont pas suffisamment grandes pour une habitation sur le long terme", justifie Charles de Penanster.
Reconnue comme dispositif d'habitat inclusif, la coloc Diadème veut construire un lieu de vie adapté notamment à la mobilité réduite. "C'est super pour nous, surtout que je commence à avoir mal aux genoux, du coup c'est difficile de monter les escaliers", explique Grégoire.
Un budget de 750 000 euros est nécessaire pour réaliser le projet. Chiffre conséquent, cependant l'association souhaite que la future maison réponde à tous leurs besoins. "C'est un coût non négociable compte tenu de leur pathologie. Nous allons même ajouter un ascenseur pour leur éviter de prendre les escaliers", dit le président.
À l'intérieur, il y aura de la place pour 6 jeunes avec handicap (donc 2 nouveaux colocs) et 2 services civiques. Leur espace privé se rapprochera plus du studio que de la chambre, avec une superficie de 23 m². "Et chacun aura sa propre salle de bain !", s'enthousiasme Grégoire.
Le salon et la cuisine en commun, ils pourront passer du bon temps ensemble : "on pourra accueillir plein d'autres amis pour faire des jeux !", espère Vianney-Marie.
Avec ce budget conséquent, l'association fait appel aux dons, parrainages et mécénats pour mener à bien ce projet. Vous pouvez les aider sur leur site.
